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Le sacrifice (sombre mémoire de la Stasi)

Par Borokoff

A propos de Barbara de Christian Petzold ★★★½☆

Nina Hoss - Barbara de Christian Petzold - Borokoff / Blog de critique cinéma

Nina Hoss

Eté 1980. Alors qu’elle habite à Berlin-Est et que la Stasi la soupçonne de vouloir passer à l’Ouest, Barbara, une chirurgienne-pédiatre, est mutée dans une ville paumée de la province allemande située en bord de mer. Introvertie voire renfermée, Barbara rencontre André, le médecin-chef de l’hôpital qui très vite tente de la séduire. Mais Barbara cherche à tout prix à s’isoler. Méfiante, elle se demande si André est chargé par les autorités allemandes de la surveiller ou s’il est réellement attiré par elle. De toute façon, n’est-elle pas déjà amoureuse de Jörg, qui doit l’aider à passer à l’Ouest ?…

Décidément, les monstruosités perpétrées par la Stasi (police politique, d’espionnage, de contre-espionnage et de renseignements créée sur le modèle du MGB – Ministère à la sécurité gouvernementale – soviétique en RDA en 1950 et dissoute en 1990) n’en finissent pas de hanter les mémoires allemandes.

Après La vie des Autres (2007) et de manière plus lointaine Good Bye Lenin ! (2003), les ravages causés dans la vie des Allemands de l’Est par la Stasi ressurgissent des eaux comme un spectre qui n’a pas dit son dernier mot.

Ronald Zehrfeld - Barbara de Christian Petzold - Borokoff / Blog de critique cinéma

Ronald Zehrfeld

C’est dans le contexte de cette époque aux nombreuses zones d’ombre encore que Christian Petzold a imaginé une histoire d’amour à double titre impossible.

D’abord, parce que la silencieuse et secrète Barbara est déjà engagée avec un homme qui vit à l’Ouest mais occupe un poste haut-placé qui lui permet de lui rendre discrètement visite tout en lui promettant qu’il va bientôt la faire échapper.

Ensuite, parce que l’enfer que lui fait subir la Stasi (fouilles corporelles répétées, intrusions brutales dans son appartement) depuis son départ de Berlin ont rendu Barbara extrêmement tendue et suspicieuse et sa vie insupportable, presque inutile.

Qui est cet André qui lui fait du gringue ? Comment se fait-il que le médecin connaisse par cœur, sans même lui avoir posé de question, l’adresse de son domicile lorsqu’il la ramène un jour en voiture ? Comment pourrait-elle faire confiance à cet homme qui la couve pourtant si tendrement des yeux ? C’est que le regard de velours d’André (très bon Ronald Zehrfeld) cache lui aussi des secrets que le médecin-chef ne peut pas dévoiler.

Comme Barbara, André est lui aussi pris au piège, découvre-ton plus tard, d’une machine à contrôler les hommes et les consciences. Une machine qui l’a autorisé à continuer à exercer en échange de « menus services » de renseignements. Odieux chantage…

Comment s’aimer dans un contexte aussi trouble de surveillance, de méfiance, de dénonciations quotidiennes ? Comment s’aimer dans cette prison de l’esprit, de l’âme et du cœur qu’est la RDA des années 1980 ?

Barbara est jouée par une actrice exceptionnelle : Nina Hoss. Par l’anxiété et la mélancolie qu’elle imprime à son personnage, Hoss parviendrait presque à elle seule à refléter la tension et le climat d’angoisse permanente qui caractérisent Barbara.

Le minimalisme avec lequel sont reconstituées les années 1980 en RDA fait écho à une mise en scène qui, tout en étant extrêmement rigoureuse, prend le parti d’une certaine sobriété voire d’une épure qui siéent au jeu de son actrice principale qui campe là une médecin généreuse et dans la tempête, aussi effrayée que courageuse…

http://www.youtube.com/watch?v=wd8BmlFzN5U

Film allemand de Christian Petzold avec Nina Hoss, Ronald Zehrfeld, Rainer Bock (01 h 45).

Scénario de Christian Petzold :

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Mise en scène :

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Acteurs : 

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Dialogues :

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½
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Compositions de Stefan Will :

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