Apres le véritable choc provoqué par Prove Me Wrong, le premier extrait disséminé il y a déjà quelques mois de cela, laissant la plupart des heads dans un état à mi-chemin entre la faim gargantuesque et la haute anticipation d’un album du niveau de ses prémices. En cette date du 24 avril 2012, Mello Music Group sort enfin « la bête » tenue par le beatmaker-virtuose de Detroit, Apollo Brown et O.C, le vétéran du Diggin’ In The Crates crew.
La première séance d’écoute suffit à confirmer les attentes : cet album est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du rap, tout ce qui définit ce genre musical ainsi que les subtilités qui constituent les différents niveaux d’appréciation se retrouvent dans les 16 tracks du projet. Puissant, profond, spontané, finement travaillé, sombre, clair, la description de cet album est un défi à la sémantique des adjectifs.
Le flow cristallin d’O.C aux punchlines calées sur les snares épaisses d’Apollo Brown, le tout véhiculé par un nappage d’une richesse inouïe, à un tempo permettant l’ancrage de chaque mesure dans l’esprit, ceci est la magie de ces 16 tracks sans guest. Omar Credle appose sa rime et sa prose à très grosses doses, sur le thème de la recherche de reconnaissance à travers le matériel.
Des textes poussés et introspectifs, des instrumentales de haut niveau pour les kiffeurs de beats lourds avec aucun featuring à noter, le tout sur des ambiances musicales cohérentes et heteroclites.
Un an et demi après l’excellent Gas Mask avec Journalist 103 et DJ Soko, Apollo Brown revient donc encore un cran au-dessus avec un O.C. qui signe une de ses plus belles collaborations, cet album est d’ores et déjà un « trophée » de plus à leur collection déjà conséquente !