Magazine
... Merci à TOI qui me liras sans
défaillir...
FLORE OU LA RAGE DE VAINCRE - I- :
L'écorchée vive
Halte là !Histoire parmi d’autre, je suppose je vous laisse la découvrir
au fil des mots : sentiment de terreur, sentiment d'Amour de vie.
Dès mon plus jeune âge, sans mes parents, ni mes défunts grands-parents disparus pour mon grand
père, Michal, né le 13 Novembre 1908 en "Russie «chef religieux de sa commune, venu avec d'autres familles de la "Russie" à pied ou en charrette. Des kilomètres pour fuir,
très loin le courroux de la révolution Russe. Il fût fusillé durant la seconde guerre mondiale sous les yeux d’une fillette ma mère OLGA âgée de cinq ans regardant avec effroi le viol de sa
tendre maman STEPHANIA, née le 22 Janvier 1908, venue de Pologne. Tous ces émigrés étaient embauchés à moindre salaire dans les mines de Montluçon. Travaillant sans relâche pour 100 frs
par mois lorsque le patron était généreux et n'ayant pour repos que le dimanche après midi. . On oubliait les profondeurs de la mine, descendre toujours et encore plus bas
avec pour compagnon une gourde un morceau de pain noir et parfois du fromage, là c'était le grand luxe. Cette unique repos était à chaque fois le plus beau .Les mineurs se revêtaient de
leur resplendissant. La bière coulait dans les bars, jeunes hommes et jeunes filles s'entremêlaient de leurs plus belles histoires d’amour.
Ma mère ce jour là au dire de mon père Louis fût plus belle que jamais dans ces habits blancs.
Ils se marièrent eurent quatre enfants, trois filles un garçon .Moi j'étais la cadette.
Cependant ma grand mère jamais remise de cette horreur, resta dans sa torpeur à jamais. Les hôpitaux dans l’année de 1940 virent l'affluence de gens en grande difficultés mentales, déchirés
ou de vie brisée. Pensant que ma grand mère avait perdu tout ses esprits, l'enferma dans un hôpital psychiatrique, avec comme remède la camisole de force. Parfois on me racontait même
qu'on les enfermait dans un endroit comme un cachot. Paix à son âme aujourd'hui et bienheureuse soit elle là où elle se trouve maintenant. Dans une fosse communalle repose en paix son
corps. Bien des années plus tard l'on m'expliqua qu'en réalité à cette époque il n'y avait de traducteur russe, ce qui a eu pour conséquence le mutisme total, de sa part. Nul mot ne
s’évinçait de sa gorge, seul ses yeux et ses gestes pour exprimer sa torpeur de la guerre. Ces cordes vocales complètement tendues et durcies ne pouvaient plus émettre de son. Seule
restait l'incompréhension de ses gestes qui parfois se débattaient dans le vide.
Olga resta très choquée de ce qu'elle avait vu étant enfant, malgré le soutien de mon père Louis, son époux depuis 1954 parfois elle sombrait comme dans un coma. Durant ses moments alors
elle rendait visite à ma grande mère. Leurs années de bonheur dura 14 ans !
Les derniers temps nous habitions dans une maisonnette, je me souviens très prés du chemin de fer. Ma mère pour nous laver se munissait d'une grande cuvette, qu'elle remplissait d'eau chaude.
Nous n'avions qu'une seule pièce en guise de cuisine, de salle à manger et salle de bain. Assis un tabouret nous attendions notre tour, sauf lorsque c'était mon frère, elle le disputait
souvent lui disant qu'il était un garçon sale. Alors elle prenait un gros savon, savon de Marseille je croie et elle le frottait très fort. Lui, il Hurlait, nous nous riions !. Elle attendait
le départ de notre père chaque matin pour nous donner en cachette un morceau de pain et de sucre. Je me souviens souvent j'étais près d'elle, près du lavoir dehors derrière notre maison .Je
ne sais pourquoi je m'accrochais toujours à ses jupons. Souvent dans la matinée, un vendeur de queue de lapin, passait, il affutait aussi les couteaux de cuisine. Elle me disait que ces
objets avaient la magie, des bienfaits. Je l'adorais quand elle me parlait avec sa douce voix
Très jeune je la collais, je lui tirais même sa jupe, je m’agrippais à elle. Je ne voulais jamais m'en séparer. Mon père qui aimait fortement la chasse avait positionné au mur en guise
de décoration plusieurs fusils et épées. Le fond de ce décor était rouge et doux comme du coton. Il y tenait beaucoup.
