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Chabat-da-bada (duo de choc)

Par Borokoff

A propos de Sur la piste du Marsupilami de et avec Alain Chabat 3.5 out of 5 stars

Jamel Debbouze, Alain Chabat - Sur la piste du Marsupilami de et avec Alain Chabat  - Borokoff / Blog de critique cinéma

Jamel Debbouze, Alain Chabat

Dan Geraldo est un journaliste reporter de télévision sur le déclin. Ses émissions ne font plus que des petits scores d’audience et malgré la présence et l’appui de son père dans le groupe (Jacques Weber), il est condamné à rebondir très rapidement s’il ne veut pas être licencié. Sa directrice d’antenne décide de l’envoyer en Palombie pour y trouver un scoop sur la tribu « sauvage » des Payas. Geraldo connait bien la Palombie, où il s’est rendu douze ans plus tôt pour un reportage célèbre qui  lança sa carrière. Mais cette fois, les choses ont changé. Et ce n’est pas la présence à ses côtés de Pablito, un vétérinaire local véreux, qui va arranger ses affaires…

Cela faisait plusieurs années que Chabat rêvait de transposer à l’écran la célèbre bande-dessinée de Franquin (1924-1997), qui créa son personnage de mammifère ovipare jaune à tâches noires et à la queue de 8 mètres en 1951, pour l’album Spirou et les héritiers. Mais n’ayant pas reçu tous les droits juridiques nécessaires, Chabat, qui projetait au départ d’adapter Z comme Zorglub et L’ombre du Z, a été contraint de bâtir un scénario original autour du célèbre marsupial.

Qu’à cela ne tienne quand on connait l’imagination débordante et l’univers loufoque de Chabat, qui campe ici un Dan Geraldo en perdition dans la jungle de Palombie (pays imaginaire), flanqué d’un guide (Pablito, joué par Jamel Debbouze) aussi loser et imposteur que lui.

Ce pourrait être un film aux péripéties enfantines s’il n’y avait pas constamment dans l’action l’irruption de cet humour teinté d’absurde voire de « nonsense » typiquement « chabatien ». Un humour qui convoque notamment les Monty Python et fait souvent mouche même si certaines blagues (comme coller à tous les mots des terminaisons en « os » pour faire espagnol) paraissent un brin répétitives.

Sur la piste du Marsupilami de et avec Alain Chabat

L’interruption dans un programme télévisé d’une publicité pour les produits de beauté « Loréalis » donne le ton de cette comédie tout en rappelant les sketches de Les Nuls. La rencontre de Geraldo avec un Général dictateur joué par Lambert Wilson, et fan de Céline Dion, est à l’image du grand n’importe quoi qui va suivre, où l’on reconnaitra la propension de Chabat à imiter les animaux voire à se transformer en eux (dans Didier, 1997, il jouait quand même le rôle d’un chien).

La grande force du scénario de Sur la piste du Marsupilami, c’est de savoir partir dans des digressions délirantes et des péripéties totalement rocambolesques tout en retombant toujours sur ses pieds. Saluons aussi la qualité des effets spéciaux du marsupilami.

On pourrait croire au début que le scénario en fait trop, que les scènes vont être prévisibles et trop énormes, mais il n’en est rien, car Chabat manie avec un art inimitable l’(auto)dérision et des associations d’esprit pour le moins incongrues et surréalistes qui ont fait le succès de La Cité de la peur (1994) ou d’Astérix et Obélix (2002) par exemple.

Ce qu’il faut saluer en Chabat, au delà de son humilité et du plaisir manifetse qu’il à à jouer (et à tourner), c’est d’avoir su imposer, au fil des années, son style et un ton de comédie original, décalé (RRRrrrr !!!, 2004). Tout en étant capable de rassembler des foules.

Dans le paysage cinématographique français, peu de réalisateurs peuvent se targuer d’un humour et d’un univers aussi décapants et personnels, hormis peut-être Quentin Dupieux (Steak, 2004) ou Benoît Forgeard, dont on fera bientôt la critique de l’étonnant Réussir sa vie.

Alors, bien sûr, il y a des maladresses dans Sur la piste du Marsupilami, comme le message écologique un brin appuyé qu’il fait passer et qui rappelle celui d’Avatar (en gros, protégeons la nature comme les espèces et les peuples menacés de destruction par la cupidité de l’homme) mais la bande dessinée de Franquin contenait déjà un tel message.

Evitant le piège de la lourdeur ou de la vulgarité, Sur la piste du Marsupilami est parfois même capable d’une certaine élégance, d’un altruisme qui en font tout le sel et son esprit. Comme une salutaire ironie…

http://www.youtube.com/watch?v=tKBu_oZnXz8

Film français de et avec Alain Chabat, Jamel Debbouze, Fred Testot, Lambert Wilson, Géraldine Nakache, Patrick Timsit, Jacques Weber (01 h 45).

Scénario d’Alain Chabat et Jeremy Doner d’après l’œuvre de Franquin : 4 out of 5 stars

Mise en scène : 3 out of 5 stars

Acteurs : 3.5 out of 5 stars

Dialogues : 3.5 out of 5 stars

Compositions de Bruno Coulais : 3.5 out of 5 stars


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