Pour répondre à Bartleby concernant son incompréhension face au succès monstre rencontré par Gavalda et consorts, je pique ces quelques phrases à Roberto Bolaño, extraites de son court essai "Les Mythes de Cthulhu" présent dans le volume Le Gaucho insupportable paru ce mois ci dans la collection Titres de Christian Bourgois.
L'extrait en question parle principalement de Perez Reverte mais est facilement transposable à notre littérature nationale (sic) :
"Il y a une question rhétorique à laquelle j'aimerais bien que quelqu'un m'apporte une réponse : pourquoi Perez Reverte ou Vasquez Figueroa ou n'importe quel auteur à succès (...) vendent-ils autant ? Uniquement parce qu'ils sont avenants et clairs ?Uniquement parce qu'ils racontent des histoires qui tiennent le lecteur en haleine ? Personne ne répond ? Qui est l'homme qui va oser répondre ? Que personne n'ouvre la bouche, j'ai horreur que les gens perdent leurs amis. C'est moi qui vais répondre. La réponse est non. Ils ne vendent pas uniquement pour ces raison-là. Ils vendent et jouissent de la faveur du public, parce que leurs histoires, on les comprend. C'est à dire parce que les lecteurs, qui ne se trompent jamais, pas en tant que lecteurs, mais en tant que consommateurs, dans ce cas, de livres, comprennent parfaitement leurs romans ou leurs nouvelles."
(p170-171)