Notre maison se trouvait à Moulins, ville d'un Beau Jacquemard qui sonnait le glas, mais aussi ville d'un passage de Jeanne d'Arc, dont une flèche est restée dans un mur de l'ancienne
prison.
Notre école se trouvait juste en face, il était très facile de s'y rendre à pied, à condition de bien faire attention à la voie ferrée !! Parfois je suivais mon frère, qui lui avait la
permission d'aller se rendre au magasin du coin pour y faire quelques courses pour notre mère. Un jour la tentation était trop forte, j'ai volé, oui, oui j'ai volé une pomme...
Comme à l'accoutumé, mon père éreinté de sa journée de travail, rentrait fortement fatiguer. Il a fallu d'une fois d'une seule fois pour que tout bascule. D’ordinaire ma mère faisait de la
gymnastique dans leur chambre, d'ordinaire nous entendions des rires de joie. Cette soirée là... ces cris... brutalement j'ouvris cette porte qui nous était interdite. Je vis ma mère en
pleure et en sang.
Elle vint s'allonger dans notre unique chambre. Moi je dormais avec ma sœur aînée, mon frère avec la plus jeune. Elle s'est étendue là , saignante et pleurante..
" Votre père... votre père.."
Ma mémoire me fait défaut, ou mon cœur ne veut plus s'en souvenir, mais quelques jours plus tard des gens que je ne connaissais pas du tout, vinrent nous chercher. Je me souviens tout de
blanc j'étais vêtue, un cerceau de fleurs blanches sur mes cheveux avait été posé.
C’est à l'orphelinat que l'on nous emmenâmes, moi et ma sœur aînée. Quand a ma petite sœur elle fût tout de suite placée dans une famille d'accueil, à ce que l'on m'avait dit. Je pleurais mon
frère qui lui placé aussi dans un centre, mais pour garçon, à YZEURE dans l'allier. nos distances de séparation, environ 10km.
La famille était déchirée, ma famille était dissoute à jamais.
J'avais trois ans et demi, j’ai vécu mes premières années comme une béatitude, l’orphelinat m’apporta rigueur, sens de l’honneur et du devoir, sans parler du respect et l'obéissance.. Ce
n’était pas un endroit comme les autres, ici régnaient l’équilibre et la paix. L’éducation des sœurs de saint Vincent de Paul de Moulins dans l'Allier palliait à ce manque affectif. Ces
sœurs que j'aimais tant et qui resteront à jamais graver dans ma vie, elles faisaient au mieux pour soulager nos peines, et nous récompensaient quand elles l'estimaient juste.
Bonnes notes en fin de semaine promettaient de l’argent de poche, notre groupe attendait avec hâte de
s’asseoir à la « queue le leu » sur les banquettes du couloir avant de joindre le bureau de la directrice afin de lui tendre notre carnet scolaire ! La sévérité avait sa place,
mais les récompenses aussi. Elles furent nombreuses : école de danse, initiation au piano, théâtre, découverte de musique classique les voyages et droit à une école privée ! là j’ai
épousé la religion catholique, celle que l’on m’enseigna et les dix commandements furent les bases comportementales de ma vie,mon édifice à tout jamais.
Nos vacances nous les passions dans un château à Louchy Montfand, ancien chateau des Roses Croix.Dès notre arrivée avec des jeunes filles venues de tous les coins nous étions réparties
en groupe. Chacun avait sa chanson, c'était très important, car à l'appel du matin avant d'aller au réfectoire, nous étions toutes en ligne en la chantonnant. nous étions libérées sur
le gong de l'énorme cloche accrochée directement à la façade.
