Dans un aller-retour permanent de discordances et de rééquilibrages rythmiques, la poésie éprouve notre tempo intérieur [...] Le vers est cette façon particulière de découper le flux continu de la parole qui entre en concurrence avec les règles de la grammaire ; il crée des seuils là où on n’en perçoit pas habituellement, et produit donc un espace de tensions, de déphasage, en organisant pour le lecteur un jeu complexe de concordances et discordances rythmiques.
Marielle Macé, Façons de lire, manières d’être, NRF essais, Gallimard, 2011, p. 159)