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Entretien avec Mathias Durand Reynaldo, l'artiste qui balance entre le cynisme structurel et l'action fondatrice

Publié le 17 avril 2012 par Jcgrellety

La carte et le territoire Mathias Durand-Reynaldo (1)

Mathias Durand Reynaldo vit sur une île des Antilles. C'est un poly-artiste : peintre, sculpteur, photographe, couturier. Ci-dessous, vous trouvez un entretien : une première question, et l'ensemble de l'entretien à lire avec le fichier PDF. Certaines oeuvres sont reproduites dans cette note, et dans le fichier, avec l'autorisation de MDR. Je remercie Julie pour m'avoir écrit pour me suggérer cet entretien. Le titre de cet article sera expliqué prochainement par un commentaire. Le "cynisme" signalé n'entend pas constituer une critique, une mise en cause, mais un constat, et c'est pourquoi il est qualifié de structurel. 

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AL : Qu'est-ce que les artistes pourraient faire pour faire partager durablement leurs œuvres, afin qu'elles puissent rayonner dans les maisons de tous ?

MDR : A quoi bon les partager ? A bien y réfléchir, je me demande si tout cela en vaut réellement la peine. Qui sommes nous, après tout, pour prétendre vouloir offrir à l'autre, quelque-chose qu'il n'a peut-être fondamentalement pas besoin ? Sous prétexte que je suis un artiste pas trop maladroit de mes dix doigts, pourquoi voulez vous que j'impose mes créations artistiques ? De quel droit ? Et dans quel but ? Une œuvre picturale, un tableau, une sculpture, c'est immédiateté. On se la prend directement en pleine gueule . On n'a pas le choix,  il n'y a pas de pare-feu, de rideau ou de jalousie pour faire office de diaphragme. Le message, qu'il soit compris ou non, accepté, toléré ou catégoriquement refusé, vous arrive directement au cerveau. C'est très agressif comme procédé. C'est un viol. C'est comme la musique de merde que l'on diffuse dans les magasins. C'est une offense à mon intégrité. Je me sens envahi par quelque chose que je ne maîtrise pas et que je ne cautionne pas. Cela me met très mal à l'aise. Un livre non. Un livre est hermétique tant que l'on ne l'a pas lu. Si vous ne faites pas l'effort d'ouvrir et de lire Ulysse de Joyce, vous êtes à l'abri et pas contaminé par cette œuvre littéraire. Il y a un garde fou, une barrière symbolique que l'on franchit ...ou pas. Une œuvre ne rayonne pas forcement. C'est rarement le cas. La majorité des tableaux que l'on peut voir, mettent mal à l'aise celui qui les regarde. Les mettre à la vue de tous serait une erreur. Le Cri de Munch, Guernica ou Innocent X de Francis Bacon ne sont pas des tableaux particulièrement agréables à regarder. Ils sont même dérangeant pour certains. L'important, ce n'est pas de vouloir à tout prix les montrer au plus grand nombre, l'important, c'est qu'il y ait des messagers qui puissent nous montrer le chemin, nous indiquer que ses œuvres existent et nous les mettre à disposition. C'est là ou je trouve qu'un critique d'art à son importance. Il nous révèle à la lumière l’existence d'une œuvre jusqu’à présent inconnue ou oubliée. C'est votre rôle à vous, Jean-Christophe, de mettre en avant quelque chose dont vous estimez digne d’intérêt. Mais l'inverse est aussi possible. Je suis sûr qu'il vous est déjà arrivé de découvrir en      avant-première, de fabuleux ouvrages et de les lire avec avidité tout en vous disant avec fierté, que se sont de petites pépites connues de vous seul. Puis, le temps passant, vous vous rendez compte, qu'un zozo comme Guillaume Durand ou FOG a lu le même livre que vous et que cet abruti en parle à tout les crétins qui sont devant leur poste de TV. Cela vous met hors de vous. Là aussi, c'est un viol. C'est l’appropriation d'une œuvre par la majorité alors qu'elle semblait vous être personnellement destinée. C'est très agaçant. En général, l’intérêt qu'on avait pour ce livre disparaît par mauvaise fois ou par amour propre. Pour relativiser tout cela. Je finirais avec un propos assez misogyne. "La plupart de vos voisins partageraient volontiers votre femme plutôt que la croûte accrochée au dessus de votre cheminée." L'art a un rôle incontestable dans une société, mais certaines priorités passent avant toute chose.

AL : "L'art" crée par des artistes vivants est aux mains d'acheteurs milliardaires, de spéculateurs-investisseurs. Les œuvres achetées disparaissent, dans des espaces privés, dans des coffres-fort.

La suite de l'entretien est à lire dans ce document PDF   Téléchargement ENTRETIENAVECMATHIASDURANDREYNALDO

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