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Live Report – Freddie Gibbs

Publié le 21 avril 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Live Report – Freddie Gibbs

Freddie Gibbs était de passage mardi dernier à la Maroquinerie pour ce qui s’annonçait être un grand moment de rap sauvage en live. Le rappeur originaire de l’Indiana est actuellement en tournée européenne et faisait escale à la capitale, une semaine et des poussières avant le concert de son boss Young Jeezy au Bataclan. Comme c’est pas si courant que des mecs de l’underground américain viennent faire un tour dans nos contrés, on a voulu vérifier si le cainri pouvait être aussi efficace sur scène que sur disque. On s’est donc rendus sur place, l’esprit enfumé et la capuche qui tombe sur les yeux, comme de vrais rappeurs.

La première partie est assurée par le posse Montpelliérain Set&Match, qui, si il n’a pas encore le niveau de Punchlines d’un Georges Frêche, pourrait facilement rivaliser sur un Tie Break face à Michael Llodra #fuckingchinese. Le groupe assure, avec mention spéciale à Jiddy Vibzz qui avait sorti ses plus beaux flows pour l’occasion. Le tout se termine en grand freestyle avec participation de rappeurs de La Fronce, présents dans la salle. C’est bonne ambiance, tout le monde se fait plaisir, mais on est pas venu entendre des MC’s qui rappent dans la langue de Molière. Il est temps de faire place à Gangsta Gibbs.

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La soirée est bien lancée, et il faut à peine 10 minutes au DJ de Gibbs pour faire son entrée « on stage », comme disent les angliches. Après avoir envoyé quelques classiques pour chauffer la salle, il semble marquer un temps d’hésitation, puis lâche un « Sorry, I fucking had to… » avant d’envoyer le N**** in Paris de Jay/West. Non, tu n’étais vraiment pas obligé.
Le rappeur a-t-il remarqué, des coulisses, la mine déconfites des ¾ de l’audience ? Toujours est-il qu’il débarque quasi instantanément devant le public de la Maroquinerie, petite salle, intime, juste comme on aime. Une salle apparemment également au gout de Gibbs, tout de suite à l’aise avec le public.
«  I’m on tour you know, I come from Gary,Indiana, i was in Texas, in LA, I fucked a bitch yesterday in Miami… »
Ok mec tu fais des blagues pour mettre l’audience dans ta poche, mais ce soir t’es à Paris, c’est peut-être pas la ville de naissance de Michael Jackson, mais y’a des vrais amateurs de rap ici. En fait autant le dire, on est jamais très confiant avant le début d’un concert de rap US. Quasiment impossible de savoir à l’avance si on va assister à une vraie performance ou si on va juste se retrouver avec les 20 euros de la place dans le cul.
Heureusement, les doutes vont vite être dissipés. Deuxième morceau et premier couplet a-cappella du MC. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il impressionne. Sérieusement ce mec doit avoir environ six poumons et c’est incroyable de voir le débit et l’intensité qu’il maintient tout au long de ses couplets à rallonge. A chaque fois qu’on croit qu’il va mourir d’asphyxie, il repart de plus belle, avec une facilité déconcertante.
Voilà en quelques lignes, le résumé de notre soirée. Les morceaux s’enchainent et les performances de hauts-vol aussi. Rob me a Nigga, National Anthem, The Ghetto, Scottie Pippens, autant de démonstrations offertes par un MC au sommet de son art.

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En plus d’être un technicien hors-pair, le rappeur s’avère aussi être plein de charisme.
Il y a Freddie le mec à la cool, celui qui fait des vannes et qui taxe des joints de weed dans le public. Et puis il y a Gangsta Gibbs, avec ses blings-blings et ses FUCK POLICE ! véritable gimmick de la soirée scandé environ 50 fois par toute la salle.
On a parfois reproché à Gibbs cette polyvalence, cette capacité à assurer dans tous les styles sans jamais trouver sa spécialité. Mais la personnalité du rappeur est tellement forte, son empreinte vocale tellement reconnaissable, qu’elle lui permet de conserver un univers cohérent auquel on adhère peu importe le type d’instru. Cette qualité se vérifie parfaitement en live. Gibbs met le feu à la salle sur des morceaux comme Let’ Em Burn, 187 proof ou d’autres sons estampillés CTE, label de Young Jeezy sur lequel il est signé. Puis il calme le jeu en lançant l’instant « drogue douce » du concert, ou il enchaine Personal OG et Natural High, 2 morceaux produits par nos bien-aimés Block Beattaz. On veut pas balancer, mais dans le public tout le monde est high. On a rarement vu ca.
Et puis parfois, les deux univers semblent se combiner pour n’en faire plus qu’un seul. Laisse la magie opérer, on appelle ça du rap :

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Au final 50 minutes de show, c’est pas très long mais vu la qualité de la marchandise, on va pas chipoter. Freddie Gibbs n’a pas baissé d’intensité une seule seconde et l’énergie folle qu’il a transmis au public laisse tout le monde satisfait de sa soirée. Et nous un peu plus encore, grâce a Felix venu pour représenter les couleurs de Radio Campus Paris et qui signe l’action MVP de la nuit, en plongeant pour récupérer la serviette lancée dans le public par Gibbs. Ca fera un beau souvenir.  Des concerts de rap US en France comme ça, on en veut plus souvent !

En bonus des vidéos du concert

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