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ADHIP Association pour le Developpement Harmonieux et Intelligent du Pastoralisme

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

L'Association pour le Développement Harmonieux et Intelligent du Pastoralisme (ADHIP) communique
Après réflexion et consultation interne, nous, adhipeux, prenons acte :

  • Des engagements internationaux (directives, conventions…) pris par la France lui imposant d’assurer la préservation des espèces et des espaces sauvages.
  • Des aspirations de la grande majorité de la société de continuer à abriter sur le sol français les plus beaux fleurons de la biodiversité européenne.
  • Qu’au delà de la simple question réglementaire imposant cette protection, c’est à terme la capacité des écosystèmes à continuer d’assurer des « services gratuits » aux citoyens français qui est en jeu dans la restauration de la biodiversité, ce qui est encore plus important que le respect de la loi.
  • Que le développement de valeurs nécessaires à la préservation d’espèces susceptibles de rentrer en concurrence avec les activités humaines est un gage de développement de ces mêmes valeurs dans le cadre des rapports et conflits entre humains.
  • Que de tout cela résulte l’impérieuse nécessité éthique de préserver la biodiversité autochtone des Pyrénées, sans exclusion ni ostracisme d’aucune espèce que ce soit.

Cependant, les citoyens français doivent savoir que :

  • L’élevage ovin viande est en première ligne de contact avec les grands prédateurs, et l’ours spécialement dans les Pyrénées.
  • Cette activité séculaire est en grande difficulté économique : 4 à 5 fois plus de subventions que de revenu disponible, lesquelles dépassent régulièrement les 40 000 €/an/exploitation en Midi-Pyrénées.
  • Pour des questions évidentes de coûts, il n’est plus possible pour la plupart des éleveurs de montagne d’embaucher un berger sur leurs seuls deniers. Ce qui se traduit par le non gardiennage de près des ¾ des estives pyrénéennes.
  • Il est donc préférable d’admettre un taux de mortalité en estives de l’ordre de 3 à 5 % des troupeaux ovins, toutes causes confondues, soit 18 à 30 000 brebis/an dans les Pyrénées. Pertes dont la valeur économique par exploitation est en définitive inférieure au traitement intégral d’un berger salarié.
  • La mortalité supplémentaire imputable à l’ours (0,1 %) peut paraître négligeable, mais elle vient s’ajouter à tout les handicaps naturels qui accablent les acteurs des territoires.
  • Les éleveurs pyrénéens, héritiers de traditions millénaires, sont conscients de la régression qualitative du pastoralisme pratiqué résultant de ce non-gardiennage, et notamment l’ensauvagement des milieux et le surpâturage.
  • Là où il est réalisé le gardiennage permanent des troupeaux réduit à presque rien la prédation par l’ours et permet de réduire significativement (90 %) les autres causes de mortalité, et notamment celles liées aux maladies, grâce à un meilleur suivi des animaux.
  • Ce financement d’emplois de bergers ne saurait être possible que grâce à la solidarité nationale.
  • Que le maintien de l’ours et du berger dans le paysage pyrénéen dépendent donc essentiellement de la volonté du citoyen-contribuable de leur consacrer quelques budgets.

En conséquence, nous, adhipeux, nous engageons :

  • A ne plus nous opposer à la restauration d’une population viable d’ours.
  • A faire de l’ours, sinon un ami, tout du moins un allié nous permettant, non seulement de faire perdurer notre activité, mais également de sauver le noble métier de berger en générant des emplois durables.
  • A dénoncer tout profiteur qui chercherait à détourner des fonds publics en imputant injustement à l’ours des pertes de brebis dont il n’est manifestement pas responsable.

En contrepartie, nous demandons solennellement aux citoyens français :

  • D’accepter de financer le coût lié à l’embauche de bergers et aux équipements pastoraux nécessaires, qui permettront d’assurer la garde permanente des troupeaux et la viabilité des exploitations.
  • De prendre en charge l’intégralité des prédations pour lesquelles la responsabilité de l’ours est acquise ou vraisemblable.

Outre la cohabitation la plus harmonieuse possible avec l’ours, ce gardiennage effectif permettra la perpétuation de la tradition pastorale millénaire. En effet, seule la présence permanente d’un berger auprès des bêtes, permet de lutter contre l’ensauvagement et légitime l’emploi du mot « pastoralisme », dont le sens, nous l’admettons volontiers, a quelque peu été galvaudé ces derniers temps.
Nous remercions tous les citoyens, ruraux ou citadins, valléens ou habitants des plaines, pour leur compréhension et leur implication dans la cohabitation Homme/ grands prédateurs au service des forces vives territoires de montagne.


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