FESTIN….
Une citrouille pour les andouilles, une baguette magique, un paquet de nouilles et les Assedic! Certes la patate, ça donne la frite, mais deux patates, ce n’est pas encore gagné! Quand il n’y a plus un radis, restent les navets à la télé mais ce n’est pas ainsi que nous prendrons des leçons de tolérance ! Trèfle de plaisanterie, comme dirait un lapin dans un carré de luzerne.
Regardez plutôt chez les choux, comme c’est chou! Il y a les choux blancs, mais aussi les verts, les rouges, les choux-fleur, les choux chinois, les choux raves, les choux de Bruxelles et même les choux frisés! Ils coexistent dans la plus parfaite égalité et vous, de quel chou venez-vous? Sinon, il y a toujours la carotte pour vous faire avancer !
Mieux vaut être poivron que poivrot, c’est sûr mais faut tout de même pas nous prendre pour des concombres ! Quant aux oignons, chacun les siens et les vaches seront bien gardées! Pour ma part, je suis végétarienne, chacun végète à ce qu’il veut non ?
Et chez les haricots comme chez les choux, on pratique l’ouverture : haricots blancs, haricots verts, haricots rouges, haricots secs et même haricots beurre (que certains innommables voudraient bouter hors de France?)…
Voyons, échalote rime avec culotte mais ce n’est pas de ma faute! En tout cas, si elle sent l’ail, il est temps de la changer… Ou alors croquez vite un grain de café !
Les lentilles ? Ce sont de braves filles, mais pas forcément Suisses, les lentes filles. Non, non, ne riez pas la bouche pleine !
Marjolaine ? Une jolie donzelle qui aime les tomates juteuses et bien en chair, cueillies à maturité avec son amant le basilic, roi du pistou, de la cuisine ensoleillée!
Une pensée pour les frères artichauts aux cœurs tendres, si convoités malgré qu’on les dise frivoles… Ils savent mettre en tout cas les petits pois dans les grands même s’ils ne payent pas les pois cassés ! Pois carrés, pois senteurs, pois chiches, on recommence!
Les fèves? Qui n’en fait pas? Que celui qui n’a jamais venté me jette la première!
Passons à l’exquis et aux friandises. Veuillez me suivre !
Voici les pâtes et les nougatines, les fruits séchés au soleil, la danse des mille parfums et des sept épices.
Le clou de girofle qui transforme une pomme en tentation et la cannelle qui met le feu à l’hiver.
Le cumin qui couronne les fromages, le curry au parfum de gare lointaine et la muscade si troublante.
Le piment qui enflamme les papilles et couvre les narines de petites perles de sueur !
Et je ne parle pas de la vanille et du gingembre qui taquinent le rhum, ni de la coriandre, ni de la cardamome qui fait voyager le thé, ni de l’anis sur les comptoirs de Marseille !
Mais voyez cette noisette au subtil arôme de bois brûlé ! Cette noix bien en chair, deux jumelles dorées qui reposent dans leur berceau de bois et une poignée d’amande aux courbes flamenca, à la saveur fondante, légèrement amère.
La pêche, on en a trop dit. Quel est-donc ce fruit de l’arbre dit pêcher, qui n’a rien à voir avec le paradis et pourtant on croirait y goûter ? Le velouté de la peau et le fondant de la chair…
La framboise, friandise, encore meilleure quant elle est sauvage, joli bonbon, petite pierre précieuse, un bijou suave de raffinement bon enfant ! Son jus est un nectar qui fond dans la bouche !
L’abricot équivoque et délicat, destiné à s’ouvrir, à offrir sa chair juvénile à la bouche gourmande qui y mordra.
Quant à la mûre, c’est une sauvageonne qui aime à vous entraîner dans les ronces. Son baiser vous laisse les lèvres en sang, un jus de jardin perdu que vous léchez avec ravissement.
Les prunes ! Jaunes, bleues, rouges, vertes, demoiselles sucrées et juteuses, les fruits du sourire. Celle d’Agen quand elle est sèche, mieux vaut la voir en confiture qu’en pleine figure !
