La Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a assigné en référé l’humoriste Dieudonné afin de faire interdire son long-métrage L’antisémite, mais le procès, prévu mardi matin, a été renvoyé au 10 avril en raison de l’absence d’un des avocats.
L’audience se tiendra le 10 avril à 10H00 devant la juge des référés Anne-Marie Sauteraud.
« L’humoriste » controversé était présent à l’audience mardi, mais son avocat, Me François Verdier, a été retenu à Aurillac en raison d’une grève dans les transports aériens.
Le 15 janvier, Dieudonné avait présenté en avant-première, dans son théâtre de la Main d’or et sur invitation, son premier long-métrage intitulé L’antisémite dont il joue le rôle principal.
Après des images qui tournent Auschwitz en dérision, on assiste au tournage d’un film gravitant autour de son personnage alcoolique et violent, déguisé en officier nazi pour un bal costumé. Le réalisateur du film dans le film est une caricature d’homosexuel dont plusieurs membres de son équipe sont des juifs sionistes.
Sa femme le pousse à consulter un psychanalyste -juif- pour soigner son antisémitisme. Le négationniste Robert Faurisson joue pendant quelques minutes son propre rôle, la Shoah est y personnifiée en sainte.
Tourné en neuf jours et co-produit avec l’Iran, le film ne doit pas être diffusé en salles. Selon l’assignation de la Licra, Dieudonné devait mettre un DVD en vente sur son site à partir du 21 mars.
Pour l’association, un tel long-métrage constitue « un trouble manifestement illicite ».
Elle réclame le retrait de la bande-annonce du film postée sur YouTube, ainsi que l’interdiction de diffusion du DVD, au motif que la vidéo est « antisémite et négationniste ». Elle demande également 10.000 euros de dommages et intérêts.
« C’est une farce, une plaisanterie, comme le sont les accusations lancées contre moi », avait déclaré Dieudonné le 15 janvier l’issue du spectacle. « A vous entendre rire, la mission a été accomplie », avait-il ajouté à l’adresse des quelque 150 spectateurs.
Il avait alors assuré vouloir « mettre un point final à la polémique » à propos de son antisémitisme et au « chantage », affirmant que son film était « dans le cadre de la loi ».
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