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24 avril / Majorette 1/4

Par Blackout @blackoutedition
24 avril Majorette 1/4 - Nouvelles de demain 13 février : il fait un froid à ne pas mettre une mini-jupe dehors. Le bassin du champ de juillet n'a pas eu le temps d'être vidangé, il a été surpris par les glaces. Il devrait dégeler dans la journée, une pluie traversière et fine trempe tout ce qui bouge. Les prostituées sont en col roulé et regardent, amusées, les gamines se désaper dans le brouillard trempé. Sandra enfile son collant à résille, elle ne trouve pas qu'il lui fait des cuisses en jambon de Bayonne. Si elle trouvait, elle ne serait pas majorette… Sa jupe rouge coquelicot laisse entrevoir son slip blanc lors de certains mouvements osés, et les vicieux le savent, qui peupleront les trottoirs du carnaval. Le 13 février, elle ôte le haut. Elle bourre ses seins, sa fierté, dans son soutien gorge sans bretelles. Puis passe sa veste rouge pompier à galons dorés. Enfin, le pompon la casquette blanche à l'effigie de Limoges. Même le travelo de service se marre, avant de rentrer chez lui, tirant une caricature de chien : on dirait une vieille peluche mouillée. Le chef met la musique, il est dix heures il a le droit. Genoux en l'air, bâton en bas, genoux en bas bâton en l'air sourire barbouillé de rouge à lèvres baveux, tête à gauche, gauche ! La musique est aussi criarde que les costumes. Le carnaval est dans un mois, et la concurrence est rude, elles viennent du monde entier défiler. Et ces terribles brésiliennes au sang chaud et au string étincelant ! Le chef s'époumone pour couvrir la fanfare qui grésille sur un vinyle comme des frites. On reprend. N'a que ce mot là à la bouche, voit bien que lui, il est en anorak… 13 Février au soir : Sandra rentre dans son doux foyer, bleu blanc rouge. Bleue, c'est la couleur de sa peau. Sa maman lui a préparé de la soupe et du lapin. Elle est très fière d'elle, il y a des photos de Sandra un peu partout dans l'appartement, en tenue. Sandra file sous la douche, brûlante trente secondes, puis tiédasse. - T'as encore fait la vaisselle pendant des heures ! hurle, frustrée la naïade nue. Ce que les gamins peuvent être ingrats tout de même. Sandra se sèche, le radiateur électrique pue, elle se regarde dans la glace. Elle aime ses bourrelets ses fesses charnues ses seins dodus. C'est une fausse blonde sa maman est d'origine portugaise et son sexe noir corbeau et velu en témoigne. - On mange, ça va être froid ! Papa fatigué de n'avoir pas trouvé de travail aimerait dîner en silence, juste le bruit de la cuillère qui tinte sur l'assiette, mais sa fille révise sa chorégraphie, alors on mange au son de la fanfare… A suivre... demain !

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