La mirabelle, la plus sage, complice des grands-mères, offre le meilleur d’elle-même dans les tartes et les clafoutis, les délicieux secrets de l’automne !
La reine-claude, la plus piquante, peut avoir la peau dure mais elle s’assouplit à merveille dans l’eau de vie.
Quant à la prunelle, elle est souvent plus douce dans les yeux que dans la bouche.
Ô le raisin, si adulé, fruit de Bacchus et des ivresses profanes, sang du bassin méditerranéen mêlé à l’or végétal tiré de l’olive !
Figues bacchantes, de votre blessure perle une goutte de sperme, transgression du sacré, mais pas trop sinon gare au mal au ventre!
La poire, une dame goguenarde et juteuse, ses petits grains croquants sous la chair, petite et acide ou voluptueuse et sucrée, chacune son charme, le fruit de la bonté.
J’en oublie tant, des délices et des merveilles, fruits et légumes, herbes, graines et racines mais je ne voudrais pas vous provoquer d’indigestion ! Juste un poème peut-être pour le cœur et les papilles car c’est tellement meilleur, quand le poète descend à la cuisine !
Une pointe de muscade, une perle de grenade,
Un soupçon de paprika, quelques feuilles de coca,
Une pincée de safran, un sourire d’enfant,
Une poignée de soleil, un peu d’oseille,
Une fiole d’amour, une calebasse de tendresse !
Une envolée de compassion, un fruit du même esprit,
Une fraise entre les doigts, une mûre au coin des bois
Et des myrtilles pour les jeunes filles!
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LA VOIE LEGERE
Arbre, plantes, pierres, étoiles, oiseaux, rivières, chemins cachés, je me tais.
J’apprécie mes semblables sans chercher leur foule. Large fleuve d’amour, ce que nous donnons en dessine les rives.
Notre attention s’épuise vite, toute affirmation nous limite.
Je me tiens en équilibre juste mais précaire entre la question et le silence.
Je trace ma voie légère sur des pistes de papillons, chaque idée est une fleur, médecine ou poison.
Le cœur est au centre, rythme, pulsar.
Ma vie comme une danse, les mains en coupes pour donner recevoir.Circulation d’énergie.
Je ne suis dupe ni de moi ni de personne.
Je baigne dans une complète ignorance.
Le lait de la peur bien souvent me brûle la gorge mais le chant d’un oiseau me fait vaste comme le ciel.
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JE N’IRAI MÊME PAS CRACHER SUR VOS TOMBES…EXTRAIT
cracher
la blessure originelle
qui ne guérit pas
ne peut guérir
juste vivre avec
et ainsi soit-il alléluia
marcher dans les rangs
port obligatoire
du masque social
qu’est ce qui me retient donc de m’en défaire ?
décliner une identité
comme on décline
une invitation
oui nos vies
ne sont que romans de gare
qui n’ont jamais obtenu de prix
pas de prix la vie
pourtant elle se vend s’achète
à tous les coins de rue
peut-on marcher sur des corps
sous prétexte qu’on ne les sent pas
sous ses semelles ?
et sinon à part ça ?
parler de choses plus gaies
plus intéressantes
se faire des politesses
sur des corps piétinés tellement oubliés
qu’ils en deviennent invisibles
inexistants
anonymes
jusqu’au jour où ces corps là se relèvent
pour devenir combattants de la déveine
jusqu’au jour où ces corps
reprennent consistance
par la violence
pulvérisent le sens
jusqu’au non sens
alors ON a peur.
alors ON s’indigne
ON proteste
balbutiements d’intérêt.
