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Christian LEJALE - A l'encre de Chine, Livre 2 : 8-/10

Par Eden2010
Christian LEJALE - A l'encre de Chine, Livre 2 : 8-/10

Christian LEJALE – A l’encre de Chine (livre 2) : 8-/10

Ce deuxième livre (qui peut être lu sans connaître le premier, même s’il est fortement conseillé de les lire dans l’ordre) est un vrai bijou – dont je n’ai certainement pas su saisir toutes les facettes.

L’histoire d’une Chine chancelante

Le livre 2 débute en 1912, le "Céleste Empire" est sur le déclin, la Chine connaît une période agitée, la montée du communisme, la "Longue Marche" et naturellement, Mao Tsé Toung.

Christian Lejalé, un grand spécialiste de l’Asie, nous fait découvrir ce moment crucial de l’Histoire de la Chine à travers l'histoire de Yuna et Zhao.

Yuna, désormais adulte, a abandonné son déguisement d’homme, bien qu’involontairement : c’est l’impératrice Ts’eu hi qui a obligé la jeune femme de dévoiler sa véritable nature. C’est d’ailleurs ainsi que l’héroïne se trouvera séparée par un monde de son amour, Zhao, puisque les circonstances vont contraindre le couple à se séparer alors que le monde autour d’eux se transforme en chaos. Zhao se battra d’un côté du monde pour une nouvelle vie alors que Yuna fuit en Amérique, où elle fera une carrière de danseuse et rencontrera maints personnages, fictifs ou réels, tels que Charlie Chaplin, qui, l’espace d’un instant magique, songe à préparer un film sur la Chine avec Yuna, projet qu’il oubliera vite pour tourner ses plus grands succès.

Yuna, exilée, ne sait pas où, dans le monde, se trouve Zhao, et des rumeurs de sa mort lui parviennent, ses lettres, envoyées telles une bouteille à la mer restent sans réponses, elle désespère de ne pas retrouver l’homme qu’elle aime depuis toujours - mais au fond elle sent qu’il est encore en vie.

Le communisme d’un côté, le rêve américain de l’autre, l’Histoire se joue devant nos yeux grâce aux périples de Yuna et Zhao, qui rêvent d’une nouvelle nation.

Les voyages forcés et les combats que mènent Yuna et Zhao les font traverser une époque violente qui nous fait rencontrer des personnages hauts en couleur. Nous découvrons notamment Mao Tsé Toung, il nous est présenté alors qu’il est encore jeune, puis nous observons son cheminement qui fera de lui celui que l’Histoire retient, celui à qui Yuna et Zhao s’opposent.

J’admets que certains aspects du livre m’ont certainement échappés puisque je n’ai pas une profonde connaissance ni de cette période ni de l’Asie. A l’école, qui remonte à loin, cette époque correspondait à la montée du nazisme, à la guerre, et je dois dire que le chaos que traversait alors la Chine ne prend qu’une place secondaire dans mes souvenirs historiques.

C’est certainement dommage. Je suis convaincue qu’en lisant ce roman alors que vous avez une meilleure vision de cette époque pourra vous le faire apprécier bien plus encore que je ne l’ai fait.

Vous vous demandez alors comment il se fait que j’ai autant aimé, même si je n’ai pas tout compris ?

Parce que l’écriture de Christian Lejalé est magique !!!

Une écriture soyeuse !!

Christian Lejalé à une écriture d’une douceur étonnante. Dire qu’elle est poétique serait faux, puisqu’il n’emploie pas de mots compliqués à cinq syllabes. Il manie les mots simples comme un artiste, il nous dépeint une image de façon à ce que nous sentons les odeurs, tous ces chemins que parcourent Yuna et Zhao, nous les voyons, nous sentons les pierres sous leurs pieds.

C’est un plaisir de le lire, tout simplement.

A aucun moment l’auteur ne nous assomme avec de longues descriptions, les scènes se suivent à un rythme soutenu – et pourtant fluide.

Sa plume me fait penser à une large rivière, elle avance apparemment en toute douceur, mais une fois qu’un objet tombe dedans, il est emporté par un courant puissant, sous la surface lisse tout bouillonne.

Ne serait-ce que pour cette écriture ce roman vaut la peine d’être lu. Mais attention, il faut malgré tout lire avec amour, ce n’est pas un livre qui se consomme, il faut le gouter, même si on est, comme moi, incapable de véritablement suivre l’Histoire (avec un H majuscule) et qu’on doive se contenter de l’histoire (avec un « h » minuscule).

Un roman historique à part:

Vous le savez, je lis beaucoup de romans historiques, mais celui-ci est un peu différent. Déjà, il est très précis, contient énormément de détails historiques et peut surprendre par sa profondeur. Mais là, il n’est pas le seul, il y en a d’autres.

Je pense surtout que c’est un roman qui souhaite nous offrir une belle image, indépendamment du sujet traité. J’ai même failli classer ce livre dans la « littérature générale ».

Prenez par exemple des romans de Philippa Gregory, de Ken Follet, Willbur Smith, Henri Loevenbruck ou tout autre auteur de romans historiques, vous avez le choix : vous suivez une histoire romancée présentée d’une plume agréable sur un fond historique plus ou moins détaillé et coloré.

Ici, dès la première plage, nous plongeons plus profondément dans le monde de Yuna. Nous sommes dans ses chaussons. C’est une immersion plus intense et moins …. touristique. C’est un roman, qu’il soit historique est accessoire.

Et pourtant, chaque détail est intéressant, passionnant même, rien ne semblait superflu ou ennuyeux.

Donc, c’est un roman à lire si vous avez envie de vous plonger dans cette époque, de lire un beau livre, bien écrit, d’autant plus que Christian Lejalé n’a pas oublié l’histoire romancée puisque l’amour du couple que forment Yuna et Zhao est tout aussi finement conté que le reste.

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