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ELECTIONS : le Président et la Loi.

Par Laporteplume
ELECTIONS : le Président et la Loi.Le président de la République, à propos du risque de publication des résultats de premier tour de l’élection présidentielle de notre pays avant l’heure de clôture de tous les bureaux de vote, vient de déclarer au micro d’Europe 1 : « Non, franchement, ça ne me choque pas, parce que le monde est devenu un village. » Or cette publication ne peut se faire qu’en contrevenant à la loi ! Acceptant cela, le responsable de notre pouvoir exécutif vient donc d’affirmer sa tolérance du viol des lois votées par les représentants du peuple. Il reconnaît ainsi son impuissance à lutter contre les perversions d’un « village » de hors-la-loi qui, chaque jour, mettent la planète en coupe réglée. Si, tenant de tels propos au lieu de tenir celui de la rigueur citoyenne, il ne reconnaît pas cette impuissance, c’est qu’il avoue sa complicité ! C’est l’une, ou l’autre ! Or les lois, toutes les lois, sont faites pour être appliquées et respectées (pas seulement celles qui exonèrent Total d’avoir salopé le littoral français et tué faune et flore sur nos côtes de l’Atlantique). Cette indulgence, ce laxisme officiels, témoins ou/et aliments d’une « république-dépouille » sont évoqués dans ce texte de Montesquieu que je soumets à la lecture du Président sortant, de ses « conseils » et soutiens, du candidat Sarkozy et de tous les autres candidats de tous les horizons, que je soumets à notre examen citoyen pour que, tous ensemble, nous tentions de sortir, dès dimanche soir prochain, d’un « Etat déjà perdu », pour aller vers une nouvelle République nettoyée de ses « corruptions » :
ELECTIONS : le Président et la Loi.Il ne faut pas beaucoup de probité, pour qu’un gouvernement monarchique ou un gouvernement despotique se maintiennent ou se soutiennent. La force des lois dans l’un, le bras toujours levé dans l’autre, règlent ou contiennent tout. Mais dans un Etat populaire, il faut un ressort de plus qui est la VERTU.
Ce que je dis est confirmé par le corps entier de l’histoire, et est très conforme à la nature des choses. Car il est clair que, dans une monarchie, où celui qui fait exécuter les lois se juge au-dessus des lois, on a besoin de moins de vertu que dans un gouvernement populaire, où celui qui fait exécuter les lois sent qu’il y est soumis lui-même, et qu’il en portera le poids.
Il est clair encore que le monarque qui, par mauvais conseil ou par négligence, cesse de faire exécuter les lois, peut aisément réparer le mal ; il n’a qu’à changer de conseil, ou se corriger de cette négligence même. Mais lorsque, dans un gouvernement populaire, les lois ont cessé d’être exécutées, comme cela ne peut venir que de la corruption de la république, l’Etat est déjà perdu. (…) Les politiques grecs, qui vivaient dans le gouvernement populaire, ne reconnaissaient d’autre force qui pût le soutenir, que celle de la vertu. Ceux d’aujourd’hui ne nous parlent que de manufactures, de commerce, de finances, de richesses, et de luxe même.
Lorsque cette vertu cesse, l’ambition entre dans les cœurs qui peuvent la recevoir, et l’avarice entre dans tous. Les désirs changent d’objet : ce qu’on aimait, on ne l’aime plus. On était libre avec les lois, on veut être libres contre elles. Chaque citoyen est comme un esclave échappé de la maison de son maître. (…) Autrefois le bien des particuliers faisait le trésor public ; mais, pour lors, le trésor public devient le patrimoine des particuliers. La république est une dépouille ; et sa force n’a plus que le pouvoir de quelques citoyens, et la licence de tous.
Montesquieu (I, chapitre III Du principe de la Démocratie)
Salut et Fraternité !

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