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Les Autonautes de la cosmoroute

Publié le 14 avril 2012 par Belette

Dans la petite salle du théâtre de la Colline, nous sommes invités en ce moment par les compagnies Jakart et Mugiscué à une traversée poétique et insolite de la France, sur les pas de Julio Cortazar et Carol Dunlop, le long de l’autoroute A7, plus connue sous le nom de “autoroute du soleil”. Une mise en scène de Thomas Quillardet inventive et drôle, qui hélas tourne à la succession de sketchs qui peine à rendre toute la poésie de la langue et tout le kitsch de l’histoire d’amour du couple Cortazar-Dunlop.

Les Autonautes de la cosmoroute

Se sachant condamnés, Julio Cortazar et Carol Dunlop entreprennent en 1965 un voyage insolite pour relever le défi que la vie leur a lancé, et passent 33 jours sur l’autoroute A7, de Paris à Marseille, sans jamais sortir des aires qui en dépendent. Rencontres, paysages, relevés divers et notes composent leur journal. Petit à petit, ils s’installent dans une nouvelle temporalité et dans un nouvel état de conscience : rêves plus aigus, perception du temps étirée… Le voyage se mue en une expérience sensorielle qu’ils n’avaient pas soupçonnée.

Trente ans après cette expédition, les compagnies Jakart et Mugiscué sont reparties sur leurs traces. Les Autonautes de la cosmoroute rendent compte de la nouvelle expédition au regard de l’ancienne : tantôt ce sont les voix de Cortazar et de sa femme, tantôt celles des comédiens et comédiennes, qui se sont appropriés l’expérience. C’est là que l’on s’installe sur un fil : comment à la fois s’approprier l’expérience au présent et rendre compte de l’ancienne, sans perdre ni de l’une ni de l’autre ? Si le nouveau voyage était indispensable, il peine à retrouver un sens dans la succession d’anecdotes plus ou moins drôles qui défile sur scène. De temps en temps est évoquée l’histoire d’amour entre les deux, une fois les rêves s’aiguisent et l’on prend conscience d’un temps qui passe autrement, mais ce ne sont que petites bulles dans un océan. Reste que l’on rit de bon cœur, que l’on ressort de bonne humeur, et que l’on salue le travail de mise en scène de Thomas Quillardet, qui donne vie à l’autoroute sur un plateau presque nu.



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