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Françoise Hardy - L'amitié (1965)

Publié le 18 avril 2012 par Toto
Françoise Hardy - L'amitié (1965) Chère Françoise,  Vous avez toujours été pour moi une des seules raisons de ne pas vomir sur cette période bénie de mes parents, à savoir les yéyés.  Vous avez toujours été pour moi une grande dame de la chanson d'ici, aux goûts assurés, aux albums régulièrement sobres et classieux.  Vous avez toujours été pour moi une des rares fiertés de la pop française, que même les anglo-saxons nous enviaient. Damon Albarn vous a convié sur un des disques de Blur. Bowie, entre autres, était amoureux de vous, etc. Vous avez toujours été pour moi une des rares personnes à porter aussi bien les cheveux blancs. J'ai pardonné votre extravagante passion pour l'astrologie. J'ai passé outre la musique de votre fils et ses relents de jazz manouche pas très folichons. Vous voyez, j'ai toujours été fidèle. Mais là, votre dernière trouvaille, c'est juste pas possible. Appeler à voter indirectement pour Sarkozy, parce que sinon, vous seriez à la rue, incapable de payer vos traites, de supporter les charges de vos différents logements à Paris, en Corse, et que sais-je, d'autant que vous êtes malade. Je ne peux plus. Où est passée la frêle jeune femme des années 60, apôtre d'un romantisme exacerbé, qui prônait l'amitié sincère et désintéressée ? Actuellement, c'est en million que l'on compte le nombre de personnes vivant en France sous le seuil de pauvreté et vous venez nous parler de vos problèmes de riches avec une certaine indécence. Et l'annonce supplémentaire de votre maladie confine même au voyeurisme. La musique, encore plus que le cinéma, touche à l'intimité. C'est pourquoi les positions politiques d'un Depardieu par exemple, m'affecte moins. Le rapport avec une chanson, un album est parfois de l'ordre du sacré. En affichant ainsi vos états d'âme de vieille dame bassement matérialiste et "terre-à-terre", vous êtes en train de briser ce lien, cette amitié qui venait pourtant "des nuages"...
Beaucoup de mes amis sont venus des nuages
Avec soleil et pluie comme simples bagages
Ils ont fait la saison des amitiés sincères
La plus belle saison des quatre de la terre
Ils ont cette douceur des plus beaux paysages
Et la fidélité des oiseaux de passage
Dans leurs cœurs est gravée une infinie tendresse
Mais parfois dans leurs yeux se glisse la tristesse
Alors, ils viennent se chauffer chez moi
Et toi aussi tu viendras

Tu pourras repartir au fin fond des nuages
Et de nouveau sourire à bien d'autres visages
Donner autour de toi un peu de ta tendresse
Lorsqu'un autre voudra te cacher sa tristesse
Comme l'on ne sait pas ce que la vie nous donne
Il se peut qu'à mon tour je ne sois plus personne
S'il me reste un ami qui vraiment me comprenne
J'oublierai à la fois mes larmes et mes peines
Alors, peut-être je viendrai chez toi
Chauffer mon cœur à ton bois

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