Les habitués d’Urban Soul savent probablement déjà que j’ai une tendance à développer des fixations de manière durable sur certains artistes. Et dernièrement, j’ai décidé de jeter mon dévolu sur la grande Emeli Sandé.
Autant vous dire que j’étais bien fière d’avoir su flairer le talent alors qu’elle assurait la première partie de Coldplay en décembre dernier. Car un album, un BRIT Award et un buzz plus tard, son concert au Cirque Royal affichait enfin sold out. C’était ce lundi 2 avril et j’étais là, fidèle, comme le (bon) Chrétien qui se rend à la messe le jour du Seigneur.
Une prêtresse, Emeli l’est incontestablement. Dès son entrée sur scène, elle en a imposé à son assemblée avec Daddy. Le décor et la tenue sont sobres, comme elle. Mais elle est certainement plus bavarde que je ne l’avais imaginé, racontant diverses anecdotes entre chaque morceau et prêchant sa bonne parole en chansons avec un phrasé proche du gospel.
Mais entre pop, soul et rnb, la chanteuse de 24 ans s’adresse au plus grand nombre, allant même jusqu’à revisiter son titre Where I Sleep dans une version reggae. Et lorsqu’elle se pose derrière son clavier pour interpréter Clown, c’est un silence religieux qui s’installe, à sa grande surprise. Si l’on a droit à une petite nouveauté avec Wonder, on n’échappe pas pour autant aux autres belles ballades de l’opus Our Version Of Events dont Hope (initialement jouée par Alicia Keys sur l’album !) qui a suivi mon coup de cœur ultime : River. Dès les premières notes, un sourire s’accroche à mes lèvres et j’explique à l’amie m’ayant accompagnée qu’il s’agit de ma chanson préférée. Elle ne tardera pas à me répondre : « Je sais pourquoi : elle a une âme » (oui, mon entourage est poétique).
Comme touchée par la grâce, l’Écossaise d’origine zambienne assure l’intégralité de sa setlist avec foi et conviction mais surtout, sans aucune fausse note à tel point que cela paraît presque irréel, même si on la sent un peu plus timide dans les graves. Soutenue par quatre excellents musiciens (mention spéciale au batteur) et deux choristes époustouflantes, la communion est parfaite sur scène, mais aussi au sein du public qui reprendra en chœur les tubes Heaven et Next To Me. On a du mal à croire qu’elle ait dû se cacher si longtemps derrière des textes qu’elle écrivait pour d’autres. Mais finalement, on est bien content que cette voix d’ange ait enfin trouvé son chemin jusqu’à Bruxelles, histoire de partager avec nous, le temps d’une soirée, un petit bout de son paradis.
P.S. : 1) Je mettrai éventuellement une vidéo quand j’en trouverai une de bonne qualité visuelle – et surtout – sonore. 2) Oui, j’écoute la musique que j’aime très religieusement.