Cela fait à peine deux ans que le nom de Nicholas a commencé à apparaître sur des compiles et des EP de petits mais très respectables labels comme On The Prowl ou Quintessentials. A ses débuts, le jeune Italien, originaire de Pérouse, donnait dans le nu disco funky, dans l’esprit d'un Mark E. Guidé par son attirance pour les sons clinquants et l’atmosphère des clubs du début des 90’s, Nicholas Iammateo a peu à peu basculé dans un son plus housey et plus roots, quitte à verser dans une sorte d’hommage permanent à l’âge d’or de la house new yorkaise. En ont résulté quelques excellents maxis et surtout Back On Track, une consistante collection de remixes justement consacrée à Nu Groove, légendaire label de la Big Apple de 1988 à 1992. Apparemment, la concoction de cette compilation n’a pas étanché sa soif de dance exubérante, puisque Nicholas revient avec un album de 13 tracks (plus 2 remixes de Gerd et Hunee) dont le titre, certes pas révolutionnaire, a le mérite de ne pas mentir sur la marchandise.
Still Playing House est l’œuvre d’un fétichiste qui a grandi dans l’admiration d’artistes comme Bobby Konders, Joey Negro, Kenny Dope ou les frères Burrell. Il y accomplit quasiment toutes les figures imposées du genre, de sorte que s’il était évalué par des juges de patinage artistique, sa note technique serait quasi-parfaite. On y trouve des titres de piano-house, des voix de diva, un prêche ("Hold Us Back"), un speech sur l’universalité de la musique, et même l’inévitable sample de Martin Luther King ("Change")… Pour résumer, on ne peut pas faire moins original. Et cette accumulation de tracks en 4/4 peine à ressembler à un album. En dehors du slow-disco de "Flow", aucune respiration ne nous est accordée. Du coup, je suis incapable d’écouter le disque en entier.
Reste que chaque titre pris individuellement, sauf le médiocre "Look Beyond", vaut son pesant de pesos. Dans sa version originale comme sur le remix de Gerd, le piano d’"All Night Long" est irrésistible, tout comme les nappes et les touches de trompette d’"I Want To Thank You", ou le vibraphone et la basse dodue de "Change". "Call Me" n’est pas mal non plus, mais ne parvient pas à faire oublier l’edit de Dixon du "Call Me" de Mark E, qui utilise le même sample de Diana Ross ("Ain’t No Mountain High Enough"). Quant à "Miss You", elle parcourt les quelques kilomètres qui séparent New York du New Jersey pour quelques minutes de mélancolie soulful très inspirées par Kerri Chandler. Au final, il y a donc de quoi gaver tout bon amateur de house rétro, même si un peu de fantaisie n’aurait pas nui à toute cette affaire.
En bref : ce jeune Italien n’a qu’une obsession, faire revivre les grandes heures de la house new yorkaise du début des 90’s. Et il y parvient plutôt bien sur cet album en forme d’hommage hédoniste et bon enfant.
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