Bonsoir,
Nouveau concept dans Tnpdb ! Je vous propose une entrevue avec Goose (The DECLINE, feu THRASHINGTON D.C), pote de longue date et colocataire durant nos années jeunesse.
Durant notre colonie de vacances à Rennes, j’ai eu la chance de découvrir LA Rolls des séries, la sainte bible, la reine, la classe internationale… (Vous pouvez l’appeler comme bon vous semble) j’ai nommé : THE SOPRANOS…
6 saisons, 6 chefs d’œuvre complets. Pour tout vous dire, j’ai du attendre deux ou trois ans avant de me taper la dernière saison, la faute à ce sentiment inacceptable de devoir continuer à vivre sans les frasques de Tony et sa famille. Je suis sérieux et certain de ne pas être le seul. J’ai même confié à un proche que d’ouvrir le coffret de la Saison 6 ressemblait presque à un acte spirituel. Que voulez-vous…
Je tenais vraiment à en parler sur ce blog de ce phénomène, cet ovni palpable, aux scénarios savamment amenés, mis en place avec tact, construites grâce à des personnages taillés dans la pierre, aux caractères complexes. Touchants, hilarants, stupides, cupides, sensibles, carriéristes même ! Nous ne sommes pas proches de ces gens, mais ils nous autorisent à une immersion silencieuse dans leur quotidien. Nous sommes des spectateurs, et « ils » deviennent notre famille.
Je ne me sentais pas légitime de parler des SOPRANOS, alors j’ai pris contact avec Thomas (son vrai prénom, sa mère est pas stupide non plus). On va essayer de vous parler de ce qu’est réellement un « admirateur » de la série, tout en demandant à Goose des petites infos, anecdotes et faits marquants de la plus belle histoire… D’amour avec Tony.
Salut Goose. Alors pour commencer, comment as-tu découvert les SOPRANOS ?
Yo Mickael, j’ai découvert la première fois sur France 2 au début des années 2000 en troisième partie de soirée. Je me rappelle avoir vu le pilote mais j’ai tout de suite lâché l’affaire puisque c’était tard, en version doublée en Français et que France 2 ne passait pas les épisodes dans l’ordre c’était vraiment chelou. Ensuite j’ai maté les 4 premières saisons en dvd et j’ai suivi la 5ème, 6 ème en même temps que les passages U.S.
Après, la raison pour laquelle je me suis mis au visionnage des Dvd c’est que je venais de finir OZ , un pote m’a conseillé les Sopranos et je pensais qu’il ne pouvait pas exister de série plus intelligente. J’avais tort.
En combien de temps a tu dévoré les 6 saisons ?
Comme j’ai dis plus haut, les 4 premières en un mois je pense et la fin sur 3/4 ans puisque j’ai du attendre le passage de la 5e et qu’il y a eu de mémoire deux ans entre la 5 et la 6. Et la 6 fait 21 épisodes qui on été étalés 12 d’abord et 9 un an après.
Tu as déjà revu combien de fois la série ?
Quatre fois il me semble.
A présent, si tu devais parler à une personne qui n’a jamais entendu parlé des Sopranos, que lui raconterais-tu ?
Ok c’est très complexe c
omme série il y a un vrai suivit des personnages sur 10 ans, je vais juste développé la première saison sinon je m’en sortirai pas.La première saison date de 1999, Tony Soprano, un gangster du New jersey appartenant à la famille criminelle DiMeo, son père était un mafieu, son oncle (Oncle Junior) est le parrain actuel de famille, mais le street boss sur le terrain est Jacky April. L’équipe de Tony se compose entre autres de Sylvio qui est son “concilere”, Paulie, et Christopher son neveu. Tony est marié à Carmela, il a une fille Meadow et un garçon Antony Junior, sa mère Livia est un peu genre Tatie Danielle manipulatrice et psychotique, sa maîtresse est une jeune Russe. Tony commence a faire des crises d’angoisse et se voit contraint de prendre rendez vous avec une psychologue Jennifer Melfi qui le suivra le long des 6 saisons. Il parle au Dr Melfi de la tension générée par sa
vie professionnelle, qu’il a le sentiment qu’il est arrivé à la fin de quelque chose et décrit une profonde nostalgie pour le passé tout en dissimulant le caractère violent de sa profession (il se présente comme responsable du traitement des déchets). Le street boss Jacky April est hospitalisé pour un cancer, c’est Tony qui sera le boss par interim, au cours de la saison il tente de mettre sa mère en maison de retraite, elle s’alliera ensuite avec son Oncle Junior pour essayé de le tuer, son ami Pussy est suspecté d’être une balance pour le FBI est il disparait des derniers épisodes, je passe les nombreux détails, mais Oncle Junior se fera incarcéré et c’est Tony qui finira par être le big boss en fin de saison.La scène finale de la saison 1 se passe dans le restaurant de son ami Artie ou il mange avec sa femme et ses enfants, ses collègues sont à une autre table et le regarde désormais comme le Big boss. Tony s’adresse a ses enfants en leur disant “focalisez-vous sur les bons moments c’est tout ce qui importe”. Phrase qui sera ressortie par Anthony Junior dans la scène finale de la saison 6.
En gros cette saison pose les bases de la série, l’histoire d’un mec qui se rend compte en thérapie que sa mère et sa meilleure ennemie, avec le thème de la mafia comme prétexte et tout ce que ça implique, meurtre, trahison, pognon, opulence, c’est une oeuvre complète ou on se marre, on déteste, on se passionne pour une bande loosers nouveaux riches un peu beaufs. Et ou chaque situation peut vriller en un instant. J’ai lu quelque part que c’était un peu une version filmée des Simpsons (ndr : mais c’est pas con du tout ça !).
