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13-15 Mars

Publié le 17 mars 2008 par Zguignou
Jeudi 13 Mars_ Le 6 Par 4_ Laval

C’est la dernière ligne droite… Deux concerts pour arriver au Bataclan fins prêts. Croot ( notre tourneur) nous a ménagés : les dates sont assez proches les unes des autres, on ne s’épuisera pas sur la route. La dream team est au complet : Ben pilotera les lights et Nico les retours pour ces trois jours, enfin le BA show dans toute sa force !Un p’ti 4 h de route quand même pour Laval.
Monsanto est à l’honneur. Nous sommes plusieurs traumatisés par un reportage sur la firme digne d’un mauvais livre de science-fiction. Manipulations génétiques, corruption, falsification d’études… Un cauchemar. Je vous invite  à le regarder ici, ça ouvre les yeux sur un possible futur :

plus7.arte.tv/fr/detailPage/1697660,CmC=1940000,scheduleId=1933560.html


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La 6 par 4 vient d’ouvrir, il y a un mois à peine, la salle est petite pour nous tous et le son est exceptionnellement dur et aigu sur scène…. Je bénis encore une fois mes bouchons d’oreilles sans lesquels je serais déjà sourd depuis longtemps. Alors c’est vrai, on perd un peu en sensations, on est moins en prise directe avec le son, mais, au moins on ne rentre pas à  la maison avec ce sifflement qui, un jour, ne s’en ira jamais…Je m’étais promis d’aller faire un pèlerinage au centre de Laval, 44 rue de Nantes, là où est né mon undefined père, mais la sieste l’emportera sur le devoir de mémoire. On loge dans un B&B sans âme mais fonctionnel. On n’évitera pas le sermon mille fois entendu, prononcé avec des yeux de chien battu, une voix geignante et l’espoir que ça servira à quelque chose: « Alors, ce soir, euh, s’il vous plait, les murs sont étroits, c’est très sonore ici, merci de ne pas faire de bruit en rentrant, l’hôtel est plein, il y a des gens qui dorment, vous savez, dans les couloirs, on entend tout…. »Le Dispositif fait notre première partie, et nous surprend par la qualité de ses instrus et l’énergie de ses rappeurs… Le concert se passe bizarrement, les gens kiffent, mais, nous, on est déjà au Bataclan. On se regarde trop jouer. On se voit sur la scène devant 1500 personnes. Il paraît que c’est complet samedi. Erreurs d’inattention. Des doutes s’insinuent sur des structures, sur la set-list. Bref, même si les retours sont positifs, on passe un mauvais concert…On rentre à l’Hôtel bruyamment, comme toujours, et après une courte, mais, violente bataille d’oreiller, je préfère aller me coucher au moment où nous dépassons les 7 personnes dans la minuscule chambre de Pfel…. Gaye dort en haut de notre charmante petite mezzanine. Avantage : je l’entendrais moins ronfler. Désavantage : si il ronfle, je ne pourrais pas le secouer, amicalement, bien entendu.

Vendredi 14 Mars_ Le Normandy_ Saint Lô.

Sur la route vers Saint Lô, pendant que l’autre camion retourne au 6 par4 chercher le fond de scène oublié la veille, je réalise que j’ai dû passer plus de deux mois en temps cumulé au Normandy… Il y a quelques années, je faisais partie d’AB sextet, groupe de funk Saint lois, et toutes nos répétitions- résidences se passaient ici. J’ai undefined passé du temps avec AB. Thibaut nous a même rejoint peu avant la fin du groupe. À force de jouer dans le coin, on rencontre des gens, des musiciens, et d’autres collaborations arrivent. C’est ainsi que je suis retourné au Normandy avec Blast, Bezo, Vega, D.A.P…. Une sorte de deuxième maison, quoi. C’est un vrai plaisir de retourner là-bas. Nico d’Aprigny, Tonio, Bérangère, Mickael, Roro… toute l’équipe de Normandy est terrible ! Du coup je me la pète grave en arrivant, un vrai caïd. C’est pas parce que je les connais, mais, le Normandy, ça rigole pas du tout : catering excellent, matos au top, techniciens plateau compétents… C’est un kif ! Balance sans histoire… Nous sommes rejoints par Mani Hoffman, qui vient faire un Hôtel sur Better. Il enchaîne Saint Lô et le Bataclan. Ce keum est une tuerie, il chante grave et nous fera marrer pendant deux jours undefined (parce qu’il est ridicule bien sur :)( Mani j’te kiffe). Sieste au Mercure de St Lô, en face des remparts du château.
En première partie, System Smily, un groupe de Jazz funk Caennais instrumental. La relève d’AB sextet et Vega (non, non , j’ai pas la grosse tete). Ça joue ! Il y a peu de monde. Saint-Lô est un « niche »  pop. Le taux de population fans de pop rock doit approcher celui de Liverpool ! Alors un concert de Hip-Hop, vous pensez…. Peut-être 150 personnes nous regardent et termineront en folie. Le son sur scène était énorme ! On s’est reconcentré, on est dans le concert. Faut dire que Patou et Nico ont cette fois branché l’Ariston Five. J’ai l’immense plaisir de croiser, Ludo, le sax d’AB sextet, avec qui on a toujours eu des atomes crochus ( Patou va être jaloux). Père de deux filles, il vient de remettre un petit gars en plus il y a 13 mois et découvre undefined que ce petit monstre essaie de lui piquer sa femme !! L’équipe Tech et Croot repartent le soir même pour Paris, histoire d’être a l’heure au Bataclan, dans un magnifique 4x4 de loc, peut être qu’ils veulent couper par les champs pour gagner du temps ? On boit des coups au bar du Normandy, puis au QG, bar situé pile au pied de l’hôtel… faudra penser à demander ça sur le rider*, c’est très pratique. Une fois n’est pas coutume, je suis seul avec Max L. à aller boire des coups. On assiste à une baston, on piccole, je fume des clopes (malgré mon statut officel de non-fumeur), on raconte des conneries, on parle de demain, on se fait passer de la crème par ceux qui étaient au concert, bref, une bonne soirée.