Quel bonheur, nous faisions la sieste dehors sur nos serviettes sous de grands chênes. Oh, je n'étais pas celle qui donnait sa part au chat, j'étais une enfant très vive, et
j'avoue, j'ai fait tourner la tête à plus d'une de nos monitrices. J'adorais monter dans les arbres et jusqu'à la cime. Je m’amusais de les voir passer tout en criant mon nom. Une fois
trouvée, eh bien j'étais punie...Cela n'avait pas d’importance car je recommenais. J'aimais construire des cabanes, jouer aux indiens.J'aimais le silence, m'allonger dans l'herbe et respirer
son odeur, j'aimais les fleurs surtout les boutons d'or.
Gare aux bêtises, car nous avions droit alors au nettoyage complet des poubelles et là c’était une vraie corvée, aucune d’entre nous n’aimer l'accomplir. Soeur Maguerite voyant ma peine
discrétement s'était approchée de moi.
" C'est bien, je voie que tu mets du coeur à l'ouvrage pour tout nettoyer, penches ta poubelle, prends du sable et frottes.."
De sous son grand tablier noire, elle sortit quelques bonbons que je dissimulais au fond de ma poche.
" ne recommence pas.."
Il y avait aussi Soeur Sylvie, une des plus jeunes, j'adorai balancait une balle dans sa cornette et me cacher. Elle finissait toujours par me retrouver, remarquez !!
Je jouais aussi à placer un banc devant un rosier et avec les copines debout sur celui nous sautions et plus nous sautions et plus nous reculions notre stèle. Jusqu'au jour où d'un peu plus
loin j'en suis tombée sur le dos.. je ne pouvais plus parler tout était coincé. Alors je fis un bref séjour dans leur hopital. Mais de suite remise sur pieds je dévalais à califoruchon quatre
ou cin étages sur la jolie rampe verte et cela juqu'au rez-de chaussé. Un jour je me suis loupée c'est à la buhanderie que je me suis retrouvée. Cette fois ci je pleurais. Ma jeunesse
l'emporta pourtant car en jouant au chat et la souris et bien j'ai tellement couru, couru que mes bras traverserent les vitres de la double-porte du théatre. Arcade sourcilière en
sang... je vais même vous dire que lorsque j'étais tout jeune enfant, voulant aider les sœurs au nettoyage et comme je voyais que dans leur sceau ,l'eau avait la couleur jaune, alors je
prenait mon urine pour laver les portes... J'étais la plus jeune.. Mais déjà bien prédisposée à faire des bêtises. Une vraie chipie, un vrai garçon manqué.
J'étais un vai petit démon..J'étais heureuse.
Mon cocon régna jusqu’à mes treize ans. Années heureuses, années choyées !!
Une année, j'avais eu la rougeole. Finie les vacances, direction l'hopital, protection contre la contagion. Joséphine Karoupaya ne suiva de près dans la même chambre, nous
étions..Enfant terrible j'étais. En guise de compagnie je lui racontai que je faisais de la magie. Lui proposant de faire disparaître des perles que soeur Louise nous avait gracieusement
donné.
"A bracadebra, regardes... elles ne sont plus là...regarde...Tu dois en faire autant sinon je dis au infirmière de venir te faire une piqûre..."
Elle avala les perles. Mais moi je les cachais sous ma langue..
Je lui racontais que si elle ne les avalait pas Bécassine passerai dans le tuyau de levier, la nuit.. Elle pleurait..
j'étais terrible, je le reconnais.Je faisais semblant de voir notre Bécassine par la fenetre, lui disant que je la voyais sur son vélo. Nous avions 7 ans.
L'année suivante,beaucoup de fillettes venues d'ailleurs, nous rejoignaient durant cette période de vacances. Mon groupe l'oustalou était joie de l'innocence. J'avais pour amie, Laure,
brillante à souhait dans ses études. Une nuit, nous étions restées à discuter à voix basse, pour ne pas déranger les autres, elle me raconta son bonheur d'être avec ses parents, ses amis, son
école et aussi nous avions parlé un peu de coquetterie et déjà des garçons,en secret. Nous tombions dans un sommeil.mais ni l'une ni l'autre ne voulions regagner nos lits. Alors Laure me
proposa de prendre un bouffée d'oxygéne en se raprochant de la fenêtre. Elle me disait :
"Regarde.. je suis un oiseau... je vole.." et elle sauta.
