Années 70. La brigade des stupéfiants de New York enquête sur la French Connection, réseau mettant de la drogue dans des voitures pour les faire passer de Marseille à la Grosse Pomme...
La critique française de Borat
Dans le Nouvel Hollywood, on cite toujours les même: le regretté Dennis Hopper, Francis Ford Coppola, Steven Spielberg, George Lucas, Martin Scorsese, Michael Cimino, feu Robert Altman, le défunt Sam Peckinpah...
Mais on oublie toujours de citer William Friedkin. Pourtant avec French Connection, le futur-réalisateur de L'exorciste a changé le monde de la mise en scène. Un premier succès pour Friedkin qui remportera les Oscars des meilleurs film, réalisateur, acteur pour Gene Hackman, montage et scénario adapté.
Outre Hackman, on retrouve le regretté Roy Scheider (que Friedkin referra tourner dans Le convoi de la peur), Fernando Rey, Marcel Bozzuffi et Toni Lo Bianco. Voilà un film dont la première vision ne m'avait pas donné de réel effet mais récemment, je l'ai revu et je dois dire que j'ai été époustouflé.
Comme je vous le disais, ce film a eu un vrai impact au niveau de la mise en scène.
Friedkin décide de donner un ton purement réaliste voire documentaire. On suit donc au maximum les actions de notre brigade des stupéfiants. Là où le réalisateur marque des points c'est notamment dans les scènes de filature.
Elles se passent quasi en temps réel et elle donne lieu à un parfait suspense. La palme revenant à celle dans le train où le moindre pas peut vous faire repérer. Mais indéniablement, si on se souvient réellement de French Connection, c'est par sa cultissime course-poursuite. Ici, pas de course entre voitures ou à pied mais par moyens interposés. Ainsi, Hackman est en voiture et Bozzuffi en métro.
Une poursuite d'autant plus trépidante et auquel Hackman est obligé de suivre la trame de métro. Le problème que la route ne correspond pas forcément à la rame, ce qui donnera quelques accrochages ou destructions.
D'autant qu'on a droit à un Hackman particulièrement énervé. Friedkin évite de nous faire entendre la rage du personnage, histoire de montrer encore plus cette dernière. Sans compter le montage nerveux alternant vue d'ensemble, vue de la route et vue du cockpit pour Hackman et violences dans le métro.
Ce qui finira dramatiquement à l'arrêt. Hackman se révèle impressionnant de par une impulsivité latente et une recherche constante de réponse. Scheider est l'élément canaliseur même s'il lui arrive également de péter un câble.
Certes, le scénario est plus que simple (des flics filent des trafiquants de drogue) mais l'investigation se révèle passionnante et on n'en perd pas une miette. Que ce soit la fouille ou les filatures déjà évoquées. Clairement, voici un polar essentiel pour tout cinéphile qui se respecte.
Un polar maîtrisé par sa réalisation et superbement interprété.
Note: 18,5/20