la violence n’a jamais été une cause
seulement un résultat
noyer diluer sous des flots de paroles
qui ne communiquent rien
seulement du bruit
du vent du paraître
de la culture vaine
puisque rien ne se fait
rien ne change
l’érudition étalée comme une pâte
trop grasse
sur la tranche maigre des jours
prétentieuse omniscience
rien ne sert de savoir la leçon
si elle demeure non appliquée
tout ça
ne sert à rien
sans le cour sans l’humilité
sans véritable soif de justice
pour TOUS
tout ça ne sert à rien si on ne sait pas
toucher à mains nues les plaies du monde
boire au même goulot que les parias
s’immerger dans la merde
moi non plus je ne veux pas !
je ne veux plus.
la merde aussi est un résultat
c’est l’hiver
des gens vont geler dans la rue
vous les férus d’Histoire
de quelle histoire
faites-vous donc partie ?
de celle qui a enfanté
la sale gueule du monde
d’aujourd’hui ?
celle qui ferme les yeux
s’entête jusqu’à l’absurde
enrobe la lâcheté
de discours prétentieux
déguise la peur
sous des airs de raison ?
chèques de désinfection
soupirs de circonstance
à la grande messe médiatique
c’est important de se tenir
informés.
et pendant ce temps les enfants des enfants
deviennent cruels
ce n’est plus un fossé mais un abîme de néant
qui nous sépare
le mépris n’est qu’un faible rempart
l’orgueil isole
la souffrance nous rattrape toujours
et dans le miroir qui m’est tendu
je ne peux grandir
je ne peux faire que fuir
et me cogner dans les angles..
cracher
cracher sans cesse
pour ne pas étouffer
de rage de haine
cette immense peine
sortie sanglante et nue
d’un ventre froid
était-ce le tien
ou bien celui du monde ?
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PANDEMONIUM 1…EXTRAIT
Je bois au luxe pâle des galeries dans le lit des rivières sacrées,
Aux mosaïques lumineuses du panthéon des muses
Et leurs attelages de félins !
Je bois à l’odeur circassienne des musiques de départ,
Au goût frais et humide du voyage,
Aux atomes de rêves dans le sang,
Je bois au désir de révolte qui bat dans les cœurs limpides
Et à la vérité qui chemine aveuglée de poussière !
Je bois le désert, je bois la soif,
Je bois comme je marche,
Jusqu’à la réflexion ultime,
Jusqu’au miroir insondable,
Cette source glacée qui nous a enfantés!
Je bois au centre du cercle
Et je bois aux quatre directions,
Je bois les étoiles cachées sous le sable,
Je bois les parfums cachés sous la peau.
Je bois à la magie, à l’union, au mystère,
Je bois la flamme et la révélation.
Je bois à l’être singulier
Qui donne ses sens aux multitudes!
Je bois les frissons du vent
Et la montée de la rage,
Je bois aux anges dégringolés,
Je bois le rire de l’Homme à l’infini.
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TERRE DU QUERCY
Que m’as-tu fait terre, terre de chênes, m’aurais-tu enchainée ? Envoûtée à tes sources secrètes, ton sol osseux, tes bras de genièvre ? Tu m’offres ta couche de pelouse sèche où se pressent pelures d’univers, mondes miniatures enchanteurs et cruels. Que m’as-tu fait terre du Quercy ? Des racines me poussent, je me noie dans ton ciel. Les oiseaux me parlent et je capte la langue nomade des nuages sans même plus avoir le désir de les suivre. Que m’as-tu fait ? Agenouillée dans ton hiver, je guette avide tes premières érections printanières, tes orchis clitoris. Qu’as-tu fait terre pour que je me sente si ancienne entre la rose chienne et les sortilèges du chèvrefeuille ? J’arpente tes courbes et tu me découvre les secrets de ton causse. Me rendras-tu fertile et profonde comme l’échancrure de tes combes et vallées ? Te joues-tu de moi pour que je me sente reine avec des bois sur la tête ? M’enverras-tu tes chasseurs ? La bête se cache et je deviens ta bête, ô terre du Quercy.
J’entends rire les arbres et pleurer aussi. Et tout leur travail d’arbre. Les écorces me dévoilent le trésor de leur art, ma chevelure s’emmêle de lichen et de mousse.
