Magazine Culture
Encore un disque qui incite à prendre la route. "On the road again" comme dirait l’un. Mais cette fois-ci on la prend à pied à l’image de la photo qui orne la pochette du troisième album de AA Bondy, en tendant le pouce pour se faire embarquer par le premier "truck" venu pour vivre la route comme les vrais baroudeurs. De longues routes toutes droites comme celles qui traversent les États-Unis du nord au sud, les routes 81, 29, 135, 35 et 77, de Pembina à Brownsville. Des routes en plein cœur du pays, l’"America’s Heartland". C’est tout cela que m’évoque la musique d’Auguste Arthur Bondy, un garçon qui a parcouru du chemin pour arriver jusqu’à ce disque, sans aucun doute son meilleur.
Leader d’un groupe à ses débuts (Verbena), le voici en solo depuis trois albums. Il est l’auteur d’une musique qui emprunte aussi bien au blues, au style folk qu'à l’americana. On y retrouve de la pedal steel, mon péché mignon pour ceux qui me suivent, une guitare profonde dont certains arpèges sonnent comme un cri au milieu de la nuit, une certaine lenteur dans les morceaux qui nous rappelle qu’on a pris la route à pied et cette voix, légèrement voilée, usée par le répertoire grunge qu’il a défendu dans son premier groupe. Cet album est un vrai disque urbain, pas de champs de coton autour de nous, plutôt des champs de buildings et puis au dessus de notre tête un ciel noir sans étoiles.
"C’est beau une ville la nuit" disait l’autre et il avait raison surtout quand on la traverse avec Believers sur les oreilles.
Extrait : Rte.28/Believers