Des personnages secondaires qui t’ont marqué ?
J’ai adoré suivre les trois principaux, Sylvio, Paulie et Christopher, une sacrée équipe (ndr : des apôtres même !) ! Mais le plus taré c’est Ralph Cifaretto, arrivé au milieu de rien, sur-violent, imprévisible, zéro morale et je me suis pris a regretté sa mort tellement il prenait de place à l’écran a chacune de ses scènes.
Tu m’avais parlé de la saison 6 comme une espèce d’hommage à la religion, avec des références à Dieu etc. Raconte-nous…
ATTENTION NE PAS LIRE SI PAS FINI LA SERIE !
En fait le mieux c’est de lire ça c’est en Anglais mais ça analyse bien le finale grandiose des sopranos :
http://masterofsopranos.wordpress.com/the-sopranos-definitive-explanation-of-the-end/
Il y a tout au long de la série un max de références à la bible effectivement, mais entre autre au Parrain de Coppola qui lui aussi fait énormément de références religieuses. Dans la scène finale il y a un clin d’oeil direct à la scène de meurtre du parrain dans le restaurant où le flingue est caché dans les toilettes..
Egalement deux types noirs rentrent dans le restaurant, est-ce les types de la saison 1 qui viennent se venger ? Ceux que Oncle Junior avait engagé pour tuer Tony, mais qui avaient échoué.
D’ailleurs dans cette scène de la saison 1 ou ils tirent sur Tony, celui-ci a une bouteille de jus d’orange dans la main je pense aussi au Parrain où l’orange signifie la mort.
Meadow qui n’arrive pas a se garer, et manque de se faire écraser, le danger vient de partout.
Il a toutes les raisons de se faire tuer mais quel est l’intérêt de le savoir ?
Le nom de l’épisode Made in America veut tout dire, on entre dans la vie de ce type et on y ressort comme on y venu sur fond de “Dont’stop beleving” de Journey, et la phrase de Tony “Focus on the good time” est un message au téléspectateur qui, d’une certaine manière, le realisateur tue en cette fin de série.
Une fin à la Twin Peaks dont David Chase n’a jamais manqué de rappeler que c’est une référence pour lui. Les épisodes ou Tony rêve sont à mon avis influencés par l’oeuvre de David Lynch.
Tes meilleurs épisodes…
- L’épisode “collège” saison 1 épisode 5, où l’on voit Tony tuer pour la première fois à l’écran une balance alors que Meadow est en train de visiter les facs du coin.
- Le dernier épisode de la saison 2 ou Tony délire dans ses rêves et finit sur le bateau avec Paulie et Silvio à en finir avec Pussy.
- L’épisode qu’a écrit Steve Buscemi, en hommage a Fargo ou Christopher et Paulie poursuivent un Russe dans la forêt sous la neige, fiasco total, parfait.
- Un des épisodes de la saison 6, ou Tony monte a New York pour éclater un type à la American history X parce qu’il avait fait une réflexion à sa fille. Il lui explose la tête avec son pied en le faisant mordre le trottoir et la scène d’après Tony est dans le bureau de la Cpe de son fils et pendant la discussion aperçoit une des dents du type dans le revers de son pantalon.
- Il y en a tellement d’autres…
Ton sentiment après avoir achevé la série ?
J’ai revu plusieurs fois la scène finale et les saisons, je ne m’en lasse jamais, je l’a vois sous des angles différents à chaque fois, des choses m’avaient échappé. C’est passionnant.
Si on peut employer le terme « fan », peux-tu nous dire en quoi cela consiste ?
Je suis pas fan au sens groupie je pense, mais ça m’a passionné c’est sûr comme beaucoup sur cette planète je crois, c’est tellement une oeuvre complète et complexe…
Je suis allé dans le New Jersey, ça m’a fait quelque chose quand j’ai passé le péage ça c’est sûr !
N’hésite pas à ajouter des trucs si tu le souhaites.
Plongez vous dedans vous ne le regretterez pas, ignorant passe ton chemin. Version française interdite !
Aujourd’hui, tu nous conseillerais quelle série ?The Wire sacrée tuerie effectivement, le haut du panier avec les Sopranos (ndr : tout à fait d’accord)! Mad Men avec qui les Sopranos partagent des scénaristes.
Tu m’as récemment fait découvrir BOARDWALK EMPIRE, un petit mot à propos de cette série ?
Oui, c’est un peu les Sopranos dans les années 30 basé sur des faits réels, l’histoire des grands gangsters (Capone, Lucky Luciano) sur fond de prohibition, Atlantic City, produit par Scorsese
et avec Steve Buschemi qu’on avait vu en saison 5 des Sopranos et en tant que scénariste également.
Des films à conseiller sur la mafia ou les trucs façon gangster ?
Hmm Le Parrain, Les Affranchis, Casino, pour les classiques. La trilogie Infernal Affairs qui est en fait le vrai film ‘Les Infiltrés” que Scorsese a repris mais l’original est bien mieux. Le téléfilm “Mafia, la trahison de Ghotti” pour comprendre quelques faits réels. Et comme livre : Le syndicat du Crime de Jean-Michel Charlier.
Un mot à ajouter ?
J’espère que je vous ai donné envie de voir cette série, le top en matière de télévision selon moi… bises !
Bises gros !