La frayeur me gagna, que s'est il passé? ou était elle, je criais, j'hurlais de tous mes poumons. Elle était là, en bas gisante, morte.
Le lendemain, ce fut le défiler des parents, nous enfants de l'horphinat, on nous avait demandé de regagner le hanger des vélos. Un des monitrices s'approcha de moi. " De toute façon elle
était somambule.." Une tornade était en moi, je ne pouvais croire en cela. Comment avait elle pu me parler, partager ses derniers moment avec moi, tout en me parlant.C'était impossible. C'en
était fini à jamais de nos vacances dans cette colonie.
Années d'insouciance et de bonheur !
Je ne souviens des soirées de Noel, préparatif des chants, préparatif des chaussures bien cirées et rangées dans cette grande salle ou au fond majestueusement se dressait une
scène. Scène ou j'ai eu l'occasion de monter d'ailleurs car en fin d'année nous donnions des spectacles pour que les sœurs puissent récupérer quelques dons afin de continuer à ouvrir
l'orphelinat. Après la messe de minuit nous avions droit à un grand bol de chocolat chaud et un croissant. Mais qu'il était bon ce bol!
"vite mes demoiselles, au lit"
sans bronchées, nous regagnions nos dortoirs respectifs, lits douillés que nous ne faisions jamais d'ailleurs, sans omettre nos prières même après la messe de Noël ! . J'avais
été choisie pour être tout devant la procession, je portais un ange de cire que je déposais délicatement dans la crèche. Mon cœur palpitait toujours, et j'avais des larmes aux yeux. Que
j'étais fière ces soirs là.
Le lendemain, jour de fête, la grande messe de midi se déroulait à la cathédrale de Moulins, dans la cour, les couloirs, le réfectoire, ce n'était qu'une nuée de rires et de sourires.
Sans bousculade aucune en file indienne, enfin nous nous rendions dans cette salle dont nous attendions avec impatience l'ouverture des portes. Chacune d'entre nous cherchait hâtivement sa
chaussure. Pour moi un superbe agneau peluche m'attendait et c'était exactement ce que j'avais demandé non pas au père Noel mais aux Sœurs sur ma liste à choix unique!
Je sus ensuite que c'était à la grâce des donateurs. Donateurs qui avaient demandé la permission de me faire vivre une journée à l'extérieur chez eux même.J'étais au comble, j'avais eu droit
à un vrai repas de famille terminée par le concert musique classique sur la television. Monsieur et Madame Bertrand bien souvent je me suis demandé si ils faisainet toujours partis de notre
monde, maintenant. Alors j'étais doublement gâtée, et en rentrant le soir vers cinq heures je distribuais à mon groupe les nombreux chocolats fourrés. Je partagais mes jouets, aussi.
Béatitude des Béatitudes !
je voyais que j'étais aimé.
A cette époque quelque chose m'interpella, la BIBLE, très tôt vers 7ans, j'écrivais des prières, des poèmes. Après un voyage à Lourdes, je voulais devenir sœur moi aussi... Elles refusèrent.
Quel enfant ne souhaite pas de faire comme ses parents?
Elles m'aimaient et moi je les aimais.
Tendresse de toute les Tendresse.
Amour et Passion à l'infini.
Le destin n'avait pas dit son dernier mot de toutes ses largesses. L'orphelinat faute de moyen financier ferma. Juste après mon dernier voyage en Angleterre. J'avais 13
ans.
Les années se succédèrent devant la dure réalité des foyers de jeunes filles, souvent pas très sérieuses, coucheries,
duperies. Moi j'avais mon éducation que bien soigneusement j'enveloppais dans mon cœur. J’obtins mon bac Economie-Politique. Ma vie de Jeune femme commençait. Ce bagage m'a valu
l'embauche à la bibliothèque d'Etampes, villa dans le sud de Paris, ville nouvelle et ville aussi d'un riche passé avec François 1er et diane de Poitiers. C'est ici que j'eu mes amitiés.
