Mon chéri, le difficile pour vous, c’était de ne pas être aimé de moi. Le presque impossible pour moi, c’est d’être aimé de vous. Je dis «presque» impossible, parce que je suis ainsi faite que je n’accepte pas dans mon esprit le pire des malheurs ni le pire des bonheurs. «Trop raisonnable pour son âge, cette Mitsou!» qu’elles disent mes camaradesCe petit roman n'est pas très connu bien qu'il ait donné lieu à une adaptation cinématographique par Jacqueline Audry, en 1956. Il est loin d'égaler les grands romans de Colette écrits peu après comme Chéri (1920) et Le blé en herbe (1923) et, sans vouloir être désagréable, il m'a paru bien démodé. Mitsou ou comment l’esprit vient aux filles. Roman de Colette(Fayard, 1919/1984, 123 p)Challenge Colette de Margotte (Le bruit des pages) ICI.
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Un mois de mai de la guerre 14/18, l’Empyrée-Montmartre, pour jouer sa grande Revue de printemps: «Ça gaze!», a engagé dix-huit jeunes femmes, dont la première danseuse vedette est Mlle Mitsou. Celle-ci se repose dans sa loge à l’entracte lorsque son amie, Petite-Chose, arrive en catastrophe pour lui demander de cacher dans son placard deux jeunes lieutenants, l’un en kaki, l’autre en habit bleu. Mitsou est jolie mais réservée et ne leur accorde pas une très grande attention jusqu’au moment où elle reçoit une lettre du lieutenant bleu désireux de la revoir. Une correspondance s’établit dès lors entre eux, de part et d’autre du front. Le jeune militaire est séduit par sa fraîcheur et sa simplicité, malgré les fautes d’orthographe et le manque de savoir-vivre de Mitsou mais la jeune femme, elle, tombe amoureuse au moment même où le lieutenant bleu se détache d’elle. Leur classe sociale et leur éducation les séparent. N’empêche! La dernière lettre de Mitsou est superbe de sensibilité et de finesse. C’est ainsi que l’esprit vient aux filles!