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La marche en forêt de Catherine Leroux (Prix des Libraires 2012)

Par Ngiroux

La marche en forêt de Catherine Leroux (Prix des Libraires 2012)C’est une femme née à même le sol, à une époque où il n’était pas de bon augure de naître hors d’un lit. Une enfant enlevée aux siens alors que le monde n’était pour elle qu’une bouillie confuse. Une fille qui, au pensionnat a refusé d’apprendre la langue des Blancs.

C’est un homme qui ne trouve plus ses clés. Il cherche partout, dans ses poches de veston, sous les coussins du divan, dans les tiroirs de la cuisine, sous son oreiller, dans …. Il a l’impression d’avoir cherché ses clés toute sa vie.

C’est une femme qui a aimé un homme jusqu’à s’oblitérer.  Ce n’est pourtant pas son genre.  Depuis qu’elle est petite, peu de choses, et surtout pas les hommes, ont pu altérer ce qu’elle est.

C’est un homme qui n’éprouve aucun remords. Il se sonde, palpe son front et son ventre, il fouille les replis de son être, mais n’en décèle pas la moindre trace.

C’est une maison qui se dresse avec entêtement dans un rang presque nu.  Elle a été construite avec intelligence, en tenant compte des vents et du soleil, et après plus d’un siècle, sa forme paraît naturelle, comme si le paysage l’avait frappé du sceau des choses qui doivent être.

C’est le clan des Brûlés, une famille aux ramifications infinies, c’est l’histoire d’Alma, de Fernand, de Jacques, de Luc, de Noémie, d’Hubert, de Nicole, d’Amélie,  c’est l’histoire de … se souvenir de toutes ses branches est presque impossible.

En revers de jaquette, une présentation de l’auteure : Plus jeune, Catherine Leroux a promis à sa grand-mère qu’elle écrirait des livres.  Elle a été caissière, téléphoniste, barmaid, commis de bibliothèque.  Elle a enseigné, fait la grève, vendu du chocolat, étudié la philosophie et nourri des moutons, puis elle est devenue journaliste avant, de tenir sa promesse. Un premier roman exigeant, déroutant,  par ses personnages entrelacés, entrecroisés,  mais en oubliant le qui est qui, en oubliant de consulter l’organigramme présenté au début, en se laissant porter, tout simplement, par l’écriture de l’auteure,  ce dernier se laisse facilement apprivoisé. Une belle réussite.



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