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s/s/s – Beak & Claw | EP (Anticon)

Publié le 06 mai 2012 par Splash My Sound @splashmysound

Voici donc une review légèrement à retardement mais Ô combien incontournable ! C’est en effet fin mars que le label Anticon lança officiellement le premier opus du carcan s/s/s. « Indispensable ? Ha bon ? Mais, mais… c’est qui, c’est quoi s/s/s ? ». Tout simplement les initiales des trois têtes pensantes du projet, à savoir Sufjan Stevens, Serengeti et Son Lux. Autrement dit un chanteur électro-folk multi-instrumentiste, un poète hip-hop sarcastique et un compositeur électro particulièrement habile de la manette. Je vous intéresse ? Ok, on continue.

S S S Beack Claw s/s/s   Beak & Claw | EP (Anticon)

Depuis plusieurs années, Sufjan Stevens est connu pour s’aventurer (et exceller) dans tous les styles musicaux, du pure folk américain de Seven Swans à l’électro de Enjoy Your Rabbit, en passant par la pop orchestrale de Illinois, aux compositions classiques de The BQE ou même les chants de Noël avec le coffret Songs for Christmas, il ne manquait guère plus que le monde du hip-hop à ses cordes. C’est maintenant chose faite grâce à cette nouvelle coopération. Doit on s’en réjouir ? On va voir ça.

Première mise en bouche avec l’ovni, vient le contact  physique avec le satellite tant attendu : un visuel aux couleurs vives, un design abstrait, 4 pistes, a priori de quoi se mettre sous la dent.

Puis vient la lecture du premier morceau Museum Day. L’album débute sur la voie synthétisée de Sufjan Stevens sous auto-tune mixée à une introduction musicale made in Son Lux. Première note un peu déroutante, comme un relent de trip mystique sur fond de déguisement de boule à facettes spatiale lors de la dernière tournée mondiale de Sufjan Stevens en 2011 (pour celles et ceux qui ont eu la chance d’y assister). Passée cette intro néanmoins plaisante, la patte de Son Lux s’affirme doucement et c’est après 1 minute 10 que la voix grave de Serengeti s’invite et vient compléter le trio sur ce premier morceau. On passe soudain de douces vocales arrangées à un flow lourd et profond. Dès lors on commence à comprendre l’étendue du monde parallèle dans lequel on est en train de s’initier. C’est doucement dancefloor, c’est foncièrement mélancolique, c’est un tant soit peu puissant, bref c’est purement un mélange subtil du meilleur que l’on puisse tirer des trois univers en présence, sans que l’on comprenne réellement comment on a pu en arriver là.

Le morceau continue, ça se confirme : on a officiellement atterri sur une autre planète, une sorte de milieu inhospitalier pour les esprits sains. Et le comble, c’est que ça nous plait (tirez en les conclusions que vous voudrez).

Par la suite, les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas, mais alors pas du tout. Les beats se veulent plus joyeux par ici. Des chœurs s’invitent par là. Ho, un semblant d’orchestre, là, derrière ! Bref, il n’y a rien à gérer, simplement à écouter et à tenter de maintenir un semblant de gravité sous nos pieds. Beyond any Doubt, plus de beats, plus de hip-hop (même Sufjan s’y met). If this is Real, maintient le rythme, mais ajoute une touche de féminité et de légèreté assez inattendue avec la voix de Shara Worden de My Brightest Diamond. Octomom clôt le tout sur un ton on ne peut plus électro.

Pour les puristes old-school de Sufjan Stevens accrocs aux cordes pincées, ce nouvel essai du maestro apparaitra, à l’instar de The Age of Adz (2010), comme une trahison du folk sur l’autel des sonorités abstraites. Pour les autres, et notamment pour les boulimiques de sonorités toujours nouvelles, c’est le pied, rien de plus (tout comme The Age of Adz, en fait !).

Et puis au bout de 18 minutes : BIM ! Plus rien. « Ha mince, c’est vrai, c’était un EP… ». Le disque se termine, Mir vient de s’écraser au milieu de l’océan pacifique. Ça nous a plu, il est vrai, mais on ne se souvient déjà plus de ce que l’on vient d’entendre tant les morceaux successifs effacent les précédents au cours de l’écoute. Alors qu’es-ce qu’on fait ? Et bien on retourne sur le site d’Anticon ré-écouter ce petit bijou à volonté et, pour les plus téméraires d’entre-vous, on en fait l’acquisition (numérique) pour une somme modique.

L’album est disponible sur

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