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[Critique DVD] Robert Crumb

Par Gicquel
[Critique DVD]  Robert Crumb

Robert Crumb devint à la fin des années 60 le pape de la bande dessinée underground américaine. Né en 1943 dans une famille typique de la classe moyenne, il s’imposa à l’âge adulte comme le premier satiriste de la contreculture avec des personnages tels que Fritz the Cat ou Mr Natural.

Robert Crumb, coffret trois dvd

  • Sortie le 13 avril
  • Le film :

    ★
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    ½
    ☆

    [Critique DVD]  Robert Crumb
    On aime ou pas, mais  le pape de la bande dessinée underground américaine ne laisse personne indifférent. Avec ses héros comme Mr Natural, dont il nous parle ici en long et en large ou mieux encore, Fritz the Cat, il s’impose  comme le premier satiriste de la contre-culture

    Créateur aux facettes multiples , il explore différents thèmes : la famille, le sexe, la musique, les hippies, l’argent, la religion et bien sûr lui même, ses obsessions et ses relations avec les femmes, qu’il dit dans l’excellent documentaire de Thierry Zwigoff, détester ! Ses dessins toujours libres et souvent satiriques portent néanmoins un regard  acéré sur la société moderne.

    • *Crumb » de Thierry Zwigoff  (121’, 1994)

    Ouah, quel voyage au pays de n’importe où, de n’importe quoi et qui importe pourtant beaucoup quand après deux heures d’immersion totale dans l’Océan Crumb, il vous faut revenir à la réalité. Celle que l’artiste a tutoyée sur des centaines de dessins et qui nous revient à la figure, boomerang salutaire «  d’un débile profond » selon la belle-famille. Mme Crumb est pourtant toujours à ses côtés, et il faut en vouloir quand l’individu reconnaît sans ambages son hostilité à l’égard des femmes.  «  Tout serait plus simple si je la gardais pour moi, mais elle s’impose d’elle-même sur le papier ».

    [Critique DVD]  Robert Crumb

    Cela pourrait remonter à sa tendre enfance, quand il lorgnait sur les copines de l’école, avant de les croquer méchamment sur ses premiers carnets. Pourtant, face à son ex,  sa première petite amie, ne se laisse pas démonter par son coup de crayon aussi cruel que réaliste.

    La famille chez Crumb a une importance  primordiale.Les deux frangins Charles, un brin bizarre et Max l’ancien souffre douleur participent à la rencontre; la mère qui ne voulait pas se faire filmer devient  intarissable. Un à-côté bien sympathique avant que le créateur n’aborde de façon directe sa manière de travailler depuis les années soixante, «  où j’ai compris que je dessinais sous LSD, l’aspect sordide de l’inconscient américain ». Il faut le suivre dans sa longue et passionnante étude de texte de Mr Normal et Flakey Foont, avec «  le pire dessin qui ait été imaginé, le plus dégueulasse de la BD ». Pour Ooga Booga, on parlera bien évidemment du racisme latent «  quand vous êtes un libéral » souligne un critique. «  Mais sa façon de jouer avec vous amène à vous poser des questions, sur votre attitude, vos stéréotypes et alors tout se complique ». Effectivement.

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    •   Crumb et la musique (8’)

    Un extrait du film «  Les primitifs du futur » qui donne envie de voir et d’entendre l’intégralité de cette rencontre.

    Au banjo, il accueille le musette de Dominique Cravic, un face à face  inattendu avec l’artiste américain, qui enregistrera un disque avec le groupe français (Cravic, Milteau, Lefebvre…). Mélange de vieux blues et musette, ça s’écoute gaiement, avec les dessins de Crumb à l’appui. Et une prédilection pour les années 1920-1930.

    • « Parlez moi d’amour » de Stéphane Beaujean (27.29 mn)

    Entretien avec Jean-Luc Fromental.
    Mal à l’aise dans l’exercice de communication, R.Crumb n’accorde quasiment jamais d’entretien. C’est pourtant sans retenue, dans cette interview exclusive, qu’il revient avec sa femme Aline sur leur intimité, les dessins, les influences artistiques, l’ évolution depuis les années 70… Si la VO est la bienvenue, les sous titres font défauts…

    AUTOUR DE ROBERT CRUMB

    * Du 13 avril au 19 août 2012 : exposition au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris « CRUMB, de l’Underground à la Genèse »

    * Parle-moi d’amour, d’Aline et Robert Crumb, Denoël Graphic, 2011

    * La Crème de Crumb. Cornélius, à paraître le 13 avril 2012

    En bref

    Le film

    ★
    ★
    ★
    ½
    ☆

    C’est un formidable voyage dans l’univers du créateur de Fritz the Cat. Mais attention, à l’image de ses dessins, c’est cru et ça décoiffe pas mal. Féministes s’abstenir … Dommage que le second documentaire, " Parlez moi d'amour" ne soit pas sous titré


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