Plus de sept ans que tu me tiens sous tes charmes, pays d’Avalon d’Occitanie. Tes pierres, tes eaux, parlent plus que les hommes. Tu m’apprends ça aussi, à me taire, terre du Quercy.
Tes galets remplissent mes poches, tes branches, tes racines rampent jusqu’à ma porte.
Que veux-tu ? Que je sois chêne parmi les chênes, que j’y perde ainsi mes chaînes d’humanité ? Ou bien m’acceptes-tu jardinière, poète, contemplatrice.
Terre du Quercy, je sais qu’autrefois tu as connu bien plus de vie. Aujourd’hui sur ta peau broussailleuse ce sont les pèlerins et autres amoureux des chemins qui te caressent.
Certains peut être te font même l’amour.
Terre de beauté, prends-moi encore contre ton sein, que j’y sente couler la sève des rêves.
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PARCOURS POÉTICO-PRÉCAIRE
Pour être autorisé à faire quelque chose, il faut l’avoir déjà fait.
Où finit l’autorisé ?
Où commence le faire ?
Pour être, il faudrait arrêter de faire, mais si on ne fait pas, on est « rien ».
Rien. Serait-ce l’accomplissement suprême ?
Le rien, le vide, pro matière, n’est-il pas la source originelle de toute énergie ?
Contenant et
contenu, énergie inépuisable du Tout.
Mais ne nous égarons pas.
Il faut pouvoir prouver ce que l’on est.
Il faut légaliser ce que l’on fait.
Sinon on est hors.
La loi.
Du monde.
Mais en soi ?
Pour être intègre, il faut se désintégrer.
Pour s’intégrer, il faut lécher combien ?
Combien de centimètres les incisives ?
Je SUIS, toujours avec cette désagréable sensation de n’être pas en règle.
Déréglée, hors du temps, avec le temps absolu comme démesure.
Le but n’est qu’argent.
Tout est bon pour faire de l’argent.
Le bon faire c’est faire de l’argent,
Le reste est fainéantise, parasitisme.
L’art qui fait de l’argent
La culture qui fait de l’argent
La littérature qui fait de l’argent
L’humain qui fait de l’argent
Est reconnu utile.
L’art, la culture, la littérature, l’humain sont inutiles.
Seul l’argent leur donne consistance.
Que faites-vous dans la vie ?
Mais que fait la vie en moi ?
L’activité est commune à toutes les espèces vivantes.
Seul l’humain transforme l’activité en valeur qui donne une valeur à l’activité.
Autrefois j’avais un métier.
Pour certains déjà ce n’était pas un métier, mais ce métier rapportant de
l’argent,
comme un chien rapporte une pantoufle à son maître, c’était tout de même un
bon métier, bon chien.
Parfois on me demandait, les jours de montage, tenaille en main, et sinon
vous faites quoi dans la vie ?
Mon métier pouvait ressembler à un amusement pour ceux qui peut-être
n’aimait
pas l’activité qui leur ramenait leur pantoufle.
Mon métier c’était « artiste dramatique », c’était la case à cocher, la
référence à l’agence nationale pour l’activité rapportant de l’argent, mais
ça ne correspondait pas réellement à mon métier, car cela n’avait rien de
dramatique.
Par contre, il est vrai que c’était plutôt artistique, le théâtre de rue,
malgré les tenailles, le fil de fer, les palettes, les camions à charger et
décharger. Le soir je lâchais la tenaille, me lavais les mains et grimais ma
figure pour faire ce qui aux yeux de beaucoup, était un amusement. Pourtant
je vous assure, amuser les autres n’est pas toujours drôle.
Aujourd’hui je ne m’amuse plus pour de l’argent.
Je ne manie plus la tenaille non plus, ou alors juste pour arracher le
bouchon plastique de la bouteille de gaz.
Aujourd’hui je n’ai plus de métier.
Je sais toujours faire ce que je faisais, je sais toujours très bien
chanter, même mieux encore, mais aujourd’hui je n’ai plus de métier. Je n’ai
que des souvenirs.