Ville de mes premiers pas vers l'école de peinture. Ville de mon insouciance , ville de ma liberté. Je passais mon temps entre elle et mes voyages en Belgique ou Hollande, toujours à l'affût
des expositions de peintures de nos grands maîtres. Mes premiers salaires, je les dépensais avec mon équipe de jeunes fous, en boite de nuit, restaurant en tout genre. C’est dans cette ville
moyenâgeuse que je rencontrai l'amour innocent et pur. Mon premier baiser.
A la sortie d'une permanence dont je faisais partie, je vie un vieil ami comme une ombre, Daniel, il était là, assis sur les marches des escaliers de l’Eglise, avec une jeune fille me
semble- t-il. Quelle ne fût pas ma surprise. "Que deviens-tu?, J'ai passé mon diplôme d'enseignant d'histoire, mais étant infirme je n'ai pas trouvé de place..." viens avec moi, je suis
invitée, à boire un verre avec des amis..», je partis à mon rendez-vous mais sans lui. Au bar installé dans un coin à côté d'un juxboxe, Richard, je n'avais d'yeux que pour lui! J'avais
envisagé de faire une fête, pour clôturer ma location d'appartement en vue d'aménager dans une maison et l'invita à nous rejoindre. Tous mes amis artistes peintres, (Christian)
musiciens(Didier) étaient présents. Nous nous sommes aimé avec fougue et passion. C'était en Juin.
Puis vint mes vacances, j'avais décidé de partir dans les gorges du Tarn ou un ami sculpteur de verre m'attendait. La route serpentée, d'ailleurs, me fit avoir plusieurs frissons. Il y avait
moi, il y avait lui, mon chien que j'avais surnommé "personne". Lors d'une ballade sur les sentiers escarpés de cette région splendide aux monts agrippés, je me suis assise sur un rocher,
regardant l'horizon de l'autre falaise, quand soudainement un insecte me piqua sur la tête....
J'avais vingt trois années, je fus atteinte d’une poliomyélite guérissable, le Guillain – barré, maladie du liquide rachidien, qui vous attaque en quelques jours, paralysée
de tout mon corps, perdant tout sens des réalités, respirant par oxygène, rattachée à des fils. Je ne voyais plus rien, suivi d’une perte de poids assez conséquente, plus de vingt cinq kg en
quinze jours. J’étais à mon sens comme une morte vivante je pesais trente kg à cette époque là. Mais le plus dure c’est lorsque j’ai réalisé que mes yeux avaient perdu toute faculté de
voir ainsi que ma main et mes muscles. Seul mon esprit subsistait.
J’étais plus qu'un cadavre ambulant.
Je ne pouvais plus écrire, aucun stylo ne tenait entre mes doigts ! Plus manger, plus respirer, plus rien .Ma
guérison, je l’a doit à l’hôpital Henri Mondor, qui m’a accueillie au sein de ses malades. Dès mon passage au scanner, j’ai perdu connaissance. Ils ont réalisé sur mon corps des
plasmaphérèses, enlevé de moi mon sang pour le nettoyer ! Dans une machine, qui d'ailleurs servait d'essaie, mes molécules blanches étaient séparées de mes molécules rouges. J'avais des
seringues de partout mon cou. Pendant ce temps ils m'injectaient du plasma biochimique. Je délirais. J'avais froid. Mon corps sentait mauvais. Alors directement dans mon bras il faisait
circuler du calcium pur pour me réchauffer. Puis personne. Un heure environ après ils revenaient tous, comme si j'étais quelqu'un de pas ordinaire.
Moi, j'étais dans le noir.
J’étais sur de voir un oiseau sur l’épaule de Victor Hugo, parfois je voyais aussi des marchés comme en Inde ! J’appelais, docteurs et infirmières pour les convier à ce
spectacle mural inexistant. Je perdais la raison. Deux mois à ne plus exister, lorsqu’un jour de ma fenêtre j’aperçus un arbre flou de couleur ocre rouge, Mais ou étais
je ? Le soleil brillait haut dans le ciel et petit à petit mes forces me revenaient. Un visage s'approcha du mien, puis deux, puis combien? Je ne m'en souviens pas, mais plein. Jamais je
n'ai vu de visage si lumineux. Les couleurs prenaient un autre sens pour moi. Mon corps se redonnait à ma vie. Jamais je n'ai connu de confiture d'abricot aussi délicieuse que celle que
venait de me donner l'infirmière. Jamais je n'ai vu la Vie aussi belle qu'à ces instants !
