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Goldie ‘ Saturnz Return

Publié le 09 mai 2012 par Heepro Music @heepro

Goldie ‘ Saturnz ReturnLe second album du pape de la drum’n’bass allait frapper aussi fort que Timeless. Trois ans après le succès colossal de son premier album, Goldie remet le couvert pour un double album totalement indigeste pour quiconque, même pour ses fans les plus assidus.
Si Timeless était également sorti en version double (une version simple existe aussi, et est celle qui est ressortie dans le commerce depuis), ce n’est pas cet aspect de longueur ou durée qui gêne, loin de là. Le problème provient surtout du concept.
Vous l’aurez compris, je ne vais pas parler de Saturnz Return pour le casser, bien au contraire, puisque c’est un album d’une richesse incommensurable, malgré les efforts quasi surhumains qu’il exige pour le découvrir comme il le faut.
Au total, douze titres remplissent la presque totalité des deux CDs. Cependant, la répartition est tout sauf uniforme, le premier incluant un titre d’une heure ! Il s’agit de « Mother », épopée musicale tout à fait indescriptible, à écouter de la même façon que l’on regarde un film. Il faut, entre autres, prévoir une heure complète pour jouir du bonheur ultime de la sensibilité à fleur de peau de Goldie. En effet, si les rythmes de d’n’b arrivent bien à partir de la vingtième minutes (et disparaissent à partir de la quarantième), les parties d’introduction et de conclusion, chacune aussi imposante, laissent respectivement une montée et une descente s’effectuer, avec un orchestre composé de 16 violons, 8 altos, 4 violoncelles et deux basses. Assurément le plus grand morceau de 1998 !
Ensuite, « Truth » change radicalement l’ambiance, qui devient carrément glauque, malgré la présence d’un certain David Bowie. En deux parties, c’est encore une expérience de quinze minutes qui demandent, encore une fois, beaucoup d’abnégation.
Heureusement, le second CD sauvera Saturnz Return de l’incompréhension totale, car il est construit de façon plus classique. Néanmoins, c’est le titre le plus cru qui ouvre ce second chapitre, avec un deuxième invité de marque, à la guitare cette fois-ci, Noel Gallagher.
Pas avare de collaborations tout aussi énormes qu’éclectiques, « Digital » est un morceau de drum’n’bass-hip-hop, deux genres qui se marient à merveille, avec le grand KRS-One au micro. Et c’est une pure tuerie !
Plus classique, « I’ll be there for you » semble reposer la tension mais les rythmes endiablés de Goldie ne mettent pas longtemps avant de surgir, avant un « Believe » tout à fait dispensable, bien que très reposant, presque berçant, donc étrange au milieu de tant de diversité et de bizarreries.
« Dragonfly » est grandiose, même si trop court malgré ses seize minutes, et montre à quel point Goldie a perdu son côté parfois un peu froid et métallique perceptible sur certains morceaux de Timeless. L’un des sommets de l’album.
« Chico – death of a rock star » est à nouveau un gros morceau de d’n’b, hommage à Chico Science, un artiste brésilien mort à l’âge 30 ans un ans plus tôt (en février 1997), initiateur du « mangue beat », nouveau style révolutionnaire alors.
« Letter of fate » est l’un des autres sommets, et peut-être le plus beau morceau de Goldie, d’une langueur et d’un spleen immenses. Un titre tout simplement majestueux, magistral, bouleversant.
L’enchaînement avec « Fury – the origin » est superbe, le tempo s’élève doucement, l’angoisse arrive de suite après le calme du morceau précédent. Goldie ne fait pas dans la dentelle, et propose définitivement tous les ingrédients d’une nuit de sommeil : jolis rêves et cauchemars pêle-mêle.
Après ma petite déception avec « Believe », Diane Charlemagne revient sur « Crystal clear », morceau nettement supérieur, même si la voix de la chanteuse me semble comme anachronique au sein de l’album.
Enfin, « Demonz » clôt Saturnz Return, pour me faire mentir, de façon froide et métallique.
Un double album monstrueux, au sens propre comme au figuré, dont le seul point faible finalement serait son visuel tout à fait trompeur et, à la fois, pas à la hauteur de ce qu’il est sensé illustré.

(in heepro.wordpress.com, le 09/05/2012)

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Voir aussi : FACT Mix 264 – Freedom/The Statement

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