Il n’y a pas que les français qui soient fortiches en pâtisserie! S’il est connu que les asiatiques ne sont pas de grands fanas et spécialistes du dessert, nos amis nippons commencent petit à petit à sortir leurs épingles du jeu. Pour les amoureux du Japon et les gourmands curieux de découvrir des notes sucrées atypiques, voici une adresse qui ne devrait pas vous déplaire. Konnichiwa Sadaharu Aoki !
C’est à l’occasion du Salon du Chocolat à Paris (❀) que j’ai fait la découverte des douceurs nippones de Sahadaru Aoki. Son stand m’avait interpellée à cause d’une drôle de machine qui fabriquait d’étranges gourmandises: des gaufres matcha fourrées d’un macaron au chocolat (❀), rien que ça!
Pour ma seconde rencontre culinaire avec S. Aoki, je me suis rendue directement à sa boutique du côté de Port-Royal. Le chef n’était pas là en personne, mais une adorable japonaise et un charmant jeune homme (français parlant japonais) étaient là pour nous accueillir. La boutique, toute en longueur, se prête davantage à la vente à emporter mais, comme les places ne manquaient pas je me suis volontiers affalée installée à une table.
A l’œil, les pâtisseries sont dignes des plus belles adresses de la capitale: colorées et d’une géométrie presque parfaite. S. Aoki manie savamment le beau et le bon, les saveurs françaises mêlées à celles de son pays natal. Le mélange est étonnant, parfois même déconcertant. J’ai choisi 3 petits macarons aux couleurs du Soleil Levant, quant à mon acolyte il a craqué pour le Bamboo.
Les gourmandises | L’énigmatique Bamboo est en fait un opéra revisité: au lieu du chocolat noir intense, on retrouve le goût puissant du thé vert présent dans la crème et le punch qui imbibe le biscuit. A l’image d’un mille-feuille, le chocolat noir et la praliné donnent le petit côté craquant du dessert. Je dois avouer que pour ma part, le matcha était un peu trop prononcé pour une bonne appréciation. Acolyte, qui est un amoureux transi de tout ce qui touche de près (ou de loin) au Japon, a adoré. Concernant les macarons, j’ai penché pour l’inconnu: violette, yuzu et hôjicha. Vous aimerez la violette, si appréciez la rose en bouche: une touche fleurie qui colle parfaitement avec la saison. J’étais curieuse de goûter celui au yuzu pour voir si la différence existait bien avec le citron. Verdict? Oui, l’agrume est plus subtil avec une touche de pamplemousse et de mandarine en plus. Petit bémol tout de même: la coque toute sèche et dure, je dis non! Une légère sur cuisson sans doute… Enfin, le Hôjicha appartient à la catégorie des macarons avec une ganache préparée à base de thé. Mon dernier en date était celui au jasmin de Pierre Hermé (❀), et l’expérience avait été plutôt convainquante. Celui-ci n’était pas mauvais non plus, avec un léger goût boisé. Ami du haricot rouge, le hôjicha est fait pour vous! De manière générale, les macarons de S. Aoki sont intéressants parce qu’ils se différencient avec ses parfums et la texture onctueuse des ganaches. Ils sont également moins sucré, et pour cela mes poignées d’amour disent merci.
Le thé | Dernier mot concernant les boissons chaudes. La boutique sert 3 thés japonais, Acolyte a choisi le Genmaicha. Point culturel [on]: » Le genmaicha (玄米茶, littéralement « thé de riz brun ») est un thé vert japonais mélangé à des grains de riz grillés. Certains grains de riz grillés peuvent éclater et ressembler à du pop corn. C’est la raison pour laquelle le genmaicha est parfois appelé familièrement « thé pop-corn » » [Merci Wikipédia, point off]. Ceci est un avertissement: le genmaicha (celui de chez S. Aoki en tout cas) se déguste en connaissance de cause, au risque de tirer une grimace de deux mètres de long dès la première gorgée. Cela a été mon cas. La couleur était très verte, et j’ai eu l’impression de boire littéralement du gazon. Boueurk. Acolyte a trouvé ça très bon, lui rappelant les saveurs des thés de là-bas… Lorsque nous avons passé la commande, j’étais donc heureuse d’avoir été petite joueuse et choisi un thé à la fraise des bois que j’ai trouvé fruité et agréable.
Pour Pâques ou toute autre occasion, essayez les chocolats japonais de S. Aoki! Ils sont excellents, notamment ceux au matcha. Miom.
Et mon portefeuille dans tout ça? Comme toutes bonnes pâtisseries, le raffinement à un prix. Un dessert individuel tourne aux alentours des 6 euros, le macaron est à 1.40 euros et le thé dans les 5 euros si mes souvenirs sont bons. Cela reste abordable, une fois de temps en temps.
L’heure du thé à la japonaise | www.sadaharuaoki.com