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Zaïko: quarante deux ans plus tard, Jossart fait encore danser

Publié le 31 mars 2012 par Africahit

 Zaïko: quarante deux ans plus tard, Jossart fait encore danserUne date, le 28 mars 1970, que Nyoch et les fans de Zaïko n’oublieront jamais: celle de la première apparition en public de Zaïko Langa-Langa, créé en décembre 1969. 
Depuis la sortie de son opus « Bande Annonce », le 6 août 2011, Zaïko Langa Langa, passe pour le groupe le plus sollicité sur les deux rives du fleuve. «Assurément, Zaïko n’a pas volé son titre d’orchestre du cinquantenaire des deux rives », s’exclame un mélomane, sexagénaire. Impressionné par les sollicitations dont ce groupe est l’objet à Kinshasa et à Brazzaville. Surtout en circuit fermé pour les anniversaires, les mariages, les cérémonies officielles. Pas un mois ne se passe sans que Nyoka Longo et les siens ne traversent le fleuve. Cela fait des jaloux. Qu’est-ce qui fonde ce succès légendaire? Cela fera 43 ans en décembre depuis qu’a commencé la fabuleuse épopée. Autant d’années d’un travail artistique accompli avec doigte et finesse mais aussi entouré d’un certain mystère. « Zaïko eyi nkisi, eyi magie » (Zaïko, c’est phénoménal !). A l’origine, l’enthousiasme des pionniers: DV Moanda, Pépé Felly Manuaku, Jules Presley Shungu, Jersy Jossart Nyoka, Siméon Mavuela Somo, Pierre Muaka (Oncle Bapius), Teddy Sukami, Enoch Zamuangana, Zéphyrin Matima, Damien Ndebo, Marcellin Delo, Andy Bimi Meridjo Ekermie, Anto Evoloko, Gina Efonge... Qui s’est étendu à tous ceux ayant participé à l’aventure: Mbuta Mashakado, Likinga Redo, Claude Lengi Lenga, Ilo Pablo, Roxy Tshimpaka, JP Buse, Dindo Yogo, Avedila Petit Poisson, Beniko Popolipo, Doudou Adoula... Tous, grâce à leur talent et à leurs œuvres, ont contribué au succès et au rayonnement de Zaïko Langa Langa. « Il est donc temps de rendre un hommage mérité à ceux qui se sont dévoués pour ce groupe, qu’il s’agisse des musiciens ou des collaborateurs ayant assuré son administration, lance ce mélomane. Des noms: Olemi Eshar, Hygin Sansa, Oncle Mazaza, Chéri Wawa, Mozin Mozingo, Emmanuel Mbangi Lukula. « Bref, celles et ceux qui ont construit cette splendide architecture et qui peuvent être fiers de l’œuvre accomplie, souligne-t-il. Zaïko, créé fin décembre 1969 a pris le relais du groupe Bel Guide. L’allégresse de la voix de Jossart, dans la chanson à La Tout Neige », émerveille le public. Cette œuvre porte le groupe sur les fonts baptismaux. Les musiciens conjuguent avec talent les expressivités culturelles à l’œuvre dans le bouillonnement créatif du moment, avec l’univers façonné par différents cycles musicaux qui tantôt se recoupent, tantôt se relayent ou se brisent. «Charlotte adieu na Athénée », d’Anto Nickel Evoloko et « Errare humanum est » de Jossart Nyoka illustrent l’empreinte scolaire dans les compositions de Zaïko. Celui-ci rythme du reste ses concerts en fonction des agendas scolaires. Des 1970, l’orchestre établit son fief au quartier Renkin (Matonge) la cité d’ambiance au cœur de Kinshasa. En s’y immergeant, il se donne un atout qui lui permet de supplanter deux rivaux: Thu-Zaïna, installé à la Gombe, loin du petit peuple, et Simba, englouti en 1971 par la vague déferlante du succès de la chanson « Aurélie » de Siméon Mavuela, éditée sur un même disque avec une chanson de Simba. L’épopée s’incruste dans celle de la vitalité artistique bien spécifique qui a caractérisé la RDC à l’époque. Quatre décennies plus lard, le groupe est toujours debout malgré tout. Avec cette fois l’air nouveau de « Bande Annonce ». Et les Zaïkophiles souhaitent vivement la reconstitution du Klout Choc Anti Choc Zaïko Langa-Langa. Jossart Nyoka Longo, en sa qualité de dernier des Mohicans, est le mieux placé pour assumer une telle responsabilité. « Le temps n’a pas émoussé son talent, les tracas de la vie conjugale n’ont pas tari son inspiration, les contingences matérielles de l’existence n’ont pas eu raison de sa jeunesse d’esprit ni abîmé le charme de sa voix angélique », dissèque un chroniqueur de musique. Admirateur de Kallé Jeef et de Tabu Ley Rochereau, Jossart reste profondément attaché aux valeurs culturelles, négro-africaines, tout en restant très ouvert aux cultures d’ailleurs. Zaïko fait partie du patrimoine culturel congolais, mais aussi africain, étant donné ce que le groupe a apporté à la musique en général. Le temps particulier de la batterie initié par notre groupe a marqué un tournant pour la musique congolaise dans les années 1970. Zaïko a été copié pour son rythme Cavacha émanant de la caisse claire de la batterie. Tous les groupes modernes africains l’ont adopté. Et ce, jusqu’aux Antilles », explique-t-il comme pour résumer l’histoire de ce groupe. Autre apport de Zaïko: le Ngwasuma dans la partie dansante. Notre groupe a introduit cette sonorité particulière dans la musique congolaise. Le phénomène Atalaku qu’on appelle aussi rappeur, a d’abord fait son apparition au sein de Zaïko, avant d’essaimer dans presque tous les groupes modernes du pays et, depuis peu, en Côte d’Ivoire, fait-il remarquer. La désignation de Zaïko comme deuxième meilleur groupe musical afro-antillais, en 1986, et sa participation au festival des arts nègres, en 1977, a Lagos sont les deux principaux faits marquants que Jossart retient de sa carrière. La scission du groupe, en 1988, n’est qu’un mauvais souvenir pour lui. Ceux qui formaient l’ossature du groupe sont partis créer Familia Dei. Il a fallu reconstruire le groupe, ce qui n’a pas été facile, dit-il. Le producteur camerounais, M. Simon, a beaucoup apporté à ce groupe. Mais quelques compatriotes ont influence certains musiciens. Sans le guitariste Gégé Mangaya, ancien de Bel Guide, de Thu-Zaina, de l’OK Jazz, aujourd’hui l’un des piliers de Zaïko, Jossart avoue qu’il aurait déjà abandonné. Zaïko est toujours là. Alain Diavita/Le Soft
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