Aujourd’hui je suis poète mais ça n’est pas un métier et ça ne rapporte
aucune pantoufle.
Je ne fais pas poète, je suis poète.
Toujours artiste aussi d’ailleurs car je ne suis pas du genre à pouvoir
rester sans créer.
Oui mais créer ce n’est pas un métier.
Peindre sans être peintre, photographier sans être photographe, polir des
cailloux, sculpter des bouts de bois sans être sculpteur, faire des tableaux
virtuels sans être graphiste, chanter sous sa douche, apprendre tous les
jours un peu plus, ce n’est pas un métier. Avoir plein d’idées non plus ce
n’est
pas un métier.
Et la poésie alors là c’est le bouquet !
La poésie, ce n’est pas sérieux surtout si en plus elle n’est pas déclarée.
Et oui ! Je fais de la poésie non déclarée et pourtant j’ai l’audace de me
déclarer poète.
Je sais ce n’est pas un métier.
Dites, vous n’auriez pas une pantoufle ?
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LE SEPTIEME SENS
L’âme nue, coquillage brisé
Dans un mouchoir de peau.
Une algue violette
Au cœur du ruisseau,
Un trou dans le four à vie !
L’air d’un rire, sa note, son parfum,
Puis la coupe noire, vin du pirate,
Les fards du défunt.
Mains sur le corps
Mirage !
L’île, clé du silence,
La valse des innocents
Accrochés aux nuages.
Caractères de loups tendres,
Des lunes
Trop pleines d’attendre,
Trouver où ranger
La toile et le venin !
Le chant de l’oiseau dans la neige,
L’enfant rouge avale un rasoir.
La traînée sombre du cortège,
Le port défendu de l’espoir.
Peut-être un dernier vol ivre
Vers la dent de l’Eden,
Pour jeter têtes vives
Les bourreaux dans l’aven !
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CHRONIQUE DU HAMAC….EXTRAIT
Libérez la poésie
libérez-la des poèmes
des poètes
ces vieux jaloux
libérez la poésie
et laissez-la courir enragée
jusqu’à perdre haleine
ensuite elle viendra
boire dans vos mains
se coucher à vos pieds
et vous offrir d’un regard
des braises de lune
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ÉLOGE DU FOU
Il existe sur cette terre un peuple dont on ne parle jamais mais ils se reconnaissent entre eux ; ils s’aiment ou se haïssent mais surtout, sans cesse, ils se renvoient la même question, la seule à leurs yeux qui mérite d’être posée. Ils cherchent, cherchent sans répit, sinon quelques plages de mensonges et certaines formes d’oubli.
Cette question murmurée, implorée, chantée, hurlée, ils s’en frappent la tête.
Ils s’en mettent le cœur à vif ! Ils la boivent tel un vin rare, se l’injecte comme un poison, se saoulent ou se régénèrent, la perdent pour mieux la retrouver jusqu’au bout des nuits blanches, des journées sans soleil. Ils la décortiquent, l’aspirent, la crachent et l’offrent parfois sans calcul comme un bouquet de fleurs à une âme de passage.
Certains disent qu’ils sont fous. Et alors ?
Il en faut des fous pour exorciser nos démons, pour donner corps à nos monstres et nous permettre de dormir en paix ! Il en faut des fous pour se mettre à nu et se poignarder avec tous nos pieux mensonges ! Il en faut des fous pour se lancer dans ce vide que nous n’affrontons pas même du regard. Il en faut des fous pour aller décrocher les étoiles qui brillent derrière nos paupières cousues. Il en faut des fous pour accoucher le monde !
Fous ! Les fous battent la campagne et la breloque !
Fous ! désaxés ! détraqués ! dérangés !
Siphonnés, timbrés, piqués, cinglés, cintrés!
Maboul, marteau ! Toqué, tapé ! Tordu, toc-toc,
cinoque, louftingue, dingues et loufoques !
