Mr Oizo

Troisième étape pour Mr Oizo et ses Stade EPs.
Rappelez-vous le clip avec cette marionnette jaune, dont la musique avait servi à une publicité pour la plus célèbre des marques de jeans, deux vidéos réalisées justement par le Français Quentin Dupieux. Cette année encore, il vient de réaliser un clip pour… Marilyn Manson ! Éclectisme, quand tu nous tiens…
Sous son pseudo de Mr Oizo, qu’il utilise en tant que producteur de musique électronique, il n’est pas moins connu, et fait même partie de la brochette de la dorénavant désuète « French touch » (l’expression, pas le genre), de Daft Punk à Justice, en passant par Agoria ou le Pape, Laurent Garnier, qui vient lui aussi de rejoindre Ed Bangers, donnant encore plus de poids à toute production made in France.
Sur un site perso kitschissime à souhait sur lequel il rend hommage au minitel (encore un clin d’œil à la France puisque notre petit pays est quasiment le seul à avoir connu cet ancêtre à l’Internet), vous pourrez notamment télécharger librement Stade 3, qui tient en dix-huit petites minutes.
Après un Lamb Anger – et son visuel hommage à Un Chien Andalou de Buñuel et Dalí – qui avait divisé tout le monde, Mr Oizo se fait visiblement très plaisir ici.
Malgré tout, si l’ensemble commence fort bien grâce au morceau éponyme d’abord, à « Toodoo » ensuite avec la belle voix de Carmen Castro, cet EP reste trop barré pour le grand public. Cela fait clairement penser à SebastiAn, mais en moins dispersé tout de même et, paradoxalement, en moins difficile d’accès (pourtant, le succès de ce dernier montre qu’il n’en est rien). Barré, car il n’y a aucune concession, le son est résolument âpre voire épileptique (écoutez « WC » et « Peehurts ») ; de plus, Quentin Dupieux est un producteur hors paire et ses ambitions ne l’empêchent pas de ne pas chercher à toucher un maximum de gens : il crée et nous le suivons, sinon passons notre chemin et tant pis pour nous.
Stade 3 est un petit plaisir à digérer en l’espace d’une sieste, de laquelle on se réveille néanmoins jambes coupées. De toutes façons, nous aimons tous faire de la balançoire, non ?

(in heepro.wordpress.com, le 07/05/2012)