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Touchante Madeleine Proust...

Publié le 07 avril 2012 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

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Si vous ne connaissez pas La Madeleine Proust, vous serez forcément touchés par ce personnage haut en couleurs, terriblement attachant. Retraitée vivant dans sa campagne, en Franche Comté, dotée d'un accent à couper au couteau, elle nous raconte depuis maintenant près de vingt cinq ans son quotidien en milieu rural, fréquemment en décalage avec le monde moderne.

Sous la perruque de Madeleine, se cache Lola Semonin, qui aime très fort son personnage, et très fort sa région d'origine. Cela se voit.

On sourit souvent dans cette dernière version, datant de 2008, des aventures de La Madeleine Proust qui enchaîne bons mots et expressions bien de chez nous.  Il manque  cependant quelque chose d'essentiel pour que cela fonctionne totalement. A savoir des textes forts et une certaine cohérence dans la narration. Pas vraiment de sketches clairement identifiables, mais pas non plus une histoire... Un genre de stand up campagnard... Lola Sémonin se perd un peu dans ce qu'elle veut nous raconter. Son face à face avec le petit Kamel, jeune ado venu de la banlieue parisienne, sensé être le fil rouge du spectacle et nous offrir une confrontation cocasse de deux univers, deux générations que tout oppose, n'arrive qu'après une première partie trop lente, brouillonne, noyée dans un quotidien anecdotique.

Mais si le sentiment d'avoir fait le tour du personnage dans les spectacles précédents envahit rapidement le spectateur, si l'on est moins surpris par son français approximatif, moins amusé par son "bon sens" si personnel et ses formules qui font mouche, reconnaissons que cette seconde partie se révèle enlevée et efficace. Indéniablement, le public finit par suivre et adhèrer à la proposition. Tant mieux.

On  s'interroge par ailleurs sur la pertinence d'avoir voulu supprimer ce qui faisait aussi le charme de ces spectacles, à savoir la maison de l'héroïne sur scène, avec sa cour et ses poules... On la sent un peu perdue devant ces pendrillons noirs. Sans doute une fausse bonne idée de la metteur en scène Caroline Loeb.

En conclusion, ce personnage du XXème siècle qui tente de composer avec le XXIème saura séduire ceux qui n'ont encore eu l'occasion de faire sa connaissance. Les autres resteront probablement nostalgiques des premiers épisodes.

Au Théâtre de l'Archipel.


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