Z’ont perdu la raison,
La boule et la boussole,
Une araignée au plafond,
Mais qu’importe Monsieur, les fous travaillent et pas qu’un peu
Les fous travaillent du chapeau !
les fourres tout
les foutrement gais
les inspirés
chercheurs de vérité
fous téméraires
Et foutu bordel !
Les fous parlent à leur chien
Les fous n’ont pas de besoin
Les fous respectent la terre
les fous donnent tout
les fous ne mentent pas
Les fous flânent en chemin
nourrissent les oiseaux
les fous pleurent
la mort d’une fleur
les fous traversent les déserts
gravissent les montagnes
franchissent les mers
les frontières
à la nage ou à la rame
les fous disent paix et tolérance
brûlent leur carte d’identité
pour les sans-papier
Les fous refusent de s’alimenter
parce que d’autres sont affamés
les fous ne ferment jamais leur porte à clé
les fous vivent dans les arbres
les fous se couchent au sol
devant les tanks les bulldozers
les fous parlent d’amour quand on leur fait la guerre
les fous pardonnent à leurs tortionnaires
les fous s’opposent, luttent, militent
aiment et cultivent la différence
les fous défendent des idéaux
les fous écrivent des poèmes
Les fous refusent télé, supermarchés
refusent d’être vaccinés pucés
s’entêtent à ne pas se résigner
Les fous un jour partent sans se retourner
Les fous voyagent à pied
à dos d’ânes en roulottes
Les fous font de leurs rêves une réalité
les fous se méfient du progrès
prennent le temps de ne pas travailler
les fous crèvent plutôt que de capituler
Les fous s’aiment malgré tout
Les fous refusent le garde à vous
Les fous croient en la justice
et pensent pouvoir changer le monde
mais il y a d’autres fous encore plus fous
qui veulent que tout et tous soient parfaits
fous qui veulent rester entre eux
fous de fric de pouvoir
fous qui veulent tout diriger
fous qui veulent tout acheter
fous qui pensent qu’ils n’en sont pas
et qui disent :
Est fou celui qui ne pense pas comme nous…
Est fou celui qui n’est pas comme nous…
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Cathy Garcia c’est aussi les sites :
http://cathygarcia.hautetfort.com/
http://ledecompresseuratelierpictopoetiquedecathygarcia.hautetfort.com/
http://imagesducausse.hautetfort.com
http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/
http://delitdepoesie.hautetfort.com/
CATHY GARCIA
BIBLIOGRAPHIE
LES MOTS ALLUMETTES
Ed. Cardère 2012, 58 pages, illustrations originales de l’auteur
QUÉ WONDERFUL MONDE
Ed. Nouveaux Délits (Coll. les Délits vrais : n°1) 2012, poésie postale, illustrations couleur de l’auteur
PURGATOIRE DU QUOTIDIEN
32e mi(ni)crobe, janvier 2012. Illustration de l’auteur en couverture
LE POULPE ET LA PULPE
Ed. Cardère 2011, 60 pages, illustrations originales de JL Millet
CELLE QUI MANQUE
, Ed. Asphodèle 2011, 52 pages, avec une photo (en couverture) et des collages de l’auteur.
JARDIN DU CAUSSE,
Ed. de l’Atlantique 2010, 50 pages, édition à tirage limité, entièrement numéroté, avec des illustrations originales de Joaquim Hock
ESKHATIAÏ,
(Salines suivi de Mystica Perdita) Ed. de l’Atlantique 2010, 80 pages, édition à tirage limité, entièrement numéroté, avec une peinture-collage de l’auteure. Préface de Michel Host (Goncourt 1986)
ÉTATS DU BIG BANG,
Ed. Nouveaux Délits 2010, 40 pages, chimères de Jean-Louis Millet (encres), captation de Cathy Garcia (poésie). Version numérique sur le site Evazine
TRANS(e)CRÉATION ou l’art de sabrer le poulpe et la pulpe,
éd. Dlc 2009, 48 pages.
