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Itw Yasuhiro Irie : passion et alchimie…

Publié le 08 avril 2012 par Paoru

Yasuhiro Irie

Lors du dernier Paris Manga je vous ai fait part de ma rencontre avec quelques grandes figures de l’animation : Toshihiro Kawamoto et Yasuhiro Irie. Le premier est mondialement connu pour son travail de chara-designer et ce fut donc l’occasion d’un petit tribute chez Total Manga, qui regroupe l’interview faite avec mes confrères de Manga-news ainsi que les nombreuses questions et réponses qui pullulent sur le net.

Yasuhiro Irie est beaucoup moins connu du grand public même si sa carrière a commencé il y a de nombreuses années, comme je vous l’expliquais dans sa biographie. Le nom de cet homme – on ne peut plus discret - est pour l’instant soudé à la série Fullmetal Alchemist Brotherhood dont il est le réalisateur, mais sa passion pour l’animation pourrait l’emporter encore plus loin dans les années à venir. C’est donc une entrevue placée sous le signe des frères Elric que je vous propose aujourd’hui, pour en savoir un peu plus sur cet animateur passionné.

Bonne lecture

:)

Bonjour monsieur Irie… Qu’est-ce qui vous a amené à travailler dans l’animation ?

C’est en voyant Nausicaä au cinéma que j’ai décidé de me lancer dans l’animation. J’avais déjà ressenti une forte émotion en voyant Conan, le Fils du futur qui m’a fortement marqué.

En découvrant Nausicaä j’ai ressenti à nouveau ce sentiment et je me suis demandé qui avait produit ces deux animations.  Je me suis aperçu que c’était la même personne, Hayao Miyazaki, et voir que l’on pouvait susciter autant d’émotions avec juste de l’animation m’a donné envie de me lancer.

Je voulais concrétiser l’imaginaire avec l’animation.

Nausicaä

 Vous êtes resté animateur pendant plusieurs années avant de faire passer réalisateur. Quels souvenirs gardez-vous de cette période ?

Je ne considère pas ces années comme une expérience désagréable, mais plutôt comme un passage logique et nécessaire. Quand je suis rentré dans le monde de l’animation, je voulais déjà devenir réalisateur mais il me fallait d’abord apprendre et maîtriser les différentes ficelles du métier.

 Quel a été votre rôle dans Fullmetal Alchemist puis Fullmetal Alchemist Brotherhood ?

Pour la première saison j’ai travaillé sur le premier opening, en participant à sa réalisation, mais je n’ai pas participé à l’anime lui-même. Donc quand on m’a confié les rênes du projet Brotherhood,  j’ai choisi de l’aborder comme quelque chose de totalement nouveau.

 Pour ce nouveau projet, est-ce que vous avez tout de même voulu retenir certaines choses de la première saison ?

Je l’ai vraiment approché comme une nouvelle œuvre en me basant sur le manga. Donc s’il y a des similitudes c’est qu’elles viennent du manga et non pas du premier anime. La production et le sponsor marchandising nous ont cependant demandé de faire attention à un personnage :  Roy Mustang, un personnage très populaire. On nous a demandé de faire attention à sa popularité et, si possible, de l’accroitre encore davantage.

 Quel est le plus que vous avez essayé d’apporter à Broterhood ?

Les choses en plus par rapport au manga n’ont pas vraiment été des nouveautés, mais elles ont été parfois dévoilées avant le manga. En fait nous avons eu accès aux names de l’auteur, donc nous avons pu travailler sur les personnages, leurs réactions par rapport aux événements et leur destin. Et le tout avant que ça n’arrive sur le manga.

fullmetal-alchemist-brotherhood

Est-ce que vous avez une anecdote sur la réalisation de Brotherhood ?

Oui, par rapport à la durée de l’anime. Initialement, l’anime devait s’étaler sur un an mais il a finalement duré 15 mois. En fait, lorsque nous nous rapprochions du dénouement, on nous a appris que le manga allait continuer un peu plus longtemps que prévu.

