Moonface
With Siinai: Heartbreaking Bravery
Jagjaguwar
Canada
Note : 7/10
par Olivier Morneau
Moonface, c’est Spencer Krug, montréalais notamment connu pour être membre de Wolf Parade et pour son disque Organ Music not Vibraphone Like I’d Hoped. Sur Heartbreaking Bravery, le musicien s’allie avec Siinai, un groupe de Finlande, et offre une musique nageant dans les eaux de The Cure, de Joy Division et d’Interpol. Un album capable de vous fendre le coeur, mais dont le courage fait parfois défaut.
L’extrait Headed for the Door représente fort bien l’album. Rythme lent, percussions lourdes, amalgame entre les synthétiseurs et la guitare pour créer les mélodies et voix légèrement caverneuse. On retrouve beaucoup de moments pesants avec batterie et synthés, rappelant presque une armée de désespérés avançant en symbiose au crépuscule. Ou quelque chose du genre. Dans la même veine, on retrouve Heartbreaking Bravery, qui ouvre l’album. Pièce plus atmosphérique et émotive, mais le morceau, tout comme le reste de l’album, demeure sombre.
Les morceaux plus rock contiennent aussi leur dose de new wave. Yesterday’s Fire est enrobée d’un synthé hypnotisant, Shitty City ne lésine pas sur les bruits électroniques divers et le refrain de la puissante Teary Eyes and Bloody Lips explose grâce à des notes de clavier. Cette dernière chanson est d’ailleurs la meilleure du disque, grâce à une intensité rappelant The Editors, mais en plus krautrock. Petit mot sur Shitty City: si l’énergie électrique qui se dégage de ce morceau avait été exploitée à fond, on aurait eu droit à une savoureuse leçon de musique, mais l’ambiance tombe un peu à plat de par sa trop courte durée.
With Siinai: Heartbreaking Bravery est un bon disque. Du bon new-new-wave, qui puisent ses inspirations aux bons endroits et touche là où il faut toucher. Moonface et Siinai auraient toutefois frappé un grand coup s’ils étaient allés au bout de leurs idées. Dommage? Un peu, mais plusieurs risquent d’aimer tout de même.