Jeanne Cherhal chante "Amoureuse" de Véronique Sanson

Ça n’est pas dupliquer, imiter, ou je ne sais quoi, qui ferait de l’interprétation de Jeanne Cherhal une pâle copie de Véronique Sanson. J’ai découvert l’essentiel de ces chansons avec la diffusion sur France inter, le 6 avril 2012, d’un concert donné par Jeanne Cherhal au Centquatre, à Paris, en mars, quarante ans après l’enregistrement par Véronique Sanson. De l’une à l’autre, c’est une question de transmission, souhaitée par celle qui chantait ce jour-là, assise au piano, qui a assumé cette transmission. C’est un hommage, bien sûr, mais bien plus que cela. On parlera de générations différentes, certes. Mais il y a une action artistique très forte, et émouvante un peu aussi. Jeanne Cherhal chante en public les chansons du disque, dans l’ordre de l’enregistrement, sans parler entre les chansons, faisant le geste de retourner le disque pour passer de la première à la seconde face. Elle présente, elle présentifie, le premier disque. Elle ne fait pas un choix dans la discographie pour faire « du » Véronique Sanson. C’est comme si elle saluait une apparition, une parution. Et j’écoute ces paroles d’une amoureuse dans les bras de l’homme qu’elle aime ou dont elle rêve, qui l’attend, mais ne l’attend pas parce qu’elle sait qu’il vient, et puis, dernier titre, « dis-lui de revenir ». Des chansons très courtes, d’autres plus longues. Le plaisir d’une mélodie qui trouve sa place dans quelques mots et dans la tête et quelques touches d’un piano… C’était beau.