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Hunger Games (2012) de Gary Ross

Publié le 26 avril 2012 par Flow

Hunger Games. (réalisé par Gary Ross)

On reste sur sa faim.

 

 

Adaptation du premier tome d'une saga littéraire de Suzanne Collins, qui en compte trois, Hunger Gamesvise clairement le public adolescent laissé orphelin par la fin de Harry Potteret de Twilight

 

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Chaque année, dans les ruines de ce qui était autrefois l'Amérique du Nord, le Capitole, l'impitoyable capitale de la nation de Panem, oblige chacun de ses douze districts à envoyer un garçon et une fille - les "Tributs" - concourir aux Hunger Games. A la fois sanction contre la population pour s'être rebellée et stratégie d'intimidation de la part du gouvernement, les Hunger Games sont un événement télévisé national au cours duquel les tributs doivent s'affronter jusqu'à la mort. L'unique survivant est déclaré vainqueur. La jeune Katniss, 16 ans, se porte volontaire pour prendre la place de sa jeune sœur dans la compétition. Elle se retrouve face à des adversaires surentraînés qui se sont préparés toute leur vie.

Hunger Games n'est pas un bon film pour de nombreuses raisons. Malgré tout, le potentiel de l'ensemble est bien là, sous-jacent. Il ne reste plus qu'à l'exploiter.

 

Avant de parler de ce que n'est pas le long-métrage, attardons nous sur ce qu'il est. On pense évidemment aux sagas littéraires pour adolescents qui ont eu un immense succès ces dernières années, du petit sorcier binoclard aux vampires mormons en passant par les deux frères suceurs de sang commettant leur méfait à la télévision. Les liens de parenté n'apparaissent pas aux premiers abords, mais dès que l'histoire d'amour naissante apparaît, le doute n'est plus possible. Si cette orientation peut rebuter, le traitement qui lui est ici réservé laisse tout de même peu de place aux atermoiements de ce type de production. Divertissement honnête, bien que trop long (2h20 dont une bonne moitié réservée à une exposition trop plan plan), Hunger Games se révèle prenant dès que le jeu est lancé. La tension et le suspense sont réels et ils se paient même le luxe d'une vive émotion avec la mort d'un personnage entraînant un embryon de révolte. On doit surtout cette réussite à la jeune Jennifer Lawrence, excellente. Elle porte le film sur ses épaules et nous contraint à nous attacher à son personnage immédiatement. Sans être inoubliable, le film est hautement plus recommandable que les pâles adaptations de la saga vampiresque de Stéphanie Meyer.

 

Pourtant, les défauts du long-métrage apparaissent clairement. Je ne reviendrais pas sur la longueur mais elle est le fruit d'une adaptation trop littéraire et donc inadaptée au format cinéma. De plus, la réalisation, qui se paie le luxe d'être impersonnelle, se révèles floue lors des affrontements. Mais là où le bat blesse, c'est au niveau de la mise en image de la violence. Ok, étant donné le public cible, il est évident qu'on n'allait pas avoir droit à des bains de sang. Je m'étais fait à l'idée. Le problème, c'est le rapport que l'héroine entretient avec cette dernière. Il aurait été beaucoup plus intéressant de réfléchir aux effets qu'elle provoque chez l'homme lorsqu'il est contraint d'y recourir (et pour ça, pas besoin de nous la montrer). Le réalisateur préfère faire de Katniss une figure immaculée sur laquelle la violence glisse, à l'aide de stratagèmes faisant qu'elle n'y a jamais recours de son propre chef (attaque indirecte, défense d'un autre participant, coup fatal apporté par un autre, etc...). De même, le parallèle avec la télé-réalité ne donne lieu à aucune réflexion sur notre rapport à l'image. La conséquence étant que le tout devient moins intéressant et surtout beaucoup plus lisse. Dommage.

Finalement, Hunger Games est intéressant mais reste un essai peu concluant. Si l'univers est riche (malgré un côté pillage assumé de Battle Royale), il reste en l'état inexploité alors que son personnage principal (malgré l'implication de son interprète) est transformé en «prêtresse» sur laquelle la violence n'a aucune prise. Ce qui est assez ironique au vu du monde dans lequel elle évolue. La suite nous dira si cette première tentative n'était qu'un prélude à quelque chose de plus consistant ou si on doit y renoncer entièrement.

 

 

 

Note:

pastèque commune


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