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Un jardin terriblement Anglais...par Olivier ENTRAYGUES

Par Theatrum Belli @TheatrumBelli

Pour mieux appréhender les relations Franco-britannique il est primordial de nous placer sous l’angle spécifique de l’ethnologue qui scruterait page après page les connotations culturalistes laissées et incarnées par l’Empire Britannique.

Il s’agit en définitive pour un lecteur français d’un regard croisé, d’une vue de l’autre côté du Channel pour oublier les vieilles querelles liées à la perfide Albion où Crécy, Azincourt, Jeanne d’Arc, Jean Bart, Marlborough, Maurice de Saxe, l’amiral Nelson, le Duc de Wellington, l’Aiglon, le commandant Marchand, Dunkerque, Mers-el-Kébir seraient évoquées sans relâche. On parlera donc ici d’un nouveau type de relation franco-anglaise car cette étape indispensable doit conduire le Gaulois à découvrir une lecture de l’Anglais par un Anglais terriblement anglais !  

Dans ces mémoires après avoir écrit qu’il avait mis à profit les courant d’idées déclenchées par le général Fuller (1) Charles De Gaulle rapporte une conversation qu’il semble avoir eue avec le Premier Ministre britannique vers le 20 juin 1940 : « M. Churchill et moi tombâmes modestement d’accord pour tirer des événements qui avaient brisés l’Occident, cette conclusion banale mais définitive : en fin de compte, l’Angleterre est une île ; la France, le cap d’un continent ; l’Amérique, un autre monde (2) ». Or, lorsque l’on cherche à aborder les caractéristiques d’une nation qui nous est étrangère nous devons éviter d’entrer dans les domaines de la subjectivité et de la relativité. C’est un exercice difficile et délicat que le chef de la France Libre avait redoutablement saisi lorsqu’il prononce le 25 novembre 1941 le discours en l’Université d’Oxford que l’écrivain Maurice Barrès qualifié de « lieux où souffle l’esprit ». Le général commence son discours en écrivant : « Quand on parlait à M. Thiers des relations franco-anglaises, il avait coutume d’écouter en silence le discours de son interlocuteur. Puis il disait, en regardant par-dessus ses lunettes : « Comme cela est intéressant ! Mais n’aurait-il pas suffi de dire que l’Angleterre est une île ? M. Thiers entendait que ce simple aphorisme géographique expliquait complètement tout ce qui s’est passé, tout ce qui se passe et tout ce qui se passera entre la nation française et la nation britannique. » Certes cette théorie de M. Thiers qui soutient que la position insulaire de la Grande-Bretagne a déterminé le fil de son histoire permet de définir en un seul mot un Anglais ordinaire. Cette homme est un îlien qui raisonne en îlien par opposition au domaine continental que représente la vieille Europe. En se qualifiant d’îlien, maritime nation, cet Anglais anonyme, nous a tout appris ou il ne nous encore rien enseigné ! Ainsi pour allez plus loin dans cette démarche, la connaissance de l’autre, l’altérité, le Gaulois doit maintenant chercher à décrypter afin de mieux saisir ce jardin verdoyant qui définit l’Anglitude…. La relecture du discours d’Oxford devient alors un exercice incontournable...


(1) Charles De Gaulle, Mémoires, Plon, Paris, 1954, Tome 1, L’Appel, chapitre La pente pages 16 et 17.

(2) Ibid., chapitre La France Libre, page 112 


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