L’auteur-compositeur-interprète Fabien Bœuf est ce soir sur la scène du Rocher de Palmer pour un concert gratuit «Dans les cordes». En résidence depuis le début de la semaine, le chanteur a travaillé à l’aide de cordes – guitares, violoncelle, violon et cordes... vocales – à la réorchestration de cinq anciens morceaux ainsi qu’aux dernières retouches apportées à 10 nouveaux titres. Rencontre au sortir d’une répétition, la veille de son concert.
D’où vient ce désir de donner cette couleur cordes aux arrangements de vos anciens morceaux ?
J’ai invité la violoncelliste Martina Rodriguez et le violoniste Balthazar Montanaro sur ce projet, car je voulais retrouver dans l’orchestration le côté mélancolique et nostalgique qu’apportent ces instruments. J’avais envie de donner cette couleur musicale dans la mesure où je situe souvent mes textes dans ce registre d’émotions.
Sur scène, Romain Preuss, bassiste et human beatbox, remplace la batterie avec ses cordes vocales. Sa présence vient-elle rééquilibrer la tonalité romantique et lyrique du violoncelle et du violon ?
L’intérêt de la beatbox ici, c’est l’évocation de la machine et la présence sur scène d’une musique moderne, urbaine, énergique. J’ai utilisé des machines sur mon premier album «Au dedans» et j’avais envie que les gens qui me connaissent s’y retrouvent d’une certaine manière. Pour ce spectacle, je ne souhaitais pas faire un concert symphonique, mais parvenir à un mélange très pop où les cordes classiques auraient aussi leur place.
Que vous a apporté le temps de cette résidence au Rocher de Palmer ?
Très concrètement, nous avons déterminé l’ordre des chansons, finalisé le travail sur les lumières et le son. Nous avons peaufiné ces trois aspects du concert. Par ailleurs, nous nous sommes aperçus que le set initial composé de 10 anciens morceaux et 10 nouveaux était trop long. Nous avons fait le choix de conserver les titres inédits et de réarranger seulement cinq de mes anciennes compositions. Je pense aussi qu’avec cette résidence, nous sommes arrivés à développer un son commun, un son de groupe.
Des programmateurs de salles seront là ce soir pour voir en live ce nouveau spectacle. Outre l’enjeu important de sa diffusion, avez-vous envisagé d’en faire un enregistrement ?
Nous voudrions effectivement enregistrer le spectacle, mais où et comment restent pour le moment des inconnues. Nous hésitons sur la forme que l’enregistrement pourrait prendre. Il y a encore deux ou trois titres que nous allons retravailler d’ici à la fin mai. Ce soir, nous jouerons le concert dans sa forme définitive pour la première fois. •
Recueilli par Camille Carrau
Ce soir, à 19h, au Rocher de Palmer (Cenon). Gratuit sur réservation au 05 56 74 80 00.