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France : Le syndrome de la bureaucratie sécuritaire et nationaliste - 1/2

Par Plumesolidaire

 

 

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Lire la présentation du livre de Michka Assayas : Faute d'identité

Ce qui est arrivé à Michka Assayas est précisémnent ce qui arrive à ma femme, de nationalité française par mariage depuis 42 ans; et qui a renouvelé régulièrement sans aucune difficulté ses précédents passeports et cartes nationales d'identité.

Songez que je dois prouver à l'administration ma nationalité française pour  que ma femme prouve qu'elle est est marriée à un français. Pour ce faire, je dois présenter dans son dossier :

- mon acte intégral de naissance,

- l'acte intégral de naissance de mon père,

- l'acte de mariage de mes défunts parents.

Ces trois pièces ont été réunies en quelques jours.

Mais ce n'est pas tout. Ma fille, ma femme et moi-même avons effectué simultanément notre demande de renouvellement de passeport.

Premier constat : ma fille a changé de nom.

Son passeport indique mon nom sans l'accent aigu sur le "e", tandis que ma femme pour un accent circonglexe qui manque sur le "a" de son nom de jeune fille, et parce qu'elle est d'origine étrangère, doit effectuer des formalités kafkaïennes.

Il y a vraiment quelque chose de soviétique, dans la bureaucratie nationaliste mise en place par le gouvernement Sarkozy depuis le 1 janvier 2009.

Une raison supplémentaire pour donner le coup pied de l'âne à ce politicien parvenu survitaminé, apôtre de l'ultralibéralisme,et qui a instrumentalisé à sa manière une partie du programme du Front National.

Plume Solidaire 

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"Faute d’identité", par Michka Assayas

  Après avoir perdu son passeport et n’ayant pas fait refaire sa carte d’identité depuis 10 ans, Michka Assayas va devoir se plonger dans ses origines familiales pour prouver son statut de français. source : L’Express

Rien ne sert d'être français si l'on n'est pas capable de le prouver. C'est ce qu'a dû ressentir Michka Assayas, fin 2009. Ayant perdu son passeport (et n'ayant pas jugé utile de faire refaire sa carte d'identité depuis 1999), l'écrivain et critique rock s'en allait tranquillement faire renouveler celui-ci à la mairie du XVIIIe arrondissement de Paris. Il ne se doutait pas que cette formalité n'en serait finalement pas une. Son père étant né à Istanbul et sa mère à Budapest (tous deux ont toutefois été naturalisés), la demande d'Assayas aboutit à une fin de non-recevoir, faute de "preuve de nationalité" - selon la formule établie par une loi de 2005. Estomaqué, le citoyen éconduit se rendit dès lors au "Pôle de la nationalité française", où l'attendait une employée pas des plus coopérantes. Ce sera pour ce sans-papiers malgré lui le début d'un parcours du combattant. Tout cela pour un malheureux document, désormais plastifié et sécurisé "comme dans un film de science-fiction des années 1980". 

Si le portrait de la France d'aujourd'hui n'a ici rien de flatteur, Faute d'identité ne saurait être réduit à un simple réquisitoire contre la bureaucratie et une certaine xénophobie. Cette mésaventure administrative est l'occasion pour Michka Assayas de revenir sur ses origines (on admirera ainsi quelques pages formidables sur son père, qui fut scénariste de Claude Autant-Lara et de René Clair, sous le pseudonyme de Jacques Rémy) et sur sa génération, désespérément en quête de repères. Mais aussi sur son "identité littéraire", qui n'est finalement pas la plus aisée à définir - même si l'état civil n'en a pas grand-chose à faire...


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