Attachée à mon chariot, par des fils électriques, je me déplaçais tant bien que mal vers les autres patients et leur divulguais sourire et discussions.
La vie en moi prenait le dessus, j’étais guérie ! Je pouvais rentrer chez moi.
Richard était là, à attendre mon retour, comme dans un flou,
venu de cet hôpital Henri Mondor, il était accompagné d'un homme plus mûr que lui, Zianibe de son prénom, je me souviens. Ils montèrent avec moi dans l'ambulance qui me dirigeait dans ma
demeure!!!
Nous descendîmes de la voiture, et j'ai eu chaud au cœur de voir que ma voiture était toujours stationnée devant ma maison. Je l'aimais bien moi celle là, une Austin mais d'un vert à me faire
remarquer de partout ou j'où je passais.
Aucune autre âme qui vive, seule celle de mon chien. Tout était en ordre, sauf qu'il faisait froid, j'avais faim.
Mes muscles n'étaient pas en état de me conduire jusqu'au magasin, Richard s'en occupa, accompagné de son ami. Dès son retour, sans savoir pourquoi, il m'insulta. Son comportement avait pour
moi, des choses bien incompréhensibles, il parlait fort, son ami riait aux abois. Je me disais : "tient, ils ont bu."
D'un seul coup, sans m'y attendre, il me demanda avec quelle poignée il avait ouvert la porte de la maison. La droite, la gauche, mais elles étaient identiques, alors que lui
répondre.
"La droite"; "t'as perdue, c'était la gauche" me répondit- il d'une voix autoritaire.
Que ce passait il, je ne comprenais rien, plus rien. Pourquoi me faire du rentre- dedans ainsi, que ce passait- il?
Richard, qui d'habitude, était jovial, se mit à crier d'une telle puissance, que j’apposai mes deux mains sur mes oreilles. Il me frappa, me cogna, me bouscula à la renverse, je tombai.
Je les vis ouvrir le frigidaire, je les vis s’assoir à même le sol, je les vis sortir d'un sac en plastique une large plaquette marron.
Je les vis découper leur butin, en fines lamelles, je les vis les recouvrir de papier d'aluminium.
"Pourquoi, tu fais ça, qu'est ce que c'est que tu mets là.»
"T’occupes ca va gonfler ainsi, et j'en aurai plus d'argent.»
Craignant d'être battue une deuxième fois, je me taisais. J'avais deviné que c'était de la drogue. Drogue de beaucoup de malheur.
Là, j'ai vu le commencement de ma peur, moi qui étais toujours malade avec si peu de kg de mon corps.
Aucune employée de la Bibliothèque ne vînt me voir, aucun contact avec ma famille. Mes amis qui osaient se montrer au portail étaient vite déboutés de leur demande à me voir par Richard :
"elle est fatiguée, elle dort".
La porte des enfers était ouverte à lui et Zianibe.
Comme une taupe je me terrais au fond de moi, essayant à chaque instant de sourire et de me dire que ce n'était pas grave. Perdue, livrée à moi même je le savais. Mais comment avais-je pu
avoir les yeux si fermés??
A chaque fois qu’ils revenaient de je ne sais trop d’où, la valse des coups recommençait. Je n’étais plus qu’une ombre
recouverte de bleue. Mes yeux ternis par le désespoir, s’accrochaient à voir le quelque ciel gris de ma vie, déchue. J’étais devenu leur objet que l’on battait sans aucune raison. Plus le
temps passait plusje demandais à Dieu de me libérer.
Pas âme au loin qui m’entendait hurler…j’étais seule.
Un après-midi, la sonnette retenti, tout en me menaçant encore et encore ils allèrent se cacher dans le cellier. Me traînant, j’ouvris la porte. Porte de mon
Issue finale ? Mes amis d’enfance étaient face à moi. Je les fis entrer dans cette maison hantée par l’odeur du mal. Tout était renversé, bousculé. Dorienne et Yves restèrent peu de
temps, j’eu à peine dit :
« emmenez-moi à Clermont-Ferrand… emmenez – moi, je vous prie… ». Leur réponse sanglante me désola encore plus de mon triste sort.
