Youhou, c’est le printemps, les oiseaux chantent, François Hollande a été élu président, les brunches en terrasse sont de retour, joie de vivre, quoi ! Pourquoi vous faites encore cette tête ? Allez, souriez à la vie ! Au pire, s’il pleut encore, sortez votre joli trench, votre parapluie Hello Kitty et vos bottes cerise pour sauter dans les flaques sur cette chanson joyeuse :
Bref, on ne pourrait pas penser à de mauvaises nouvelles en ce mois de mai. Et pourtant, encore une fois, la planète musicale est en deuil et je ne pouvais pas me permettre de laisser passer cela. Certes, les décès que j’ai à déplorer sont dans des styles musicaux extrêmement différents, mais l’un comme l’autre ont eu assez d’importance dans la musique du XXe siècle, voire du début du XXIe siècle. Donc ce papier sera à la fois dédié à Adam « MCA » Yauch et à Eric Charden.
Eric Charden (15 octobre 1942 – 29 avril 2012)
Cet auteur compositeur franco-vietnamien, né Jacques Puissant, est surtout connu pour son duo avec Annie Gautrat, alias Stone, qui fut également son épouse. Mais le duo ne débute pas avec leur mariage : il fit d’abord carrière seul dès le début des années 1960, à la fois comme interprète qu’auteur pour Johnny, Sylvie Vartan et Claude François. La carrière propre de Stone et Charden se déroula entre 1971 et 1975, date à laquelle ils divorcent. Par la suite, il écrivit des comédies musicales telles que Mayflower, mais aussi des génériques de dessins animés et des séries pour enfants. Par exemple, les génériques français de San ku kaï et d’Albator, c’est lui !
En 2001, il ajoute une nouvelle corde à son arc en éditant à la fois Le monde est gris, le monde est bleu, recueil de maximes illustrés par ses peintures, mais aussi La baraque au néon, un conte sur le thème de la naissance. Il a bénéficié, dans les années 2000, d’un retour en grâce auprès des nostalgiques grâce à ses contributions pour les enfants, mais aussi avec Stone dans la tournée Âge tendre et tête de bois. Une reconnaissance à la fin de sa vie, alors que ses contributions dans les années 1980 étaient passées plus ou moins inaperçues. C’est donc un pan de la musique populaire française qui s’en va avec Eric Charden.
Adam MCA Yauch (5 août 1964 – 4 mai 2012)
http://www.youtube.com/watch?v=qORYO0atB6g&ob=av3e
Ce membre fondateur des Beastie Boys, groupe new-yorkais fondé en 1979 – à l’origine, un groupe de punk où il jouait de la basse ! – s’est engagé pour l’indépendance du Tibet, ce qui a fait l’objet de concerts de charité. Il était également réalisateur et avait fondé sa propre maison de production cinématographique, Oscilloscope Laboratories. Sa présence parmi les Beastie Boys était devenue ponctuelle avec l’album Hot Sauce Committee Part Two (2010), à cause du cancer des glandes salivaires qui a provoqué son décès.Sa carrière a commencé à 15 ans en apparaissant avec son groupe dans la compilation New York Trash (1979), qui regroupait plusieurs groupes de la scène punk hardcore. Le groupe ne prit un virage hip hop qu’en 1983, suite à un canular téléphonique remixé, Cookie Puss, qui fit un carton dans les boîtes new-yorkaises. S’en suivent, entre 1986 et 2010, 8 albums qui se vendirent en tout à 40 millions d’exemplaires. Les 3 MC’s ne s’étant jamais séparés depuis 1982, l’avenir des Beastie Boys semble aujourd’hui compromis. Ce qui est fort déplorable, compte tenu du niveau constant et soutenu du groupe en termes de rap. Je n’ai en effet jamais entendu de critiques dire qu’un de leurs albums était complètement pourri. Bref, on va regretter longtemps Adam Yauch.
Promis, la prochaine fois, je vous apporterai de meilleures nouvelles de la planète musicale. Le prochain groupe techno-folklorique qui gagnera l’Eurovision, par exemple ? Non, je déconne.