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[Critique] BELLFLOWER d’Evan Glodell

Par Celine_diane
[Critique] BELLFLOWER d’Evan Glodell
Phénomène indé du moment, Bellflower tient plus du pétard mouillé faussement trash que de la petite métaphore apocalyptico-bombesque promise. Pop et toc, le premier long métrage du très impliqué Evan Glodell (il en est le réalisateur, producteur, scénariste, monteur et comédien principal) est porté par une passion évidente pour l’image tiraillée et le cœur renversé, mais ne tire jamais de son romantisme bafoué l’émotion nécessaire pour dépasser le stade de l’expérience filmique bizarroïde, trop évidemment dopée aux influences arty (nihilisme piqué chez Gallo, notamment). Boursouflée et artificielle, sa love story qui vire à l’hystérie collective fatigue de répétitions et de couleurs criardes, sacrifiant son étonnant et latent pessimisme au profit de pauses auteuristes trop envahissantes pour être sincères. 
Tout dans Bellflower- qui raconte la descente aux enfers psychologique de quatre personnages paumés- respire l’immaturité et le vide. Du propos à la mise en image. L'esthétique se veut cradingue, rongée par un mal de vivre sulfurique, mais n’offre qu’effets de style tape-à-l’œil, tapageurs et creux, à l’instar d’une étude de caractères qui tourne à vide. Les figures du récit, grands enfants dont les jouets (femmes, lance-flammes, moto et bagnole) leur brûlent les doigts, agacent et ne ressassent rien d’autre que du vent. Clippesque, piégée dans un désir manifeste de séduction, l’expérience n’est pas assez radicale, et, les bonnes idées initiales (étreinte amour/violence, recherche du sens dans la passion amoureuse, impossibilité à s’épanouir dans une bulle adulescente) ne survivent pas à la surcharge générale. 
[Critique] BELLFLOWER d’Evan Glodell

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