Toutes nos envies

Toutes nos envies est un drame de Philippe Lioret qui s’inspire du roman d’Emmanuel Carrère, D’autres vies que la mienne, que je peine  à commencer faute de temps… Je ne savais pas qu’il s’agissait de son adaptation libre, sinon j’aurais probablement attendu pour regarder ce film et ainsi pouvoir pleinement savourer ma lecture ! Quoi qu’il en soit, Toutes nos envies est un beau film, assez émouvant, qui mêle deux parcours, deux combats.

Claire (Marie Gillain) est juge au tribunal de Lyon. Elle prend fait et partie pour une jeune mère, Céline,  délaissée par son ex compagnon, criblée de dettes et croulant sous les crédits revolving (ou crédits renouvelables), sans jamais pouvoir s’en sortir car le montant de ses remboursements augmente sans cesse…  Mais le dossier est très vite retiré à la juge car les autres magistrats crient à la partialité car Céline est une de ses vagues connaissances. Claire fait alors la rencontre de Stéphane (interprété par Vincent Lindon), un juge spécialisé dans les affaires de surendettement. Ils décident alors de livrer une bataille juridique sans merci aux créanciers.

Mais, ce combat n’aurait pas lieu si Claire ne sentait pas l’épée de Damoclès se rapprocher un peu plus de sa tête chaque jour… Elle est effectivement atteinte d’une tumeur cancéreuse inopérable et sait que ses dernières heures sont proches. Ce procès doit donc être sa dernière victoire, la dernière empreinte qu’elle veut laisser sur Terre, pour que l’avenir de ses proches soit plus supportable…

Il est aussi question d’amour dans ce drame : l’amour de la justice côtoie sans cesse l’ambiguïté des sentiments entre les personnages.

Le film aborde donc des questions sociales mais développe particulièrement la question, plus intime, de la maladie.  Même si le sujet s’y prête, à aucun moment on ne tombe dans un pathos facile. C’est d’ailleurs probablement cela qui le rend plus marquant que d’autres traitant du même sujet…