Ceci posait problème car nous allions dévoiler la fin de l’histoire bien avant que le manga ne se termine… La situation était donc très complexe. Nous envisagions alors de faire une pause, pour ne surtout pas révéler la fin du manga si tôt. Mais en entendant ça le producteur de la série nous a tout simplement dit : « oh non, pas la peine, produisez trois mois de plus, c’est bon. » Et donc ça c’est décidé en deux temps trois mouvements.

D’un coté on avait donc toute la production, folle de joie car le problème était résolu, et de l’autre coté les animateurs. Quand la nouvelle est arrivée sur leur bureau, ils ont été très surpris : «On ne fait plus 52 épisodes ? 64 ? Mais tout était fait pour 52 ! » Donc ça a été un peu la panique pendant un petit moment pour savoir comment aborder tout ça ! (Rires)

Le contrat devait en effet s’arrêter à 52 épisodes et plusieurs personnes du staff était attendu par la suite sur d’autres projets. Mais vu leur attachement pour cette série, tout le monde a déplacé son planning pour finir la série comme il se devait.

Et je souhaite vraiment les remercier pour ça !

 Maintenant que vous êtes réalisateur pouvez-nous nous dire ce qui est le plus difficile dans ce métier ?

La chose la plus pénible c’est d’avoir conscience de tous les domaines qui entrent en jeu dans un anime et de savoir les gérer. Si un jamais un seul de ces domaines est en panne, va trop doucement ou même trop vite, ça risque de bloquer toute la machine.

Il faut alors prendre ses responsabilités et c’est le poids de ces responsabilités qui est le plus difficile. Mais lorsqu’on arrive à réaliser une œuvre qui plait au staff de production et qui séduit le public, c’est vraiment l’une des grandes joies de ce métier.

Irie qui dédicace sur son personnage préféré de Cowboy Bebop : Ed

 Vous avez travaillé pour des genres différents, quels sont vos préférés ?

Plutôt qu’un genre, ce que je préfère c’est une histoire où le héros va arriver à surmonter des crises et va pouvoir aller au delà de lui-même, pour dépasser ses tourments intérieurs ou ce qu’il a pu subir par le passé.

J’aime que les protagonistes principaux aient une vraie soif de vivre et qu’elle soit transmise au spectateur.

 Quels conseils pouvez-vous donner à ceux qui voudraient devenir animateur ou réalisateur ?

Ce qui me semble important c’est d’aimer l’animation. Ensuite il ne faut pas se limiter à l’animation et s’intéresser également aux films, aux romans… S’ouvrir à  tous les différents genres.

Il faut aussi savoir communiquer avec le public. Réaliser une œuvre c’est créer un style de communication vers le public et il faut en être conscient afin de l’utiliser intelligemment, pour pouvoir exprimer ce que l’on souhaite.

 Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Je suis sur différent projets qui n’ont pas de rapport de près ou de loin de Fullmetal Alchemist, dans des styles assez variés. Mais je ne peux pas vous en dire plus car tout est encore en production. Mais lorsque que ces animes seront diffusés, j’espère que vous les regarderez et qu’ils vous plairont !

 Est-ce qu’il y  un manga que vous rêveriez d’adapter ?

Les mangas d’Igarashi Daisuke, dont j’apprécie autant les dessins que le scénario : Witches, Les Enfants de la Mer et d’autres.

 Merci monsieur Irie !

Yasuhiro Irie et Toshihiro Kawamoto, sur Paris Manga 13

Remerciements à Yasuhiro Irie pour son temps, son humilité et sa gentillesse. Merci également à Emmanuel Bochew, son agent et interprète sur Paris Manga et au staff de Paris Manga. Interview réalisée en collaboration avec Manga-News et également disponible sous une forme bibliographique chez Total Manga.


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