« non »
Bien des années plus tard, ils m’avouèrent avoir eu si peur qu’ils ont préférer m’abandonner et fuir.
Ma pensée, seule, cela il ne pouvait pas me prendre. Je priai Dieu de me porter secours. Mes yeux pour voir un espoir cherchèrent mes tableaux, mes pinceaux, tout ce
qu’il restait de beau ici.
Le 23 Décembre, fut une journée encore beaucoup plus sombre. Mes criminels revinrent, Richard tenait dans sa
main un révolver. Cet engin il l’avait placé à ce qu’il y a de plus noble chez une femme, entre mes cuisses sur mon publis.
« câline mon ami, allez, câline le ou je tire »
J’exécutai sa demande, m’approcha, me pencha et vomis. D’une colère sans nom, il me prit par le bras me poussant vers ma chambre, me bascula sur le lit et je senti à ce moment précis quelque
chose me piquait aux bras. Il gloussa
" tu n'es même pas capable d'être une putain respectable.."
Me chavirant sans ménagement ils prit mon bras et m'enfonca une seringue. De l’Héroïne, de l’héroïne coulait dans mes veines. Je vacillais, je partais. Par la fenêtre, je m’échappais, rampant
jusqu’au portail. Par les cheveux ils m’ont ramenée. Richard que j’entrapercevais, jouait avec le barillet. J’ai vu, oui les yeux bien écarquillés je l’ai vu tirer dans des boites vides de
conserves qui jonchaient le sol de mon jardin. Et boum, il tira...et boum il recommenca son complice riait.. Moi j'étais recroquevillée en haut de mon lit tenant bien serré mon
cousin.
Ce soir là, il avait pris soin de ranger le vilain sous son tee-shirt en s’allongeant près de moi.
Placa son précieux pres de lui. Je ne voulais pas dormir, mais mes yeux magré moi se fermérent A mon réveil, je n’eu pas le temps de bouger. Il était là posé sous mon nez. De la bouche de mon
bourreau j’entendis :
« Quand j’aime une femme pour être sur que cette femme ne soit qu’à moi, je la tue. ».
Ce ne fut qu’un bourdonnement terrible, effroyable immense dans tout mon être et mes oreilles . J'avais l'impression que mon corps se déchirait, j'avais l'impression
qu'il éclatait.
A cette seconde je ne fus plus qu'une pensée.
« le Bien est plus fort que le mal DIEU me sauvera ».
Dans mon inconscience j'ai touché ou éffleuré ce revolver pour l'arracher de moi.
Je le voyais juste une seconde désemparé de son geste et lui demanda de remettre le téléphone qu’il avait pris soin d’enlever et d’appeler les pompiers. Il exécuta cette fois mon
ordre.
Mes secours arrivèrent, sans bouger d’une once, ils me placèrent dans leur civière avec comme mon cousin mon oreiller.
De l’ambulance, je ne voyais que ce corps d’en bas déchirée. J’étais partie, comme attirée dans un grand couloir blanc.
D’Etampes, je fus transférée à Paris, hôpital NECKER, je n’étais plus que chant douloureux. Morphine sur morphine, dix jours pleins, et rien
d’autre.
« Qui vous a fait ça, Qui a tiré »
Je n’osais rien dire car ne sachant comment, mon bourreau était présent. En silence, il se pencha :
« t’as vu je sais bien tirer, tu n’es pas morte »
Il disparu. La balle de ce 22 long rif avait pris place pas loin de ma colonne vertébrale, casé dans mon crâne.
Dix jours passèrent entre la vie et la mort. C’est à St Rémy les Chevreuse que l’on m’accueilli pour un repos. C’est
Ici , aussi que j’avais appris la mort des mes amis dans des circonstances plutôt douteuses et c’est ici que pour la première fois, je glissais une lettre sous la porte du bureau du directeur
pour lui écrire le nom de la personne qui avait voulu attenter à ma vie."R.I.C.H.A.R.D."
à suivre....
Aurore- 2007 (Histoire d'une vie..)
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