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[Critique Cinéma] Tyrannosaur

Par Gicquel
[Critique Cinéma] Tyrannosaur

Dans un quartier populaire de Glasgow, Joseph est en proie à de violents tourments à la suite de la disparition de sa femme. Un jour, il rencontre Hannah. Très croyante, elle tente de réconforter cet être sauvage.Mais derrière son apparente sérénité se cache un lourd fardeau : elle a sans doute autant besoin de lui, que lui d'elle.


[Critique Cinéma] Tyrannosaur
Tyrannosaur de Paddy Considine

Avec : Peter Mullan, Olivia Colman, Eddie Marsan

Sortie Cinéma le 25/04/2012

Distribué par DistriB Films

Durée : 91 minutes

Genre : Drame

Film classé : -

Le film :

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Elevé il y a bien longtemps à l’école de Ken Loach, Peter Mullan a depuis semé quelques graines. Et contaminé ce jeune réalisateur de Paddy Considine, qui signe un premier film digne de l’auteur de «  Raining stone » et «  Riff Raff ».

Il y ajoute une signature très personnelle, où la violence des sentiments se traduit en faits et gestes, de manière hyper réaliste. Une vérité du terrain sur lequel Hannah ne s’est jamais aventurée. C’est du moins ce qu’imagine Joseph en débarquant  pitoyable dans la vie de cette pieuse responsable d’une association carritative.

Il s’en moque, et se gausse de son quotidien huppé dans une belle résidence de la ville, lui le prolétaire malheureux d’un quartier populaire. Mais un jour, le sourire d’Hannah toujours si prévenante, toujours si aimante, aura des bleus sous les yeux.

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Deux êtres à la dérive, abandonnés à leur propre solitude et que le passé taraude au point de les rattraper un peu plus chaque jour. Allusive, elliptique, l’écriture de Considine est rageuse, et seul le regard d’un enfant, de temps en temps, l’apaise.Mais c’est encore un regard apeuré, qui craint la violence des adultes, et la perte d’un petit lapin en peluche.

L’Ecosse est-t-elle dans un tel état de déliquescence, qu’il n’y aurait plus que la haine de l’étranger ou du voisin, plus d’espoir pour une femme battue, plus de rémission ? Ici les hommes sont faibles, lâches, méchants, ou dégueulasses. Joseph est ou a été un peu tout ça ; aujourd’hui il cherche la porte de sortie.

Joseph c’est Peter Mullan. L’évidence même. Toujours très bon, voire excellent, l’acteur anglais cette fois se surpasse, pour embraser un personnage si complexe et ravagé, que la palette des sentiments quête elle-même dans les gris et les nuances, la juste mesure. Il nous livrera dans une scène poignante la raison du titre imaginé d’après le  film de Spielberg  » Jurassic Park ».

[Critique Cinéma] Tyrannosaur

Olivia Colman, si peu remarquée à ce jour au cinéma, adopte un même tempo. Emouvante et formidable sous son auréole méchamment écornée, sa fragilité donne le ton de cette histoire dans laquelle tout le monde à besoin d’amour. Ce n’est pas la morale du film, mais son leitmotiv.

En bref

Le film

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Dans la lignée d’un Ken Loach qui se violenterait, ce jeune cinéaste filme au plus près l’errance des sentiments quand devant vous, tout fout le camp. Peter Mullan et Olivia Colman suivent la partition, de main de maître !


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