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Ruptures, Gisèle Fournier

Publié le 15 mars 2008 par Antigone

rupturesL'installation de Jean-Marie dans une maison abandonnée d'un hameau perdu intrigue les habitants du village : pour venir vivre là en ermite, il a forcément quelque chose à se reprocher... Faisant fi des menaces et des intimidations, Jean-Marie mettra toute son énergie au service de ce projet de rénovation. Plus qu'une maison, c'est bien sa propre vie, hantée par de lourds secrets, qu'il tente de reconstruire...(extrait de la quatrième de couverture).

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Ce roman commence étrangement, par trois points de suspension...et je n'étais pas certaine au tout départ de tenir le fil de cette écriture, rapide et dense, remplie d'adjectifs, un peu déconcertante. Et bien si, j'ai tenu, et je me suis régalée... Je ne sais pas vous mais j'adore quand les personnages construisent leurs petits abris, à la manière d'un robinson, et il est plaisant de suivre Jean-Marie dans son installation, aux côté de son chat adoptif, Chalilas. Et puis, il y a ces passages, extrêmements forts, ceux qui expliquent l'exil : la femme qu'il a quitté, sa vie terne et surtout son ancien métier qui menait des centaines de personne à une mort certaine. Gisèle Fournier met ainsi le doigt sur un des grands danger de notre société, ce mal qui nous ronge, la modernité, le profit au détriment de la santé de milliers de personnes, et elle le fait très bien. Il y a encore d'autres mystères qui parsèment ce récit, dont je vais garder le secret ici. Alors, effectivement, les allers et retours entre présent et passé, les changements de focalisation inattendus (Jean-Marie puis Adrien le cafetier puis à nouveau Jean-Marie) peuvent dérouter le lecteur de ce roman, mais le voyage est bien intéressant !!

Le début du roman : "...sa main ne tremble pas lorsqu'il pousse la porte entrebâillée, une de ces vieilles portes faites de planches noueuses, par endroits fissurées, reliées par des traverses déjointées qui, dira-t-il plus tard, laissent voir le jour et même deviner le mouvement oscillant des branches du figuier lors des matins venteux et, plus tard encore, celui des roses trémières qu'il plantera le long du mur de pierres sèches séparant le jardin de la route, une main ferme malgré les gonds qui gémissent, le heurtoir qui claque et d'où s'échappent des particules brunes, de la rouille peut-être qui se fond dans la poussière grisâtre recouvrant le sol. Dedans, une odeur de vieux."

Et cette citation, judicieuse, en incipit...à méditer
"Ce qu'il y a de bien quand on quitte un endroit pour un autre, c'est qu'on pense que le nouveau sera mieux. Mais il n'y a pas de solution, et on le sait, on sait que ce sera la même chose. Pourtant, on a beau le savoir, savoir que tout sera fichu à peine aura-t-on mis pied à terre, on s'imagine que ce qui est nouveau sera différent. Le résultat, c'est que ce n'est ni nouveau ni différent. C'est exactement la même chose, un nouvel acte de la même pièce sur une autre scène." CARLOS LISCANO

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Note de lecture : 5/5 (parce qu'il le vaut bien !)

Les lectures de Clarabel et de Lily

Caroline qui m'a transmis ce

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avec une carte-tapis qui fait le bonheur de ma fille !


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