14 avril Disparu en laissant des traces - Tragic Strip Avant que les policiers ne remontent la filière jusqu'au costume grotesque de Blop, le téléphone arabe avait sonné dans tout le quartier et au-delà et la librairie était blindée de curieux. Belle, prévenue, les avait rejoint. Tout en surveillant qu'il n'y ait pas de fauche, Georges se frottait les mains : le costard, finalement, n'était pas une si mauvaise idée que cela. Il tint tout de même à ce que Marc fasse sa lecture, malgré le brouhaha et le peu d'intérêt évident des badauds. - Hé ben... Massacre à la scie sauteuse... On a retrouvé la tête de la femme ? - Tu vas rire, les oreilles ont été arrachées avec les dents... - Oreilles arrachées, vagin bricolé au tisonnier, les mains débitées au rabot, plus finement que du bacon, s'il te plaît... Peu à peu, le silence se fit. - Et le mari ? - Disparu en laissant des traces... L'avait de quoi être en colère, on a retrouvé une de ses valseuses qui dansait encore au bout d'une perceuse à percussion... - Suspect(s) ? - Three... Un, la gamine s'est fait la malle, mais vu la violence du carnage, c'est sans doute la trouille qui l'a faite fuir, avant qu'on ne la retrouve les jambes autour du cou... - Et deux ? - Le castrat... Dispute banale qui vire au rouge, à mon sens et sans la moindre expérience dans ce domaine, les couilles à la perceuse, ça vaut la fraise du dentiste... - Et trois, un voisin, le mongolien du bled à qui on refusait la main de la fille... - Mobile oil ? - La caisse a disparu, bien sûr, mais ça n'explique pas tout ce bricolage... - En tous cas les gens du voisinage vont tirer la gueule... - Why ? Ce ne fût pas le rush vers les bouquins, non, faut pas rêver, mais, après une salve d'applauses, Belle, restée distante jusque là, comptabilisa vingt-trois bouquins vendus ! Dix-neuf heures trente, la boutique se vida comme elle s'était remplie. A suivre... demain !
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