OMBROMANIE,
éd. Encres Vives, coll. Encres Blanches, décembre 2007, présenté par Pierre Colin, collage n&b de l’auteur en couverture
GRIS FEU
chez Ambition Chocolatée et Déconfiture (Collection de poésie, numéro 1, 2003). 13 poèmes avec une illustration n&b de Blandine Jullien.
PAPILLON DE NUIT,
présentation par Marc Sastre, Franche-Lippée Ed. Clapàs, 2001
FRAGMENTS DE TOUT ET DE RIEN
, Les Ami(e)s à Voix Ed. Clapàs, 2001
PANDEMONIUM 1,
Les Ami(e)s à Voix Ed. Clapàs, 2001
;
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AUTO ÉDITION
MYSTICA PERDITA,
autoédition 2009, papier recyclé, 40 pages, illustrations originales de JL Millet, présenté par Werner Lambersy (repris par les Ed. de L’Atlantique)
NOUVELLE HISTOIRE DE LA CHÈVRE DE MONSIEUR SEGUIN
(conte) autoédition 2008, papier recyclé, 17 pages, illustration originale n&b de Michèle Martinelli en couverture
CHRONIQUES DU HAMAC,
autoédition 2008, papier recyclé, 56 pages, préambule de Michel Host (Goncourt 1986)
LES ANNÉES CHIENNES –
Série autodigestion, autoédition 2007, papier recyclé, 52 pages, illustrations originales nb de Marie Bouchet
SALINES,
autoédition 2007, papier recyclé, 44 pages, illustrations originales nb de Katy Sannier, postface de Michel Host (repris par les Ed. de L’Atlantique)
JARDIN DU CAUSSE,
autoédition 2004, papier recyclé, format b5, 88 pages, Préface de Mireille Disdero, poète et romancière, présentation par Patrick Devaux, poète belge – Illustrations originales n&b de Joaquim Hock, peintre et dessinateur belge également. (repris par les Ed. de L’Atlantique)
GRIBOUGLYPHES
CES MISSILES D’ALLÉGRESSE d’Anna Jouy – Ed. de l’Atlantique 2011 : Rouge de zèbre (collage 2010)
RECUERDOS (EN COULEUR) de Pascal Pratz (à paraître) : 12 illustrations nb réalisées spécialement pour ce recueil
CE QU’IL RESTE de Anne Jullien-Pérouas : Vert (collage 2010) et Ombromanie (collage 1999) Voir : http://fr.calameo.com/read/00020828964db30d22c39
LE SYNDRÔME D’ORPHÉE de Christian Monginot, Ed. de L’Atlantique 2010 : Archétypes (collage 1996)
KELTIA CANTORUM,
Livr’art Zen Evasion 2008, Gwerz de Jean-Louis Millet et paléoglyphes de Cathy Garcia, tirage limité. Visible sur http://www.evazine.com/livre04/default.html
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PHOTOGRAPHIES
HOCHETS DE SÈVE
Zen Evasion 2010, instantanés de Cathy Garcia, tresses de Patrick Fischmann. http://www.evazine.com/livre17/Default.html
LES ÉTATS GÉNÉREUX DE DAME NATURE,
Tome 1 et 2, Zen Evasion 2009, propos de Jean-Louis Millet (haïkaï), instantanés de Cathy Garcia.
Tome 1 http://www.evazine.com/livre13/Default.html
Tome 2 http://www.evazine.com/livre15/Default.html
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AUTRES PARTICIPATIONS :
BUK YOU
(Anthologie en hommage à Charles Bukowski – 200 pages – à paraître en 2012)
NOUVELLES STORY -
tome 2 (Ed A-L-P-A 2004)
NOUVEAUX POETES FRANÇAIS ET FRANCOPHONES
(JP Huguet éditeur – 2003)
LA RUMEUR DES CHOSES,
DESS Edition de la Sorbonne 2003.
L’EXORCISME DU SABLE –
Pourquoi toujours dans le désert ? – CD ROM du poète Christian Erwin Andersen aux Ed. Profana Bellica 2003 (Belgique)