Le souverain a installé hier la “Haute Instance du dialogue national sur la réforme de la justice”.
Cette nouvelle structure, en dehors de formules officielles et consensuelles utilisées par les différentes parties – ministre, membres de l’instance, presse dans son ensemble – devra enfin se pencher de manière globale sur les vrais problèmes de la justice dans ce pays.
Jusqu’à présent, et en dépit des multiples appels du souverain, les différents ministres, qu’ils soient “politiques” ou “technocrates” se sont heurtés au mur de l’hermétisme du corps judiciaire à toute tentative de réformes.
Or, la justice constitue la pierre angulaire du développement du pays. Elle touche tous les domaines de la vie de es citoyens et de la société : moralisation, progrès économique, attractivité, citoyenneté, libertés et droits de l’Homme.
La mission de cette instance, dont la composition “plurielle et inclusive” se voit fixer une démarche “participative” et “structurante”, est donc essentielle dans la mise en action de ce chantier national dans le cadre d’un “dialogue concerté et constructif associant toutes les sensibilités”.
Encore une fois, le problème de la justice est remis sur le tapis, mais avec deux nouveautés fondamentales :
- l’implication de tous les intervenants dans le domaine de la justice (instances constitutionnelles, juridictionnelles, ministérielles, universitaires et académiques, religieuses, professionnelles, associatives).
- la fixation d’une date-butoir pour la remise au souverain d’un rapport qui servira de base à la rédaction d’une charte nationale de la justice, avec des objectifs clairs, des priorités, des programmes, des moyens de financement précis et des mécanismes de mise en œuvre et d’évaluation rigoureux.
Vaste programme, ambitieux mais nécessaire, qui devra faire appel de la part des membres de cette instance de facultés d’écoute, de synthèse et aussi de créativité.
Des critiques sont ou seront adressées à cette instance, quant à sa composition, sa manière de travail, son agenda. L’essentiel pour ses membres consistera à trouver des solutions pratiques et réalistes, loin de toute démagogie, s’inscrivant dans les dispositions de la nouvelle constitution.