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Le premier recueil de poèmes de Marie Modiano

Par Etcetera

couverture du recueilSi j’ai acheté ce recueil de Marie Modiano ce n’est pas parce qu’elle est la fille de son père mais parce que j’avais vu d’elle une interview (en tant que chanteuse) où elle m’était apparue comme très sensible et intéressante. Par ailleurs je suis toujours intriguée par les artistes qui passent de la chanson à la littérature, surtout par rapport à la recherche de rythmes.

J’ai trouvé ce recueil assez agréable à lire, simple et direct dans son expression, avec parfois de jolies trouvailles. Mais certains de ces poèmes m’ont semblé manquer de concision.
Et je ne suis pas sûre que les amateurs de poésie dite “exigeante” aimeront beaucoup ce recueil.
Pour ma part j’ai apprécié que beaucoup de ces poèmes racontent ou évoquent des histoires et il m’a semblé que Marie Modiano réussissait à créer un monde assez personnel.

Voici les deux poèmes que j’ai préférés dans ce recueil :

La place du Châtelet n’est pas gaie,
Et bien qu’on ne l’aime pas,
On y vient parfois quémander
Un dernier rendez-vous
Quand on aime d’un amour malheureux.

La place du Châtelet ne vous sourit pas
Quand on y attend le cœur inquiet
Celui qui ne vous aime plus
Qui vous rejoint quand même
Ou bien par remords,
Ou bien par pitié.

La place du Châtelet ne vous ouvre pas les bras
Pour que vous vous y blottissiez.
Indifférente,
Elle vous laisse attendre à la sortie du métro.
Glaciale,
Elle exhibe fièrement les programmes de ses deux théâtres.

La place du Châtelet souligne
Le regard gêné de celui qui vous retrouve,
Qui voudrait être ailleurs.

On se réfugie dans un petit café
Sur l’avenue Victoria,
Où l’autre fixe son verre
Pour éviter vos larmes.

La place du Châtelet efface
Les promesses,
Elle vous fait dire
Un dernier au revoir
A la sortie du métro,
Elle vous force
A ne pas vous retourner ;

La place du Châtelet accueille ceux qui ont cessé de
s’aimer.

LE FIL DE SARBOLEINE

” Donnez-moi
Des bobines
De fil de Sarboleine,
Je voudrais
Coudre
Ma blessure.

- Mais Monsieur,
Nous n’en avons plus.

- Savez-vous quand
Vous serez livré ?
Voyez mon cœur,
Il est à vif.

- Revenez jeudi
Dans l’après-midi :
Nous aurons
Du jaune,
Du rouge,
Et du gris aussi.”

J’ai aussi aimé les poèmes intitulés Cordes-sur-ciel, Roma-Termini/Paris-Bercy … et quelques autres sans titres.

Ce recueil, Espérance mathématique, est paru chez l’arbalète Gallimard en janvier 2012.



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