Un militaire tchadien circulant sur une motocyclette a tiré sur deux soldats français qui sortaient de la base française du dispositif Epervier à N'Djamena, blessant un des militaires français à un coude, a appris mercredi l'AFP de source concordantes.
Les deux soldats français à bord de leur véhicule sortaient de la base (Hadji Kossei) et un individu à bord d'une motocyclette a tiré quatre balles en direction des soldats français, blessant l'un d'entre eux à un coude, a indiqué à l'AFP une source proche de l'ambassade de France au Tchad.
Les deux soldats français (...) s'appretaient à emprunter la rue principale en sortant de la partie tchadienne de la base, selon cette source.
Le soldat a été admis à l'antenne médicale française. Il s'en est tiré et va être évacué a ajouté la même source.
Un officier de la police judiciaire tchadienne a confirmé cette version précisant: la personne qui a tiré sur les militaires français est un militaire tchadien. Il a été arrêté et se trouve actuellement au B2 (deuxième bureau, renseignements militaires).
Selon l'état-major à Paris, les deux soldats français ont été pris pour cible en début de matinée alors qu'ils se déplaçaient en tenue militaire, à bord d'un véhicule civil avec des plaques militaires françaises.
A un arrêt, un individu a ouvert le feu sur eux avec une arme de poing, a précisé le porte-parole de l'état-major, le colonel Thierry Burkhard, qui a confirmé qu'un des deux militaires avait été blessé à un bras et que l'autre était indemne. Le blessé a été opéré par un médecin militaire français et ses jours ne sont pas en danger, a-t-il ajouté.
Il y a eu un renforcement des mesures de vigilance à N'Djamena, puisque la personne (tireur) n'a pas été immédiatement arrêtée. Elle sont maintenues pour l'instant, mais on ne sent pas une menace particulière, a indiqué le porte-parole.
Selon les informations dont l'état-major dispose, l'agresseur serait un ancien militaire tchadien. Une enquête est en cours, en contact avec les autorités tchadiennes, a conclu l'état-major. .
La France dispose dans le cadre de l'opération Epervier déclenchée en 1986 de 950 hommes au Tchad, comprenant notamment un important dispositif aérien avec des avions de chasse. La base française à N'Djamena communique avec l'aéroport de N'Djamena, de même que la base d'Abéché dans l'Est, de moindre importance, est également située sur l'aéroport.
Le 11 août 2010, date anniversaire des cinquante ans de l'indépendance du pays, le président tchadien Idriss Deby Itno avait remis en cause Epervier, lançant : Nous nous acheminons vers une révision de l'accord de siège entre Epervier et le Tchad. Il reprochait notamment à la France de ne rien payer pour sa présence militaire.
La présence de militaires français est mal vécue par une partie de la population qui a l'impression que la France pèse ainsi sur les décisions de leur pays.
Les rebelles tchadiens et certains opposants reprochent aussi aux Français d'avoir soutenu le régime d'Idriss Deby au pouvoir depuis 1990. En février 2008, la rébellion avait atteint les portes du palais présidentiel de N'Djamena. La France avait alors donné des renseignements et livré des munitions à l'armée tchadienne.
En janvier 2011, le ministre français de la Défense Alain Juppé avait indiqué vouloir faire évoluer le dispositif. De source militaire française, la base française au Tchad pourrait être utilisée dans le cadre de la surveillance et de la lutte contre les groupes armés, et notamment de groupes islamistes comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans la bande sahélienne.
Source du texte : ROMANDIE NEWS