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Le roi Lézard de Dominique SYLVAIN

Par Lecturissime

roi lézard

♥ ♥ ♥

« I am the Lizard King

I can do anything »

 

L’auteur :

Dominique Sylvain est née le 30 septembre 1957 à Thionville en Lorraine. Elle travaille pendant une douzaine d’années à Paris, d’abord comme journaliste, puis comme responsable de la communication interne et du mécénat chez Usinor.

Pendant six ans, elle a vécu avec sa famille en Asie. Ainsi, Tokyo, où elle a passé trois ans, lui a inspiré son premier roman Baka ! (1995). Sœurs de sang et Travestis (1997 et 1998) ont été écrits à Singapour.

Elle habite actuellement à Tokyo et se consacre exclusivement à l’écriture. Ses treize romans ont tous été publiés dans la collection Chemins Nocturnes, aux Éditions Viviane Hamy.

Son site : http://www.dominiquesylvain.com/

L’histoire :

Dans Le Roi Lézard, Louise Morvan élucide le mystère de l’assassinat de son oncle détective, Julian Eden, dont elle a hérité l’agence à la fin des années 70. En effet, le commissaire Serge Clémenti retrouve la piste de l’inspecteur Casadès qui avait été en charge de l’enquête et qui se l’était vu retirer sans raison apparente.

Alors que Clémenti et ses deux acolytes s’épuisent à débusquer le « killer des quais » qui assassine de malheureux SDF, Louise finit par rencontrer elle-même le répugnant Casadès qui lui distille des informations au compte-gouttes, brouillant ainsi les pistes...

Attention : Ce roman est une version inédite de Travestis, roman de Dominique Sylvain paru en 1998. Ce livre épuisé, lui tenant particulièrement à cœur, l’auteur a souhaité en reprendre l’écriture avant la réimpression envisagée. De déconstruction en reconstruction (au point que même le meurtrier est un autre !) et compte-tenu de l’importance que prenait au fil de la narration, Jim Morrison, le chanteur de The Doors, il a fallu se rendre à l’évidence : il s’agissait là d’un roman différent. Un nouveau titre s’est alors imposé !

Ce que j’ai aimé :

L’oncle de Louise Morvan évoluait dans les milieux artistiques des années soixante-dix et fréquentait notamment le club Rock and Roll Circus « un des clubs les plus dingues et les plus chics de Paris dans les années soixante-dix. » « Cette boîte attirait dandys en chemise à jabot, businessmen en smoking, et faisait renaître Saint-Germain-des-Prés de ses cendres. (…) Un grand escalier en pierre de taille, et enfin, les bouffées de Led Zeppelin, des Beach Boys ou de Clapton en live, les odeurs d’encens et de patchouli. Un sas vers un autre monde. » (p.45) Ainsi il a pu côtoyer producteurs de l’époque, chanteurs, et surtout le mythique Jim Morrison de passage à Paris à cette époque et habitué du Rock and Roll Circus. Certains racontent même que "le roi lézard" serait mort d’une overdose dans les toilettes de ce bar. Notre enquêtrice de choc Louise flirte avec ces personnages troubles, baignés dans un monde opaque, s’évaporant dans des volutes de drogue et de musique. 

La belle Louise s’adapte parfaitement à cet univers, avançant à tâtons sur une ligne ténue tracée entre deux mondes : la moralité, une relation stable avec l’inspecteur Clémenti, un engagement, et l’attirance trouble pour ces êtres empreints de magie et de mystère, mais aussi de violence et de malheur. Louise oscille dangereusement, moulée dans l’image marquante de son oncle défunt.

Dans ce paysage troublé, Paris est à la fois un refuge et un danger. L’auteur campe solidement son action dans la ville, comme si la belle capitale était à elle seule un autre personnage. De la Villette aux quais de Seine en passant par Pigalle, l'escapade parisienne fascine le lecteur-touriste témoin de l'enquête tonitruante de Louise.

Et l'enquête me direz-vous ? Elle n'est que secondaire finalement, se fondant parfaitement dans l'atmosphère et le décor comme si elle faisait corps avec elle. Du grand art !

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Ce que j’ai moins aimé :

-   Rien

Premières phrases :

« L’enfant s’ennuie ferme dans la Studebaker qui roule au milieu du désert, entre Albuquerque et Santa Fe. Le jour se lève. Tous somnolent, sauf le père – un officier de marine toujours concentré – et le gamin, qui a des fourmis dans les jambes. La route rectiligne tranche une interminable plaine de poussière ocre. L’enfant pense que les montagnes bleutées à l’horizon sont à des milliers de kilomètres, que ce voyage n’en finira pas. Mais il se trompe car, après des heures de monotonie, il se passe enfin quelque chose. »

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Passage du désir de Dominique SYLVAIN

Autre : les romans de Fred Vargas

D’autres avis :

Blog : Moustafette

Presse : Le monde 

Le roi Lézard, de Dominique Sylvain, éditions Viviane Hamy, mars 2012, 300 p., 18,50 euros

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