            Mani Hoffman --> C'est bien lui !

*Rider : terme techniques designant la liste des requètes "spéciales du groupe. Quelques exemples de riders de stars ici:

http://www.thesmokinggun.com/backstagetour/index.html

Samedi 15 Mars_Le Bataclan_Paris.
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Petit déj festif au Mercure, Mani est en forme et fait son show. On part à 10h30, l’ambiance est excitée. On y est enfin. Ça fait des mois qu’on parle de ce jour là. On fait un détour par Montrouge pour que chacun puisse reprendre sa voiture/scooter. Je récupère aussi mon ampli twin reverb que j’avais mis à réparer… Il est prêt au poil pour le Bataclan !  On arrive à la salle. Les vibes sont bad… Ben , arrivé le premier a 10h, a dû commencer par démonter le plan de feux de la veille… Un scandale ! les consoles retour et façade ne sont même pas prêtes… Un autre scandale ! Audrey, la meuf qui s’occupe du son arrive avec 4 h de retard ! encore un undefined scandale ! Le régisseur de la salle est fatigué et dort dans son bureau…. Il y a une galère d’électricité, et le côté droit de la diff. saute à bas volume…. C’est un peu tendu, la journée ne commence pas sous les meilleurs auspices. Balances tendues. Je m’embrouille un peu avec Thibault pour des conneries lors de la répétition de l’ouverture de rideau. Le Bataclan  est une salle magnifique ! Un étage de fauteuils, de belles colonnades, du parquet, une vraie atmosphère…. On imagine le lieu rempli à craquer, ça fait drôle. Nos portables brûlent de messages. Tout le monde veut son invit, d’autant plus que c’est sold out de chez sold out. Max a éteint le sien depuis longtemps. La pression monte. Jacques Daoud fait la première partie. Je les connais bien : je joue d’habitude avec eux, mais pas ce soir… On a décidé qu’il valait mieux que je m’économise, plutôt que d’enchaîner deux concerts de suite. Ça fait plaisir de voir un groupe dans lequel on joue sur scène ! on a la place qu’on ne pourrait jamais avoir : spectateur et musicien en même temps. J’ai un trac de malade, comme j’en ai pas eu depuis longtemps : mal au ventre, pipi toutes les 5 minutes, pas faim, incapable de rester en place. Le concert de La Revue contribue à le faire descendre un peu : le public est très chaud et hyper chaleureux, aucune raison de flipper ! On se tombe tous dans les bras avant de monter sur scène. Séquence émotion. Un grand moment de vie du groupe. Chacun se serre dans ses bras. On se chuchote des trucs à l’oreille. On se rappelle des vieux souvenirs. Des images remontent devant nos yeux. Quand le rideau s’ouvre, j’ai les larmes aux yeux. C’est INCROYABLE. Les gens sont bouillants et démarrent dès le premier morceau. Je vois des têtes connues. Le trac s’évanouit après quelques mesures pour laisser la place au kif. Mer de bras levés. Des filles chantent les paroles au premiers rangs. Les gradins à l’étage sont debout. Patou me confiera se boucher les oreilles entre les morceaux tellement ça criait. La température atteint des sommets. On dégouline comme jamais (mention spéciale a debout.)La sueur pique les yeux, mes doigts undefined glissent parfois sur les notes. Quel KIF ! je ne suis même pas affecté par la petite galère de pédale qui me fait foirer  la fin de l’intro de Play By the Rules… D’habitude j’aurais ruminé ça pendant au moins deux ou trois morceaux. Le set est redoutable, la pression monte au fur et a mesure des morceaux, c’est énorme. Une sensation de soulagement apparaît vers la fin du concert, quand on se dit que la mission est accomplie. On se détend alors, et on profite encore plus. Il faut se dépêcher, il nous reste 8 minutes à la sortie du rappel. On fait sauter un morceau, don’t cuff da dro ne connaîtra pas le Bataclan. Le medley amène un des moment les plus forts du concert : le début d’H12. On sort de scène ravis, pas vraiment conscients que c’est passé. Les couloirs et loges du Bataclan sont pires qu’on sauna. Il y un brouillard de condensation partout, les murs dégoulinent. On est euphoriques, mais il faut redescendre et plier le matos vite fait. Il y a une autre soirée direct après, il y a déjà des affiches de beaux mecs torse nus avec un numéro de téléphone, ambiance téléphone rose gay.La nuit des follivores ça s’appelle.Pas le temps de profiter du bar du bataclan.Quel gâchis ! J’oublie encore mon diable là-bas. On fait une after dans le centre de Paris, chez un pote de Janice. Je suis épuisé, jambes coupées, je ne ferais pas long feu.

Quelques magnifiques photos du Hiboo pour prolonger :

www.le-hiboo.com/flickr/beat-assailant-le-bataclan-paris-15032008/

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