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Mapuche de Caryl Férey

Par Sylvie

POLAR

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Editions Gallimard, Série Noire, 2012

Après s'être intéressé aux maoris de Nouvelle-Zélande (Utu et Haka) et aux Zulus d'Afrique du Sud (Zulu, Grand Prix de littérature policière et Grand Prix des lectrices Elle en 2008), le grand Caryl Ferey pose sa plume en Argentine, un pays méconnu mêlant dictature implacable, crise financière et extermination des minorités. Le titre du roman fait référence à la minorité indienne "Mapuche" qui a été exterminéé par les grands propriétaires terriens argentins. 

Comme à son habitude, Ferey explore l'histoire méconnue d'un pays, se plonge de plein pieds dans la fange, dans le sang, dans la violence la plus implacable : les conflits de politique, d'argent et de territoires donnant lieu à des terreurs inouïes, celles que l'on cache pour mieux les déterrer un jour....

L'Argentine, où la dictature militaire de Videla s'est abattue en 1976, après le régime péroniste : un régime d'extrême droite qui se solde par des milliers d'exécutions sommaires de militants de gauche, des milliers de disparus et des enlèvements de nouveaux nés...ceux que l'on retirait aux militants de gauche pour les donner aux couples stériles proches des militaires....

Plus de trente ans plus tard, le corps d'un travesti est retrouvé scalpé dans le port de Buenos Aires. Quelques jours plus tard, Maria Campanello, la fille d'un riche industriel finançant la campagne du candidat à la mairie de la capitale, est retrouvée elle aussi, morte dans le fleuve. 

Bientôt, on va découvrir ce qui relie les deux meurtres...

Pour mener l'enquête, loin de la police corrompue, deux écorchés vifs. L'homme, Ruben, rescapé des rafles de 1976, ayant perdu père et soeur dans des circonstances atroces, mort-vivant, qui est détective au service des familles de disparus et surtout des Abuelas de la Place de Mai, qui combattent depuis trente ans pour retrouver les enfants disparus adoptés. Sa mère en est d'ailleurs une. 

La femme Mapuche, Jana, sculptrice, amie du travesti assassiné, elle aussi anéantie par l'extermination de son peuple. 

Ces deux êtres vont faire cause commune pour faire établir la vérité. 

Attention, il ne s'agit pas d'une enquête mais bien de corps à corps sanglants. Nous pénétrons dans le thriller le plus noir qui soit ; tortures les plus cruelles les unes que les autres, l'hémoglobine est au rendez-vous. Ferey ne laisse pas respirer son lecteur et crée une course poursuite sanglante. L'établissement de la vérité passe forcément par la vengeance ; oeil pour oeil, dent pour dent, telle est la loi de Ferey. 

Les personnages, boules de sang et de nerfs, sont très réussis. Du très bon polar. On peut juste regretter une écriture moins élaborée que dans les précédents opus, des dialogues moins percutants. 


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