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Le tombeau des lucioles

Publié le 06 mai 2012 par Olivier Walmacq

Août 1945, Japon. Les Américains bombardent Hiroshima et Nagazaki à la bombe atomique. Deux enfants sont alors ammené chez leur tante qui s'avère être une véritable mégère...

Le tombeau des lucioles sur CineMovies.fr

La critique dramatique de Borat

On oublie souvent que le Studio Ghibli ce n'est pas que le légendaire Hayao Miyazaki. Isao Takahata a certes fait peu de films (son nouveau film vient d'être annoncé et devrait tourner autour d'un bébé retrouvé dans un bambou), mais n'oublions pas qu'il est l'autre pillier du studio japonais.
Indéniablement, le plus connu de ses films est Le tombeau des lucioles. Comble, le film sortira en 1988 comme Mon voisin Totoro de l'ami Miyazaki. A noter que c'est le seul Ghibli à ne pas être disponible chez Disney mais chez Kaze.
Voici certainement le film le plus violent du studio et pourtant Princesse Mononoké est pas mal dans son genre. Et pour cause, nous nageons dans un véritable film de guerre se basant sur la semi-autobiographie de Akiyuki Nosaka.
L'ouverture a le mérite de taper fort avec le bombardement d'une ville japonaise où se trouvent nos jeunes héros. Nous faisons la connaissance de Saita, 14 ans et sa soeur Setsuko, quatre ans.

Nous voyons leur parcours chaotique dans un Japon ravagé par la bombe atomique. Takahata ne quitte jamais ses deux enfants du début à la fin.
On suit les épreuves qu'ils subissent tels que l'exil (les enfants sont envoyés chez leur tante loin de leur famille) ou la quête de nourriture.
Ils font alors face à l'indifférence des adultes. Ils sont dit comme des moins que rien alors qu'ils n'ont rien demandé. Surtout ils sont face à des gens froids et égoÏste venant de leur propre famille. Mais la suite sera encore pire.
Parti de chez la tante, les enfants doivent se nourrir et en ces temps de disette, il faut clairement se restreindre.
Si Saita est un adolescent, Setsuko n'a que quatre ans et est donc en pleine croissance. Elle doit manger le plus possible.
Or, la petite fille commence à maigrir petit à petit. Clairement, comment peut-on encore croire que les dessin-animés sont uniquement fait pour les enfants après la vision de ce film ? Bon je sais, c'est une question méprisante mais beaucoup d'adultes croient que le film d'animation c'est uniquement Walt Disney.

Takahata prouve clairement le contraire avec ce choc aussi percutant qu'un Requiem pour un massacre. Un drame affreusement humain et qui tape là où ça fait mal. Takahata retranscrit très bien le chemin de non-retour de deux enfants qui n'auraient jamais dû vivre dans cette période néfaste.
On aurait pu s'attendre à du patho, ce qui est le cas dans ce genre d'histoire vraie. Pourtant le réalisateur ne fait jamais dans le mélo, accumulant les situations tragiques et au plus près du réel. Le tombeau des lucioles montre une jeunesse bafouée et détruite par la guerre. Il n'y a pas d'échappatoire ici.
Comme je le disais plus haut, on n'est pas chez Walt Disney avec happy end à la fin. Takahata met vraiment le coup de grâce pour son final à la fois mélancholique et dramatique. Pas de doute que la petite larme coulera au bout d'un moment. Si j'aime beaucoup Pompoko (autre film du réalisateur mais plus miyazakien dans son histoire et pour cause il en est l'instigateur), celui là est indéniablement son chef d'oeuvre indiscutable.

Alors que Godzilla le faisait sous forme de divertissement, Isao Takahata réalise un sacré choc sur la vie durant la crise d'Hiroshima.

Note: 19,5/20


Le tombeau des lucioles - bande annonce


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